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Lycée professionnel de Bobo-Dioulasso : Les élèves à couteaux tirés avec leur censeur

Publié le mercredi 4 mai 2011 à 03h09min

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Les élèves du lycée professionnel de Bobo-Dioulasso ont manifesté hier mardi 3 mai 2011, pour demander la justification des sommes collectées dans le cadre de la cotisation des parents d’élèves et exiger la démission de leur censeur. Dans la foulée, ils ont fait sortir des élèves des lycées Cheikh Anta Diop, Mixte d’Accart ville, Elkana, Ouezzin Coulibaly et Municipal.

Après leur mouvement du vendredi 29 avril 2011, les élèves du lycée professionnel de Bobo-Dioulasso sont sortis mardi 3 mai 2011, pour exiger la démission de leur censeur qu’ils qualifient de « brute ». Selon eux, il porterait atteinte à l’intégrité physique des élèves. Le censeur joint au téléphone, a dit qu’il ne pouvait parler que sous l’autorisation du directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur. Les grévistes demandent aussi la justification des frais versés au compte de l’Association des parents d’élèves (APE). Selon le délégué général des élèves, Ibia Guy Eméré, le départ du censeur est inconditionnel. « Nous étions là le vendredi 29 avril 2011 par rapport au départ du censeur. Il n’y a pas eu de réponse favorable.

Nous nous acquittons des 5 000 FCFA dus aux APE, mais nous ne connaissons même pas le président de l’APE. Nous manquons d’outils de travail », a confié le délégué général. Un autre élève dudit lycée, Fidèle Ouédraogo, en classe de Bac pro Soudure et mécanique, pense qu’il y a une opacité dans la gestion du budget de l’APE. « Nous avons des problèmes en atelier. Il n’y a même pas de pinces et autres matériels. Lors du Cinquantenaire, nous avons soudé des objets en atelier, qui ont été vendus sans justification. Depuis 2005, il n’y a pas eu d’examen blanc au lycée professionnel. En génie civil, le manque de professeurs est criant Nous payons 30 000 FCFA pour les frais de stage.

Mais l’établissement est incapable de nous trouver des centres d’accueil », explique-t-il. Du lycée professionnel, les élèves ont fait mouvement en direction des lycées Cheikh Anta Diop, Mixte d’Accart- ville, Elkana, Ouezzin Coulibaly et Municipal. Ainsi tous les élèves de ces lycées ont rejoint les grévistes. Ils ont à cet effet, bloqué la circulation sur les artères de la ville en érigeant des cordons. En fait, ils se tenaient la main, de façon à former un fil en travers du Boulevard Charles de Gaulle. Certains y faisaient du rallye avec leurs motocyclettes. Du coup, ils ont créé un embouteillage, perturbant ainsi la circulation aux usagers de la voie. Un professeur du lycée Ouezzin Coulibaly, qui a requis l’anonymat, pense que le problème est sérieux : « Si les faits sont avérés, c’est très mauvais pour notre système éducatif.

Le censeur ne doit pas frapper un élève, et l’administration locale devait résoudre ce problème avant ce stade », a-t-il signifié. Puis, les élèves ont mis le cap sur la direction régionale des Enseignements secondaire et supérieur. Là, ils ont à nouveau soumis leurs doléances, tout en exigeant une réponse sur place. Il s’agit principalement, du départ du censeur. Le directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur, Michel Ouédraogo, leur a déclaré que le censeur ne viendra plus au Lycée professionnel. Mais cela signifie-t-il qu’il est relevé de ses fonctions ? Pas du tout.

Pour M. Ouédraogo, le censeur a été nommé par décret ministériel et lui, en tant que directeur régional, n’a pas le pouvoir de le relever de ses fonctions. Mais il reconnait les violences physiques faites par le censeur : « Je suis au courant et nous avons stigmatisé ce comportement », a-t-il affirmé. M. Ouédraogo dit avoir fait un compte rendu à son ministre de tutelle. Les élèves ont accepté de rejoindre leurs salles de classe. Cependant, ils attendent une note écrite au plus tard vendredi prochain, spécifiant le relèvement du censeur. Aucune casse n’a été commise par ces grévistes, malgré les démonstrations acrobatiques que certains ont faites sur leurs engins.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO (ouedraogorabalyan@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 mai 2011 à 11:36 En réponse à : Lycée professionnel de Bobo-Dioulasso : Les élèves à couteaux tirés avec leur censeur

    Bonjour Monsieur OUEDRAOGO, tu es un peut être un bon "rapporteur", je te demande d’être en plus un bon éducateur, analyste de notre système éducatif !!! C’est vrai que l’heure n’est pas à la raison actuellement mais l’histoire nous rattrape toujours. Faites pub de nos valeurs éducatives , de nos repères ...que nous devons transmettre aux jeunes générations pour un Burkina prospère.
    Cordialement

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