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Affrontements entre policiers et élèves à Manga : Plusieurs blessés et les locaux de la police détruits

Publié le mercredi 4 mai 2011 à 03h10min

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Les élèves de Manga ont organisé le 29 avril 2011 une marche de protestation contre la blessure dans la nuit du 27 avril 2011 par balle, de Mariane de Jésus Yerbanga, élève de classe de CM1. Si cette marche était au départ pacifique selon les manifestants, il s’en est suivi une vive altercation après ouverture du feu par les policiers. Bilan, une dizaine de blessés et les locaux de la police partis en fumée.

Sur la dizaine de cas de blessés, quatre ont été reçus par les services sanitaires. Bachirou Tapsoba de la classe de 3ème du collège Naaba Toèga, a eu le bras gauche traversé par une balle. Après les soins d’urgence sur place, il est évacué à l’hôpital Yalgado de Ouagadougou pour un meilleur suivi. Le 2ème blessé, Franck Yerbanga, grand-frère de la victime des tirs du 27 avril 2011, Mariane de Jéusus est atteint à la poitrine, au flanc et au bras (NDLR : certainement par des balles blanches). Le maire de la commune de Bindé qui prenait part à une rencontre au haut-commissariat situé à une cinquantaine de mètres de la police a aussi pris un coup au bras. Au chevet de ces blessés, les autorités locales assument leur responsabilité. Des responsables sanitaires au gouverneur de la région en passant par le procureur du Faso, le haut-commissaire de la province et le conseil municipal, la marque de compassion et d’assistance n’a pas fait défaut.

D’autres blessés légers parmi les élèves ne se seraient pas présentés au poste de santé. Au commissariat de police, les flammes ont fait ravage. Après avoir libéré les détenus et sauvegardé quelques documents et archives, les élèves ont mis le feu aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des bâtiments. Des motos abandonnées par des policiers en fuite et d’autres engins confisqués pour diverses infractions, ont subi les courroux des manifestants. Il y a même un véhicule récupéré des mains de suspects par la police qui a été consumé. Plus de deux heures après, les flammes étaient toujours en action et des bruits d’explosion d’armes et munitions ameutaient par moments les curieux visiteurs des « ruines de la police » de Manga toute la journée.

Manga était jusque-là en marge de la tourmente

Quelle mouche a-t-elle piqué les policiers de Manga ? C’est la question à laquelle le gouverneur de la région, Raymond Edouard Ouédraogo dit ne pas trouver de réponse. En effet, depuis le début des manifestations que traverse le Burkina Faso, la ville de Manga faisait toujours partie des localités où populations et élèves avaient jusque-là « su raison garder ». L’on se rappelle que courant mars, les élèves avaient organisé une marche pacifique assortie de déclarations aux autorités administratives, judiciaires et policières pour déplorer l’incident de Koudougou. Mais pourquoi ces violences ? Ce qui est sûr, au cours de la manifestation des élèves dans la nuit du 27 avril 2011, des tirs exécutés par les "flics" de Manga ont atteint à la jambe, Mariane de Jésus Yerbanga, une fillette de la classe de CM1 de l’école communale de Manga, évacuée au Centre hospitalier national Yalgado. « Notre démarche était de manifester pacifiquement pour protester, comme nous l’avons fait la première fois. Mais à notre approche et pendant que nous étions entrain de discuter avec un des responsables, nous avons reçu le premier coup de feu qui a blessé un des nôtres. C’est devenu une guerre ouverte que nous avons remportée.

Il y a eu malheureusement des dégâts », s’est exprimé le porte-parole des élèves, Sayouba Nikiéma, délégué général du Lycée provincial Naaba Baongho. Pour le gouverneur de la région, les autorités et la société civile se sont mobilisées pour sauvegarder la paix et la sécurité. « Nos enfants ont le droit de manifester leur mécontentement. Et nous avons salué la sagesse avec laquelle ils l’ont toujours fait. Mais cette fois-ci alors qu’ils voulaient marcher pacifiquement, ils ont été accueillis par des tirs au commissariat et voilà les conséquences », a déploré Raymond Edouard Ouédraogo. Reçus au lendemain de leur mutinerie par le gouverneur, les policiers ont transmis un certain nombre de revendications. Selon Raymond Edouard Ouédraogo, certaines dispositions étaient déjà en cours pour satisfaire ces doléances.

Zackaria Bakouan et Soumaila Bonkoungou

Sidwaya

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