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UACO : "L’audiovisuel francophone face aux mutations technologiques"

Publié le mercredi 29 septembre 2004 à 06h52min

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Mahamoudou Ouédraogo

Les premières Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) ont analysé l’impact des NTIC sur la vie des médias ainsi que l’aptitude du code de l’information burkinabè à régir les communications via Internet.

Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme Mahamoudou Ouédraogo a été le modérateur des communications faites par cinq panélistes. C’était dans l’après-midi du lundi 27 septembre 2004 à la Caisse générale de péréquation (CGP).

"Que devient le CNN francophone ?" C’est à cette question qu’a répondu le premier paneliste Hervé Bourges, président de l’UPF. Il a relevé que le CNN est plutôt une chaîne française que francophone. Il dresse un constat du monopole de l’information par des médias comme CNN et BBC.

"Décoloniser l’information" est l’ouvrage qu’il a écrit en 1976 pour stigmatiser cette pratique qui s’est renforcée en 1992 au lendemain de la guerre du Golfe. A cette époque, seules les images de CNN étaient retransmises. Toutefois, la chaîne Euronews qui utilise sept (7) langues, a obtenu des succès indéniables et une certaine notoriété.

Avec un budget de trente millions d’euros par an, Euronews a plus de succès à Moscou que CNN. Cependant, les insuffisances de cette chaîne sont sans conteste, l’absence de partenariat avec des agences. Elle n’a pas également de reporters et ne peut par conséquent, donner un scoop c’est-à-dire, détenir la primeur d’une information.

C’est pourquoi CNN travaille aujourd’hui à asseoir des équipes de production comme les agences d’images et à réaliser des ambitions commerciales à même de lui assurer une notoriété internationale forte. CNN français, qui à n’en point douter voudrait rivaliser avec CNN américain et BBC reste un projet qui manque visiblement de souffle. Le président français qui a du crédit pour ce projet ambitieux se heurte à des réticences et à des désengagements de la part de certains influents.

Marie Christine Saragosse, vice-présidente directrice générale de TV5 a exposé sur le thème "TV5, chaîne mondiale et NTIC". Cette chaîne francophone avec une quarantaine de bouquets satellitaires ne cesse de renforcer sa notoriété. Plus de soixante dix millions de téléspectateurs par jour suivent les émissions de TV5 dans le monde. L’impact du numérique remonte aux années 1990 qui a toutefois permis l’extension du réseau en Amérique latine. De nos jours, la numérisation du système d’information a permis la régionalisation des signaux en zone Afrique, Europe etc. et de traduire leur slogan "TV5 à Ouagadougou et partant, dans le monde."

TV5 emploie aujourd’hui environ 4 000 journalistes qui portent un regard croisé sur les événements, car la pluralité est source d’objectivité. Cette chaîne s’intéresse au cinéma, au sport, aux débats contradictoires entre autres. "RFI, pionnier des NTIC". Le secrétaire général de RFI, Jean Claude Benoist a montré l’impact positif des NTIC sur les programmes et couverture médiatique de RFI. En effet, l’Internet selon lui, permet la diffusion de l’information en de vastes zones et d’améliorer la qualité de reception jadis médiocre de certaines zones comme la Chine. Ainsi la carte du monde est désormais divisée en 5 grandes zones : Afrique, Europe, Amérique, Asie, Océanie.

Une réflexion stratégique est en train d’être menée afin de refondre les rédactions, le système d’information, ainsi que le vecteur Internet qu’il s’agisse du son et du texte. Au sujet d’un présumé limosage de l’animateur de Claudy Siar, Jean Claude Benoist a répondu clairement : c’est pas un limosage. Un programme naît, fait son temps et meurt. "Couleurs tropicales" a été simplement supprimée des programmes de RFI, a-t-il déclaré. Une autre émission a été proposée à Claudy Siar.

"Le code de l’information burkinabè est apte à gérer les NTIC."

Seydou Dramé, conseiller technique au ministère de l’information a exposé sur le thème, "Le droit de l’information face aux NTIC : le cas du Burkina Faso". Pour lui le code de l’information relu en 1993 a pour vocation de s’appliquer au satellite, à l’Internet, à l’audiovisuel. Le code établit la responsabilité de l’hébergeur de sitewebs. Cela ouvre droit à la réparation quand l’hébergeur se rend coupable ou complice de délit. Il a plaidé pour l’extension de la couverture télévisuelle, radiophonique au monde rural ainsi que pour une politique de subvention du matériel de réception. Cela passe par la vulgarisation du téléphone et le développement de l’électrification rurale.

Yelkoussan Bertrand SOME
Raogo Hermann OUEDRAOGO(Stagiaires)
Sidwaya

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