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CONCERTATIONS DU PREMIER MINISTRE : Allier dialogue et solutions

Publié le vendredi 29 avril 2011 à 01h36min

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Si je dis que Tertius Zongo a refilé une grosse boule de gonré chaude entre les mains de Luc Adolphe Tiao, on ne dira certainement pas que je suis fou. Parce que c’est vrai. Et je me demande comment le nouveau Premier ministre va s’y prendre pour la refroidir. A ce propos, les concertations qu’il a entamées suscient beaucoup d’interrogations sous ma caboche de fou. Est-ce cela le plus urgent ? Les concertations du président du Faso n’ont-elles pas suffi à prendre la mesure de la situation ? Bon, je reconnais que si tu es chef de famille, tu dois causer avec tes femmes et tes enfants pour savoir si le riz manque, s’il n’y a pas trop de culottes trouées ou si une sandale n’a pas besoin de faire un tour chez le coordonnier.

Sinon, tu risques de prendre des décisions en forme de pantalon sauté. Par conséquent, bien que le président du Faso ait déjà rencontré beaucoup de personnes, ce n’est pas mal non plus que le Premier ministre qui vient juste d’arriver, fasse connaissance et prenne contact physiquement avec ses partenaires sociaux. C’est certain qu’il ne peut pas venir prendre des décisions comme ça sans avoir dialogué. Dans ce cas de figure, nous risquons même de lui reprocher un jour un déficit communicationnel si les choses venaient à ne pas tourner rond. Le dialogue doit toujours être de rigueur dans une gouvernance, quelle qu’elle soit. Cependant, il demeure un "mais".

Quand un incendie se déclare dans ta case, c’est vrai qu’il faut que tu cries pour alerter le voisinage afin qu’il vienne t’aider, mais si tu commences déjà à jeter du sable sur le foyer, ça peut aider. Pour parler plus pratique, je pense que le Premier ministre pourrait aussi agir en même temps qu’il palabre. Il ne faut pas qu’il oublie que je l’ai entendu quelque part dire qu’il se donne trois mois pour reconduire le bateau burkinabè au port "stabilité". S’il veut palabrer avec tout le Burkina, il risque de gaspiller beaucoup de temps. Allier donc dialogue et solutions ne ferait pas de mal aux Burkinabè qui n’attendent pas plus. Ou bien, Nisalatouma ? En fait, Nisalatouma est un grand-père à moi qui est décédé depuis 30 ans, mais qui vient de temps à autre discuter avec moi depuis que les coups de feu des militaires l’ont réveillé de sa douce sieste.

Il n’est pas trop d’accord avec moi. Il pense que l’heure est urgente et que les problèmes des Burkinabè et les causes de la présente crise sont déjà connus et qu’on n’a plus besoin de trop de palabres avant de s’atteler à leur trouver des solutions fortes et significatives. En ce qui me concerne, ces concertations ne me dérangeraient pas outre mesure si seulement j’avais l’assurance qu’elles aboutiraient à des résultats concrets et significatifs. Parce qu’on a peur des "repeat", des "remake" et des "déjà-vu". Je parle de ces concertations du genre "je vous ai écoutés, je vous ai compris, ça va aller" et puis il n’y a rien. Il faut donc quitter dans ça. Les gens ont besoin d’être rassurés. Nisalatouma me dit qu’il va piquer un petit somme.

Il s’en va donc, non sans préciser qu’il se sent en insécurité totale depuis que les policiers sont entrés aussi dans cette drôle de danse en tirant en l’air. Ce qui m’amène à réaffirmer qu’il faut agir en palabrant. Bon, peut-être ai-je devancé l’efficace navire stratégique de Tiao dans la problématique eau burkinabè. Déjà, il a annoncé à sa conférence de presse d’hier jeudi, des mesures intéressantes. Vivement que cela continue et contribue à faire naître un Burkina où il ferait mieux vivre. Ah, je serais fou d’aise si c’était le cas !

Le Fou

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