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Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

Publié le jeudi 28 avril 2011 à 02h10min

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Il y a un problème. Dans ce pays-là, il y a un véritable problème auquel les sociologues, les politiciens et sans doute les tapeurs de sable et autres lanceurs de cauris peuvent répondre. Quand les élèves ne sont pas contents, ils marchent, cassent tout sur leur passage et retournent dans les salles de classe, s’ils veulent. S’ils ne veulent pas, ils décrètent la journée classes closes. Et il n’y a rien. Personne n’ose les sanctionner. Pour le respect du calendrier scolaire, les autres vont s’en occuper. A l’université, chez les plus grands, la situation n’est guère différente. On pourrait même dire et croire que c’est de là que vient le comportement des plus petits.

Rarement une marche, suivie de meeting ne s’est terminée sans usage de gaz lacrymogènes ou sans course-poursuite entre policiers et étudiants. On se demande parfois qui provoque qui.
Quand les militaires sortent, là c’est encore plus grave. Usage d’armes à feu, tirs en l’air, casses, pillages, vandalismes et autres actes répréhensibles. Ils ne laissent rien derrière eux qui puisse être utile. Les commerçants en savent quelque chose. Eux qui ont vu à plusieurs reprises leurs boutiques et magasins pillés, leurs marchandises emportées et parfois même en plus du coffre-fort et son contenu. Pour marquer leur désapprobation, les commerçants sortent et à leur tour, ils marchent, cassent, brûlent et pillent.

On les croyait suffisamment passifs et bien réservés. Et pourtant, ils viennent eux aussi de montrer qu’ils peuvent marcher pour revendiquer. Eux, ce sont les paysans, producteurs de coton. Après une rencontre qu’ils ont estimée infructueuse par rapport à leurs attentes, ils ont eux aussi marché en plein quatre heures. Pour aller chez le gouverneur et lui remettre leur déclaration. A la différence des autres marcheurs, eux ils l’ont fait dans la discipline, le calme. Sans doute qu’ils ont compris que la résolution de leurs préoccupations ne se trouve pas dans une quelconque casse encore moins dans du vandalisme. Quand dans un petit coin, quelqu’un n’est pas content, il constitue un petit groupe et hop, on marche. L’avenir de notre pays se trouve-il dans les marches, les casses,… Heureusement que tout finit par les négociations, le dialogue autour d’une table. Ne fallait-il pas commencer par là ? Autrement, il faut privilégier le dialogue en lui donnant toutes les chances de réussite.

C’est pourquoi, il parait important de remettre un peu d’ordre dans ce pays-là. En ouvrant au maximum les voies du dialogue. A la limite l’enseigner un peu partout car, il semble que certains de nos compatriotes ne comprennent toujours pas ce que représente la paix qui caractérise notre pays et qui fait sa fierté, son attrait pour les investisseurs. Un chanteur ivoirien, d’origine burkinabé disait il y a de cela quelques jours qu’il a l’impression que les Burkinabé ignorent la valeur de la paix sociale dont ils bénéficient aujourd’hui. Il a poursuivi en disant : « nous en Côte d’Ivoire nous somme mieux placés pour le leur dire ». Quand vous ne pouvez plus aller tranquillement chez le voisin, aller tranquillement au marché ou au maquis, aller tranquillement au champ, se courber et labourer parce qu’il ya « gban-gban », vous comprenez !!! A-t-il dit en substance.

C’est pourquoi, il semble qu’il est encore temps de nous interroger sur l’avenir de notre pays. Ce qui est évident, il ne peut pas se construire sereinement dans un climat aussi délétère fait de méfiance, de haine, de louvoiement. Tout compte fait, chacun de nous sera comptable de ce qu’il a fait dans l’histoire de ce pays que nous disons tous aimer et pour lequel nous nous battons.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2011 à 05:18 En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    L’heure n’est plus aux interrogations mais à l’action. Les populations attendent du gouvernement des mesures fortes allant dans le sens de plus de justice pour tous. Les burkinabe doivent être traités sur le même pied d’égalité.Sans justice il n’y a pas de paix. Il n’y a pas de dialogue quand le gouvernement fait la sourde oreille aux légitimes revendications. plus il tardera à apporter des solutions que nous connaissons tous et plus la situation s’aggravera. La PAIX doit être construite et les gouvernants doivent être les premiers au pied du mur. La situation telle que vous la décrivez n’est d’ailleurs que la conséquence de plus de vingt ans d’impunité. Il faut vraiment être sot pour penser qu’on n’allait pas passer par là.

  • Le 28 avril 2011 à 06:11, par si loin si proche(USA) En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    Malheuresement c’est la vision qui a ete donnee a la manifestation au Faso. Parce que depuis longtemps les gens on eu l’impression que sans les casses(qui a mon avis est a banir) leurs revendications ne seront jamais pris au serieux. En cas de manifestation on cherche dabord a faire taire le/ou les leader(s) avant de chercher a solutioner. Au Burkina on a pas l’habitude de regler les problemes pendant qu’il est temps ; on n’est plutot specialise a les deplacer jusqu’a la derniere goute(qui fera deborder la vase), et la, on commence a chercher les solutions. le cas des enseignants de l’Universite de Ouagadougou est encore recent et toujours en cour ; a la difference des autres, eux ils ont un autre moyen de pression qui etait la menace de mise en perile de l’annee universitaire 2008-2009( puisqu’il n’y avait pas d’autre choix pour des revendications qui duraient depuis des annees) pour voir le gouvernement prendre des mesures. Et pour ca , les Magloire Some et autres ont ete traites de tout les noms. Le citoyen lamda n’a pas ce genre de moyen de pression il n’a que ces mains pour casser et se faire entendre ; ils savtent que c’est eux qui vont reconstruire, mais ils s’en fout pas mal(ce qui n’est pas un comportement republicain) pourvu qu’on les prennent au serieux. Et pour corriger cela il faut que nos autorites montrent aux citoyens que les revendications ont ete prises avec la plus grande importance(privilegier le dialogue comme vous l’avez dit si haut en creant les conditions de dialogue). Il ne faut surtout pas montrer un visage a la Simon Compaore au population en cas de mnifestation si non rien ne changera et ca serait domage. Pour le cas de nos militaires cassuers, violeurs et pilleurs, eux ce sont tout simplement des idiots, des iresponsables( car eux en quittant tout simplement leurs postes et marchant meme a main nue ils arriveront a se faire entendre). On n a tous interet a ce que ce genre de comportement cesse au pays. Merci

  • Le 28 avril 2011 à 07:54 En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    Tout compte fait, chacun de nous sera comptable de ce qu’il a fait dans l’histoire de ce pays que nous disons tous aimer et pour lequel nous nous battons.
    NON, c’est d’abord lié à la mal gouvernance de nos dirigeants. Arrêtez de nous bassiner avec vos articles inutiles : est-ce que l’équipe de Blaise est prête à un vrai dialogue et changer sa manière de gérer le pays pour plus de transparence, lutte active de la corruption, meilleur partage des richesses et non accumulation par quelques uns...

  • Le 28 avril 2011 à 13:28, par le citoyen En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    Bais je crois que tout ça c’est le fruit de l’impunité depuis 1987. quand les grand déconnent on ne dit rien. Maintenant les petits font pire et personne ne les contrôle même pas le Grand Ministre de la Défense.Je crois que tonton Blaise devra trouver une solution pour corriger tous ces briguants tireurs qui traumatisent la population.On est fatigué.Chers étudiants, franchement vous avez raison mais calmez vous on va gérer ces hommes de tenus là sinon je sais pas si vous aurez encore cours.

  • Le 28 avril 2011 à 14:12, par Wendkouni En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    Monsieur votre écrit est plein de non sens. Il n’y pas la paix au Burkina encore moins la liberté et c’est cela qui conduit à ces violences que vous décrivez.

    Quand on à un Président depuis plusq de 20ans au pouvoir on s’attend à ce qu’il connaisse bien son peuple mais hélas lui même l’a reconnu : il ne savait pas que le peuple souffrait !

    Quand on a un gouvernement qui ne comprend autre langage que le langage des marches on ne peut que marcher pour un petit mal de tête

    Quand on a des forces de l’ordre éduqués à réprimer sans raison tout rassemblement, à faire barrage à des cortège pacifiques et bien la casse s’invite avant la fin.

    Quand on sait aussi que la casse est un moyen de décrédibiliser, de saboter les marches : on se demande vraiment qui les provoquent (pour ça suivez mon regard)

    Nos responsables doivent apprendre à décripter, à anticiper et à prévenir car dans toute revolte il y’a des signes.

  • Le 28 avril 2011 à 14:36, par Luc.fr En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    Monsieur Kani, il ne faut pas confondre paix et soumission pour ne pas dire "peur" pensez vous qu’on est en paix si l’on n’arrive à peine de manger 2 fois par jour ? et encore quel repas ? Aussi il faut noter que nos autorité ne comprennent que le langage de la force, c’est dommage mais c’est ainsi. Les paysans ont ils eu gain de cause ? sans doute parce qu’ils n’ont pas d’armes à feu.

  • Le 28 avril 2011 à 17:51 En réponse à : Combien de fois allons-nous marcher et casser ?

    c’est parce que la race noire a une malediction derriere elle qu’elle pense que la violence est la solution aux problemes. comment un citoyen burkinabe va se mettre a bruler et casser son propre pays si ce n’est par ignorance. tout change et evolu seul les imbecible ne change. quelle bande de macaques.Allez y continuer a casser les politiciens auront loccasion d’aller vivre ailleur et vous laisser dans la meme povrete.

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