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Augmentation des prix du coton et des intrants : Les producteurs veulent négocier avec le gouvernement

Publié le jeudi 28 avril 2011 à 02h05min

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Les présidents des Unions départementales et provinciales des producteurs de coton du Burkina se sont retrouvés en urgence le mercredi 27 avril 2011 autour de l’augmentation du prix du coton graine, mais surtout de celui des intrants. Dans leur langue de bois, ils ont décidé de négocier.
Ils étaient 170 présidents départementaux (sur 174) avec les 27 présidents provinciaux représentants les producteurs à prendre part à cette rencontre « d’information et de réflexion ».

Prenant la parole le président de l’UNPC-B, Karim Traoré a indiqué que « cette rencontre n’est ni une Assemblée générale ordinaire, encore moins extraordinaire. Mais une rencontre d’échange et d’information sur la situation générale qui prévaut actuellement au sein de la filière après l’augmentation des prix des intrants et du kilo de coton ». Aussi, a-t-il souhaité qu’elle permette de « s’accorder et d’avoir une vision commune pour bâtir la filière, l’union des producteurs et l’économie nationale ».
Le décor était ainsi planté.

Très succinctement, il a rappelé les mesures que son bureau était en train de prendre pour la formation des producteurs sur le mécanisme de fixation des prix du coton et des intrants. Il a aussi précisé la participation de l’Union à l’Association interprofessionnelle du coton (AICB) et à la fixation des prix des intrants et du kilo de coton. Aussi, on retiendra que l’UNPC-B avec ses techniciens participe et suit de près chaque année le mécanisme. C’est pourquoi, le président Karim Traoré a demandé à ses camarades producteurs de privilégier la voie du dialogue, de la concertation afin de « préserver la paix qui peut nous permettre de relever le défi du développement de la filière cotonnière ».

Henri Compaoré, président de l’Association des sociétés cotonnières et président du comité de lissage et de suivi du mécanisme, a remercié « ses partenaires producteurs » avec lesquels « nous avons toujours du plaisir à nous retrouver ». Il leur a demandé de privilégier l’esprit de dialogue qui a toujours prévalu chaque fois que la filière rencontre des difficultés. Il a profité de l’occasion pour préciser le protocole d’accord signé en 2004 par les producteurs, l’Etat et les sociétés cotonnières et l’accord interprofessionnel qui sont les principaux instruments qui régulent la vie de la filière.

A son tour, Jonas Bayoulou, directeur des études économiques et de la prospection a expliqué le fonctionnement du mécanisme de fixation du prix du kilogramme de coton. Après ses explications, les participants ont compris que ce n’est ni un individu, ni une société cotonnière, ni l’Etat tout seul qui fixe le prix du kilo de coton. Si bien que personne ne peut le manipuler. Ils on
t également compris tout le procédé de fixation des prix des intrants et les efforts qui sont faits pour les contenir.

A l’issue de cette rencontre les producteurs ont décidé de mettre en place un comité composé de sept présidents d’Unions provinciales et régionales qui se joindront au comité de gestion pour rencontrer le gouvernement et discuter de ce qui peut être fait en ce moment pour sauver la filière.

L’autre rencontre

Pendant que les présidents invités à la rencontre se trouvaient dans la salle, un autre groupe de producteurs s’est constitué dans la cour. Aussi nombreux que les participants, ce groupe composé d’autres producteurs était venu pour visiblement faire la pression. C’est ainsi que, pendant que les autres se réunissaient, des déclarations et des pétitions circulaient. L’attente semblait longue si bien que les esprits se sont surchauffés. Ceux de dehors décident d’envahir la salle pour « déloger » leurs représentants. Les va-et-vient s’intensifient, et les leaders des frondeurs vont tout de suite être débordés. « C’est dur, on veut même me frapper », a lancé un leader qui visiblement ne maitrisait plus « ses hommes ».

La rencontre prend fin peu après 12 heures. Les membres dirigeants de l’Union sont sortis par une porte dérobée. Les « frondeurs » décident sur place d’aller remettre une déclaration au gouverneur de la région. Une marche pacifique est organisée et dans la discipline, le message est transmis au Haut-commissaire pour le gouverneur. Qui se chargera de le transmettre à qui de droit. Ce message indique qu’il faut augmenter le prix du kilo à 500 FCFA et ramener ceux des engrais au maximum à 15 000 F CFA.


Ce qu’en pense le gouverneur Pascal Benon

« Je crois qu’il faut saluer le calme et la discipline dans lesquels cette marche qui n’a pas été autorisée a eu lieu. Cela dénote de l’esprit qui l’entoure. Les marcheurs nous ont remis une déclaration qui comporte des points suffisamment précis que nous allons à notre tour transmettre au gouvernement, avec naturellement des avis. Et il reviendra au gouvernement d’ouvrir s’il le faut le dialogue avec eux. Mais je pense que d’une manière générale, tout s’est bien passé, que dans les jours à venir, ils auront une réponse après naturellement des rencontres s’il y a lieu ».

Sidwaya

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