Trait de plume : Le règne de la rumeur
La rumeur, le plus vieux média du monde, est plus que jamais en plein essor à Ouagadougou et certainement dans le reste du pays. Depuis un certain temps, elle s’invite et même, parfois, s’impose dans le débat politique ou dans le débat tout court. Revêtue des habits de l’information, la rumeur se diffuse partout. Quand l’heure du couvre-feu n’est pas avancée, elle est soit reculée ou même levée. Quand elle n’annonce pas une fermeture des essenceries, elle est relative à une fermeture des boutiques et magasins…
Quand la rumeur ne passe pas par des SMS, elle se répand par le canal du bouche à oreille ou à travers des écrits… En tous les cas, elle existe et semble trouver un terrain fertile pour se développer, pour vivre et prospérer. Elle est parfois porteuse d’espoir, annonce souvent l’apocalypse. Toujours est-il qu’elle est suscitée et entretenue pour servir une cause… Et nous voilà retomber dans les abymes de la médisance. On avance masqué. Que faire pour redonner à l’information juste et réelle ses lettres de noblesse ? Que faire pour éviter aux populations la psychose, la panique dont sont porteurs certains types de rumeurs ?
Il est ici question de redonner aux populations l’assurance nécessaire en termes de sécurité à même de leur permettre de se remobiliser autour des tâches essentielles de développement et de construction du pays. Il est également important de rassurer les femmes et les hommes de ce pays sur la capacité de l’Etat à veiller sur eux. Sans la sérénité, il est difficile de se donner à fond à l’œuvre de construction du Burkina…
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)
Sidwaya