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Augmentation du prix du coton et des intrants : Les producteurs se mobilisent et menacent

Publié le lundi 25 avril 2011 à 22h54min

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Des représentants de producteurs de coton venus de plusieurs provinces à travers le pays se sont retrouvés le samedi 23 avril 2011 à l’Union provinciale des producteurs de coton du Houet. Autour des nouveaux prix du kilo de coton et des intrants.

Les nouveaux prix du kilo de coton et des intrants agricoles annoncés la semaine dernière par l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina ne sont pas du goût des producteurs. Aussi, au cours de leur rencontre de samedi, ils ne sont pas passés par quatre chemins pour le faire savoir. « Nous ne sommes plus les mêmes producteurs il y a dix ou vingt ans. Nous savons nous aussi ce que nous cherchons. Alors qu’on se considère comme des partenaires qui se comprennent et qui repartissent convenablement les résultats quand ils sont bénéficiaires et quand ils ne le sont pas », a lancé un représentant d’une province au cours de la rencontre. Pour manifester contre ces nouveaux prix qu’ils jugent « inacceptables », ils ont entrepris plusieurs actions dont la première est une pétition qui circule actuellement dans les provinces, départements et même dans les futurs champs.

Cette pétition dit que vu les cours mondiaux du coton, vu le prix du kilo de coton annoncé au producteurs et vu les prix des intrants pour la campagne 2011/2012, les producteurs de coton du Burkina exigent que le prix du kilo de coton soit porté à 500 F CFA et que le prix maximum des intrants soit fixé à 15 000 f c fa le sac de 50 kilos. Faute de quoi « nous refusons de produire le coton au titre de la campagne 2011/2012 ».

Mais les producteurs ne semblent pas vouloir s’arrêter à la seule pétition. Aussi envisagent-ils, au cas où leurs revendications n’auront pas été prises en compte au cours de la prochaine rencontre prévue le 27 avril avec les présidents des Unions provinciales et départementales, manifester autrement. C’est ainsi qu’il ne sera pas exclu qu’avec des tracteurs, des dabas, des bœufs et des charrues, les producteurs descendent dans les rues. A les entendre, ils sont très déterminés dans leur lutte car, disent-ils « faisons très attention, ils ont tous les moyens dont ils vont user pour nous démobiliser ».
Mieux que les revendications sur les prix des intrants et du coton, les producteurs pourraient exiger le départ de certaines personnes de la direction de la SOFITEX, qu’ils considèrent comme celles qui « sont la cause de nos malheurs ». Dans la même veine, les producteurs n’ont pas épargné les premiers responsables de leur faîtière à qui ils reprochent de ne pas défendre véritablement leurs intérêts. A cette rencontre étaient présents des membres de l’ancien bureau de l’UNPC-B.


Mise au point

Dans notre édition du vendredi 22 au lundi 25 avril 2011 nous écrivions au sujet des revenus des producteurs de coton ceci : « Selon un technicien, en tenant compte des rendements et du type de coton (conventionnel ou génétiquement modifié), le producteur qui fait une production 1200 Kg par hectare et qui suit le paquet technologique requis peut faire un net à gagner de 53 313 F CFA. Si le même producteur, au lieu du coton conventionnel produit du coton génétiquement modifié, avec un minimum du paquet technologique et un rendement de 1 560 Kg, il fait un net à gagner de 78 165 F CFA ».
En fait, au lieu de NET A GAGNER, il faut savoir qu’il s’agit plutôt du revenu supplémentaire que le producteur engrange par hectare, revenu qui vient s’ajouter à celui qu’il a eu au cours de la campagne écoulée.

Par exemple si, en 2010/2011, un producteur avait gagné 45 000 F CFA par hectare, cette année il aura 45 000 FCFA auxquels il faut ajouter 53 313 F pour le coton conventionnel, et 60 000 plus 78 165 F CFA s’il produit du coton génétiquement modifié. Ce qui veut dire qu’il gagne davantage que l’année précédente.

Séri Aymard BOGNINI

L’Express du Faso

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