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Autant le dire… ; Les fils de la nation se pardonnent

Publié le vendredi 22 avril 2011 à 03h12min

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« Nous déplorons les casses, pillages et troubles à l’ordre public survenus au cours des derniers jours. C’est ainsi que nous avons arrêté des personnes détentrices d’objets volés et nous les avons conduites à la gendarmerie. Au nom de tous les éléments du Régiment de sécurité présidentielle, nous présentons au peuple, à nos supérieurs et aux autorités, toutes nos excuses pour les désagréments subis ». Ceci est un extrait du message que les éléments porte-paroles des militaires du Régiment de sécurité présidentielle ont adressé au peuple du Burkina Faso à travers les médias.

Pour demander pardon après leur manifestation du 14 au 15 avril et qui s’est soldée par de nombreux dégâts matériels et des blessés. Comprenant la gravité de leur acte, les éléments du RSP sont allés plus loin en demandant à leurs « frères d’armes partout dans le pays à cesser les manifestations car nous mesurons à présent les dégâts que cela peut engendrer au sein de la population civile que nous sommes censés protéger et défendre ». Que peut-on donc retenir quand, dans la tradition africaine, le père pardonne au fils qui se met à genoux et demande pardon ? Si ce n’est prendre acte tout en lui prodiguant des conseils.

En effet, le pardon est une vertu, une force de caractère qu’il n’est pas donné à tout le monde d’avoir. Car, après l’acte commis, il vient comme un conseiller invisible, tout seul, souvent immédiatement souvent plus tard pour vous ramener à la raison. Mieux, le pardon qui ici est le témoignage de regret des désagréments que les éléments nous ont causés, signifie la repentance. Car à l’analyse, les éléments ne sont plus prêts à recommencer de tels comportements.

Il nous semble que les jeunes commerçants dont les préoccupations ont vite été prises en compte par le gouvernement ont eux aussi demandé pardon pour les mauvais agissements qu’ils ont eus sur des biens publics. Ce qui constitue également un acte fort, une repentance qu’il faut également considérer comme telle et l’accepter.
Car, en réalité, ce qui est arrivé ces derniers temps au Burkina Faso doit être une leçon, mais en même temps des comportements qu’il nous faut bannir à jamais. Il n’est pas digne d’un peuple de se livrer au vandalisme, au pillage de biens privés, à la casse et au vol.

C’est pourquoi, une fois de plus il faut accorder le pardon à tous ceux qui l’ont demandé. Ainsi, on referme assez rapidement la page pour s’intéresser à la manière de panser les plaies, nous rassurer nous-mêmes et ensuite rassurer tous ceux qui de loin ou de près nous ont toujours fait confiance ou qui étaient sur le point de le faire. La vie des peuples est ainsi faite. Il y a toujours des hauts et des bas. Ici, le plus important c’est comment corriger à jamais cette chute pour tendre toujours vers le plus haut.

En cela, tout le monde espère qu’avec la nomination du Premier ministre Luc Adolphe Tiao, la nomination de nouveaux « patrons » aux différents postes de commandement de l’armée, et les promesses faites de paiement de toutes les primes et autres indemnités qui étaient en souffrance et qui ont été le détonateur de cette crise, le calme, la sérénité et la paix seront de retour, si ce n’est déjà fait. La paix sociale qui a toujours caractérisé notre peuple ne doit pas se conjuguer au passé. Elle est un élément important qui caractérise notre pays.

Dans tous les cas, nous avons intérêt à la cultiver puisque nous sommes tous concernés. L’avenir de nos enfants en dépend. Si bien que personne, aucun Burkinabé, comme l’a dit le Premier ministre n’a véritablement intérêt à ce que le Burkina ne soit pas en paix. C’est pourquoi, il faut qu’on se pardonne.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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