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CASSES, PILLAGES ET INCENDIES AU BURKINA : On va tous payer !

Publié le vendredi 22 avril 2011 à 03h14min

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Décidément, je pensais être un fou à lier. Mais la folie qui a secoué le pays ces derniers temps m’a laissé perplexe. Ce qui est regrettable, c’est que les conséquences de ces casses, pillages, incendies qui ont troublé la quiétude du Burkina Faso ne tomberont pas sur une seule tête. On va tous payer ! Du petit mendiant aux grands "quelqu’un", en passant par les fous, qu’ils soient sensés ou insensés ! D’abord, sur un plan purement matériel.

Les entreprises et les commerces cassés et vidés de leurs contenus, pour certains, vont tomber à genoux. Il y en a qui vont se relever en ahanant comme des ours blessés. D’autres tituberont pour aussitôt s’effondrer. Les moins chanceux, ceux qui ont été pillés "recto-verso", resteront définitivement à plat ventre. Car ce n’est pas certain que les indemnisations promises par le gouvernement suffiront pour régler grand-chose, étant entendu qu’il y a des victimes de pillages lors des émeutes de 2007, qui attendent toujours d’être dédommagés.

Et à propos, je me demande comment on va se débrouiller pour gérer le cas des commerçants du secteur informel, eux qui savent difficilement tenir une comptabilité et qui n’ont pour la plupart aucun document pour guider les constats. On ne parlera même pas d’assurance. A ce niveau donc, je propose qu’on leur impose un régime forfaitaire car si on veut insister avec cette affaire de papier du Blanc, il y a beaucoup de gens qu’on va laisser sur le carreau.

Pour en revenir au chômage technique dans lequel ont été plongés ou vont l’être de nombreux compatriotes, c’est un gros problème. Bien entendu, les bouches de mesdames vont s’allonger parce qu’il n’y aura plus grand-chose dans la marmite puisque, entre-temps, du fait de cette crise, les prix des produits se seront mis à grimper aux cailcédrats.

Et bonjour les rancoeurs qui iront en s’exacerbant et les grèves contre la vie chère qui dessineront alors des cercles vicieux. C’est clair, lors de cette tournée générale gracieusement offerte, l’Etat va aussi trinquer, et même plus. L’Etat est un gros bébé dont la nourrice est l’ensemble du peuple burkinabè. Si le peuple tombe malade, le bébé se cherchera. Combien d’entreprises touchées ne feront pas leur déclaration annuelle au fisc cette année ? Quel impact catastrophique les indemnisations auront-elles sur le budget ? Ngaw !

Maintenant, je fonce dans les conséquences psychologiques de notre scène de ménage incompréhensible, car j’ai l’impression qu’on oublie cet aspect. Il n’y a pas à dire, le Burkinabè est aujourd’hui traumatisé. Il n’a plus confiance ni en ses dirigeants, ni en ceux qui étaient censés le protéger. Que deviendront toutes ces filles et femmes violées ? Que feront-elles de ces enfants qui pourraient en naître et pire, des maladies qu’elles auraient contractées au passage (je parle de kôro Sida) ? Et ces innocentes personnes qui ont succombé sous les balles perdues ? Y a-t-il une oreille pour entendre ceux qui ont besoin d’être évacués hors du pays ?

Et à quand la nuit où le Burkinabè pourra dormir sans crainte que des armes se mettent à tonner et son toit à être perforé par des projectiles qui ont perdu leur chemin ? A quand le retour de la confiance et de la sérénité ? Quand est-ce que le gouvernement pourra lui dire : "Ne t’inquiète pas. Cela n’arrivera plus jamais" ? A quand la fin de la grogne qui enfle de plus en plus le ventre de la société du fait de la vie chère ? En attendant ce jour, notre pays est dans une mauvaise posture. Les investisseurs étrangers pourraient retarder leurs projets (je me demande où se trouve madame "Emergence" en ce moment) et leur arrivée est justement tributaire du rétablissement du climat de sécurité.

De toutes façons, il faudra tenir compte de ce que disent les Mossi : pour savoir pourquoi on est tombé, il faut repartir là où on a trébuché. Moi, par exemple, je sais pourquoi je suis fou. Vous voulez le savoir aussi ? Hé ben, ça, il faut toute une chronique pour l’expliquer et celle-ci est terminée !

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2011 à 13:11, par déception En réponse à : CASSES, PILLAGES ET INCENDIES AU BURKINA : On va tous payer !

    je ne cois pas qu’on puisse le payer tous car le premier ministre nouveau a bien dit que tout le monde sera desormais responsable de ses fautes et partant les policiers de koudougou s’ils sont reellement coupables seront punis a-til dit sur BBC afrique et je pense aussi qu’on pourrait faire des retenues comme cela avait été quand il s’est agi des eleves policiers fautifs et c’est ça le debut de la justice.

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