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Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

Publié le jeudi 21 avril 2011 à 01h06min

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Le Burkina Faso connaît depuis plusieurs semaines une flambée de violence marquée par des manifestations de rue dans de nombreuses localités du pays. Pourtant, Bobo-Dioulasso, souvent considérée comme l’épicentre de tous les grands bouleversements qui ont marqué l’histoire politique et le deuxième fief électoral du Burkina, est jusque-là restée en marge de ce bouillonnement sociopolitique. Comme si son destin n’était pas forcément lié à ceux des autres régions. Une passivité qui cache, cependant, mal la compassion et la solidarité des habitants de Sya pour ces villes durement éprouvées par les nombreuses descentes dans les rues de civils ou de militaires. Des manifestations de protestation aux conséquences fâcheuses avec ces pertes en vies humaines, ces blessés et ces dégâts matériels très importants.

Plusieurs villes du Burkina porteront encore longtemps les stigmates de ces journées folles qui ont entraîné des morts, fait des blessés, provoqué des pillages et occasionné des destructions de biens publics et privés. C’est d’abord à Koudougou que les premiers signaux ont été donnés suite à la mort de l’élève Justin Zongo.

Les scolaires du Centre-Ouest qui réclamaient justice pour leur camarade décédé s’étaient livrés à des actes de vandalisme et de pillage, plongeant ainsi la ville de Koudougou et ses environs dans une spirale de violence. Très vite, la manifestation va se propager dans plusieurs autres villes comme Ouagadougou, Ouahigouya, Yako, Tenkodogo, Pouytenga, etc. avec toujours les mêmes conséquences.

Tout cela était suivi de près par les scolaires et étudiants de Bobo qui organiseront à leur tour une descente dans les rues. Une marche pour le moins éphémère et qui partira du Lycée Ouezzin-Coulibaly pour s’achever à la Bourse du Travail par un meeting et sans le moindre acte de violence.

Mais cela n’a pas suffi à dissiper la peur et l’inquiétude dans la ville où plusieurs édifices publics (gouvernorat, commissariat central de police, mairie centrale, Trésor public, etc.) sont restés pendant longtemps sous la protection de l’Armée. A peine le retour des élèves et des étudiants dans les classes et les amphis que le monopole de la rue passe aux mains des bérets rouges.

Et durant plusieurs semaines, l’Armée burkinabè perdra le contrôle de ses hommes. Des soldats de différentes garnisons vont organiser des descentes dans les rues pour se faire entendre par des coups de feu et se livrer à des pillages. Et lorsque le phénomène s’est propagé jusqu’au Sud-Ouest (Gaoua) et surtout à Banfora à moins d’une centaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, ils étaient déjà nombreux à parier sur une sortie imminente des éléments de la deuxième région militaire de Bobo-Dioulasso.

Ne serait-ce que par solidarité avec leurs frères d’armes des autres garnisons. Mais le camp Ouezzin-Coulibaly restera muet durant toute cette période jusqu’à cette récente entrée en scène, en milieu de semaine dernière, du Régiment de la sécurité présidentielle.

Alors, qu’est-ce qui peut bien expliquer ce silence assourdissant de la soldatesque bobolaise et la timide réaction des élèves et étudiants de la ville après les évènements malheureux de Koudougou ? Si dans certains milieux on est encore à se féliciter d’une diplomatie dite payante avec l’implication des autorités politiques des Hauts-Bassins, d’autres par contre soutiennent l’idée selon laquelle les Bobolais garderaient toujours en mémoire les souvenirs douloureux de la lutte contre la vie chère en février 2009.

Des manifestations qui avaient entraîné, on se rappelle, d’importants dégâts matériels avec la destruction de biens publics et privés. D’autres encore évoquent les effets immédiats de cette campagne de sensibilisation menée par le gouverneur, les députés CDP du Houet (Alfred Sanou, Michel Ouédraogo et Naba Diané) et le maire de la commune sur la nécessité pour les uns et les autres de sauvegarder les acquis du Cinquantenaire avec ces nombreuses infrastructures qui font aujourd’hui la fierté des populations.

Mais dans l’ensemble, chacun se réjouit du calme qui a régné et qui continue de régner à Bobo-Dioulasso depuis le début des manifestations jusqu’à ces jours-ci. Un calme qui devra se maintenir et se renforcer pour le bonheur des populations de la région.

Lesquelles ont reconnu la justesse des luttes engagées pour la justice dans l’affaire Justin Zongo et contre la vie chère au Burkina.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 avril 2011 à 08:39, par Hamane En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Jonas Apollinaire Kaboré, le minimum c’était d’approcher les acteurs pour comprendre le pourquoi de leur comportement qui peut aussi être un modèle. tu n’as fait ici qu’une dissertation qui n’est pas bien renseigné mais au moins tu as réussit à publier un papier dans les colonnes de l’observateur. personnellement, je pense que ça ne sert à rien de bruler de casser, de tirer en air (pous gaspiller nos munitions), de piller les commerçant si le but final poursuivi ne sera pas atteint. Aussi, le silence de Bobo peut ne pas être synonyme d’abandon des autres. il est possible que Bobo est plus chaud que les autres et n’aimerait pas qu’on démarre des actions de petites porté mais une seule et grande action de grande portée. il faut savoir lire entre ces lignes.

  • Le 21 avril 2011 à 08:47, par In vino veritas En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Je suis fièr de Bobo-Dioulasso !

  • Le 21 avril 2011 à 09:50, par Nombamba En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Laisser Bobo tranquille. Y en a qui savent que nous sommes tous de passage sur cette terre et que les cimetières sont pleins de bons comme de mauvais citoyens ; de riches comme de pauvres gens. L’essentiel est de laisser en héritage une bonne image de soi à ces concitoyens ; et cette bonne image n’est pas forcement celui du "Héro" d’un western. Les bobolais sont occupés à lutter pour que leur marmite puisse bouillir, tandis que les ouagalais, koudougoulais et autres cherchent à éteindre le feu de ceux qui ont pu, de leur sueur, mettre quelque chose au feu. Appo, laisse les bobolais tranquilles. Le ouagalais et le bobolais, c’est comme le corbeau et le renard. Mes chers casseurs, la période de la reconstruction arrive bientôt. A l’occasion je vous direz cette fable de La Fontaine : "vous chantiez, j’en suis fort aise. Dansez maintenant".

  • Le 21 avril 2011 à 10:11, par Admin En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    les militaires bobolais ont fait preuve de responsabilité.Ceux sont des militaires et non des miliciens.De plus l’armée est un corps qui ne produit pas.C’est l’argent des civils qui entretient les militaires.

  • Le 21 avril 2011 à 10:17 En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Vraiment ce papier est à pleurer !!! Du remplissage et aucune information !!!

  • Le 21 avril 2011 à 10:40, par Dabiré En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Je pense effectivement que le calme qui a règné à Bobo pendant ces temps-ci se justifie par le tromatisme qu’à vécu les Bobolais lors des évènements de la vie chère. Ce que les gens reclamment aujourd’hui je pense que les Bobolais l’avaient réclamé en février 2008. Sachez que jusqu’à nos jours l’on perçoit toujours les stigmates de la vie chère dans certaines rues de la ville.

  • Le 21 avril 2011 à 11:53, par talade En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    QUEL BEL ARTICLE ET FELICITATIONS A BOBO DIOULASSO

  • Le 21 avril 2011 à 12:09, par citoyen En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    je condamne fermement cet article !
    il ne faut pas encourager ou inciter la violence. on se rappelle qu’à Tenkodogo, les élèves sont sortis cassés et brulé, jusque parce que le gouverneur du Centre Est avait été félicité, d’avoir la main mise sur sa région.. Ainsi les élèves se sont sentis lâches, faibles et ont voulu levé le défi en montrant que le gouverneur est petit !!

    Alors, passons à autre choses. Même si c’est pour féliciter les militaires et élèves de Bobo, à la prochaine occasion, ils peuvent se rattraper !

  • Le 21 avril 2011 à 13:33, par pectoral En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Comprenez unechose ,les villes qui ont ete victime de detruction de bien public n’ont qu’a attendre vingt ans pour avoir des nouveaux batiment ..vous verez d’ici la les eleve et etudiants vont souffrir pour s’etabilr des papiers . qu’en t’on dira a quelqu’un de Gaoua de venir a bobo pour ses papiers /ou celui de ouaygouya d’aller a Ouaga..vous comprendrez..Aujourhui les villes se concurence chacun d’avoir detruit des services bruler etc...
    Le BURKINA FASO n’est pas la Cote Ivoire juste apres la crise que les grands pays courent deja derriere la cote ivoire pour les finence ,partout de gauche a droite ya des bailleurs pour releve ce Pays TRES RICHE..Aux Burkina rappeler vous nous courront derriere les bailleurs.Ya Rien ici un PAYS LE PLUS PAUVRE de la planete..
    Les gens de BOBO ont raison a ne rien touche dans leur ville car ON viens juste de les remettre des nouvelles infractuctre batiments ,rues ,le 11decembre) et vous voulez qu’ils detruise ,depuis que bobo existe qui a pense a reconstruire cette cite..
    Si casser ,et detruire est une bonne chose que chacun commence a detruire sa propre maison..que les journalistes a detruire leurs bureaux et ordinateur parcque ya crise dans le pays..

  • Le 21 avril 2011 à 13:43 En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    la situation actuelle interpelle chaque citoyen burkinabè sur sa part de responsabilité et son rôle dans la construction de la nation basée sur la cohésion sociale. Par conséquent, cet article est mal à propos. monsieur Kaboré j’en appelle à votre sens de responsabilité afin d’éviter de jeter l’huile sur le feu.il y’a déjà eu assez de victime pour qu’on en ajoute.soyez constructif dans vos analyses et éviter de vous lancer dans des conjectures. je vous invite à faire preuve de professionnalisme dans votre métier combien noble.

  • Le 21 avril 2011 à 13:52, par Scorpion En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Effectivement, nous les Bobolais on ne sent pas notre destin lié à celui des autres régions parce que cette ville est au fond victime d’une négligence organisée en haut lieu. Donc c’est dieu qui fait notre palabre.

  • Le 21 avril 2011 à 13:55, par O.S En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    J’admire la sagesse, la patience, l’intelligence des militaires de SYA ! Je les encourage et les respecte ! Eux au moins ils savent qu’il sont avant tout, eux-mêmes, des civils.Ils ont pitié de la population ; ils connaissent leurs devoirs ; ils écoutent et réfléchissent avant d’agir pas comme certains...
    Chapeau au Gouverneur de la région & au maire de Sya ! Les députés, ouf off...

  • Le 21 avril 2011 à 14:07 En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    bien dit laisser les bobolais chercher leur pain. Ce n’est pas en cassant ou en brulant qu’on peut gagner. Prions le seigneur que tu sois musulman ou catholique pour l’avenir de tous les bobolais.

  • Le 21 avril 2011 à 14:13 En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    bien dit laisser les bobolais chercher leur pain. Ce n’est pas en cassant ou en brulant qu’on peut gagner. Prions le seigneur que tu sois musulman ou catholique pour l’avenir de tous les bobolais.

  • Le 21 avril 2011 à 14:38 En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Les militaires et les scolaires de Bobo ont discuté avec les responsables de la ville. Bobo est déjà touché par la crise ivoirienne, les gens ne vont tout même pas se battre quand déjà la pluie les bat. Cependant, je pense qu’il ne faut pas chanter la mort du démon quand on ne sait pas où traîne sa queue.

  • Le 21 avril 2011 à 15:39, par INTRUS En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Hey Bobolais !!!!!!!!!!!

    Si vous voulez la verite, restez tranquilles comme vous l’avez fait jusqu’ici.

    Osez detruire les biens publics et prives de la ville, et c’est le centenaire du Faso que vous allez attendre pour voir la couleur de nouvelles infrastructures. N’GAW !!!!!!!!!

  • Le 21 avril 2011 à 17:52, par Yadel En réponse à : Situation nationale : Bobo-Dioulasso, les raisons d’un mutisme

    Aujourd’hui ce que j’ai envi de faire,c’est de ramasser mes bagages et toutes ma famille et d’aller vivre à Bobo. Que Dieu bénisse Bobo. Moi je pense que ce n’est pas les autorités qu’il faut féliciter mais ceux qui ont su les écouter.Ailleurs elles ont parlé mais on les a pas écoutés. Je félicite donc les élèves et les militaires de Bobo,les militaires de Dédougou ainsi que tous les militaires des autres villes même de Ouaga qui ont refusé de sortir comme ces petits délinquants sans cervelle qui ont fait ce que vous savez. Ouagadougou est devenu un quartier de l’enfer à cause de ces ... (trouvez vous-même le mot qui convient ;les mots me manquent). Que Dieu bénisse tous ceux qui ont fait preuve de sagesse en pareille situation et que le diable s’occupe de ses diablotins c-à-d ceux qui aiment le mal. God bless Bobo, God bless Burkina Faso.

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