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ELECTIONS COUPLEES AU BURKINA : Le processus hypothéqué ?

Publié le mardi 19 avril 2011 à 02h42min

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Les élections couplées (municipales et législatives) prévues en 2012 auront-elles lieu ? Au rythme où vont les choses, avec les crises à répétition, il y a le risque que cet agenda soit quelque peu relégué au second plan. C’est la réalité qui le veut ainsi : à l’heure actuelle, il est certainement difficile de prévoir comment ces crises vont se dénouer. La sécurité et la survie du régime ne sont-elles pas aujourd’hui la priorité du président Blaise Compaoré ? En tout cas, on parle peu des élections couplées de 2012. Or, à en juger par le chronogramme habituel de la CENI, il faut qu’on y aille.

Et cela devrait certainement commencer par la dissolution de l’équipe actuelle. En cela, il semble que le parti au pouvoir et l’opposition soient sur la même longueur d’onde. On n’a pas besoin d’être un politologue pour démontrer que la dernière élection présidentielle a été un fiasco et que le Burkina a présenté une piètre figure à la face du monde. Tout le monde était d’avis que l’organisation devait être revue de fond en comble. C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé du couplage des élections.

En son temps, de nombreux observateurs s’étaient interrogés sur la pertinence d’une telle décision avec la fin du mandat des membres de l’actuelle CENI et les enjeux du couplage. Et comme le vin est tiré, il faut le boire. Il faut que le Burkina puisse trouver des solutions aux problèmes posés par les élèves, les étudiants, les commerçants, les enseignants, la coalition contre la vie chère et les militaires. Mais faut-il « oublier » les élections couplées ? Des élections bien organisées et crédibles participent également de la décrispation du climat sociopolitique. Aujourd’hui, la refondation de la CENI est prise en otage par la situation nationale. Mais il faudra bien que le nouvel exécutif prenne rapidement des décisions courageuses pour mettre en route le processus des élections de 2012 au risque de le compromettre définitivement.

C’est dans l’optique d’une nouvelle architecture institutionnelle au Burkina que le président du Faso avait souhaité la mise en œuvre des réformes. L’idée était bonne, pourvu que les réformes naissent d’un consensus entre tous les acteurs de la vie politique et sociale. En ces temps de crise où l’Etat a plus que besoin de légitimité, c’est le moment de faire émerger des institutions fortes qui recueillent la confiance de tous. Cela fait assurément partie de la solution aux problèmes du Burkina. Aujourd’hui, les acteurs politiques, dans leur majorité, sont disposés à voir le Burkina se doter de nouvelles institutions plus démocratiques, dont la CENI. C’est un élément assez important qu’il faut savoir capitaliser.

SIDZABDA

Le Pays

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