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GREVE DU SNESS ET DU SYNTER : Le privé pas affecté à Koudougou le premier jour

Publié le jeudi 14 avril 2011 à 02h25min

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Le SNESS (Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur) et le SYNTER (Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche) observent un arrêt de travail de 72 heures allant du mercredi 13 au vendredi 15 avril 2011. Et cela, pour exiger la satisfaction de leur plate-forme revendicative. A Koudougou, les militants des deux syndicats ont respecté le mot d’ordre de grève. Conséquence, les cours n’ont pas été dispensés le 13 avril dans les deux grands établissements publics de la ville, à savoir les lycées provincial et municipal. Par contre, ce ne fut pas le cas dans les établissements privés.

Les élèves des deux grands établissements publics de Koudougou, à savoir les lycées provincial et municipal sont venus attendre le mercredi 13 avril 2011 leurs professeurs qui ne se sont finalement pas présentés sur les lieux de travail. La raison est que ces derniers observent un mot d’ordre de grève de 72 heures (jusqu’au vendredi 15 avril à 24 h) sur toute l’étendue du territoire national pour exiger la satisfaction de leur plate-forme. Aux environs de 10h, nous avons rencontré des élèves qui repartaient à la maison en nous annonçant que leurs professeurs sont en grève. Le point de rencontre des militants du SYNTER en période de grève est le Théâtre populaire de Koudougou.

Mais cette fois, ils se sont retrouvés à la boutique du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), section Boulkiemdé. La raison est que le site du Théâtre populaire abrite actuellement la Foire régionale de l’intégration de la région du Centre-Ouest. Il était 11h30, le 13 avril, quand nous arrivions au MBDHP/Boulkiemdé et où se trouvent donc les militants du SYNTER. Assis en deux groupes sous les manguiers, les commentaires allaient bon train, notamment sur la situation en Côte d’Ivoire. Certains prenaient du thé. Karim Porgo, secrétaire général du SYNTER, section Boulkiemdé, nous a fait le point du respect du mot d’ordre de grève lancé par les bureaux nationaux des deux syndicats pour exiger la satisfaction des revendications minimales.

Celles-ci se rapportent, entre autres, à l’octroi d’une indemnité spécifique aux travailleurs de l’éducation et de la recherche, à une prise en charge substantielle des examinateurs aux examens du baccalauréat, du BEP, du BEPC et du CAP, à l’adoption d’une nouvelle formule d’organisation desdits examens, à l’élargissement de l’indemnité servie aux techniciens du CNRST et autres ATOS du centre, au respect de l’arrêté portant limitation des effectifs dans les classes. Après le MBDHP, nous nous sommes rendus au siège du SNESS. Il était déjà midi à notre arrivée et les grévistes étaient partis. Enfin et par contre, nous avons constaté que dans les établissements privés, les cours se déroulaient normalement.


Des propos de grévistes

-  Gildas Soulama, SG adjoint du SYNTER/ Koudougou

"C’est conformément à mes convictions syndicales que j’ai respecté le mot d’ordre de grève lancé par les deux syndicats. Je suis sûr et reste convaincu qu’il n’y a que la lutte qui puisse nous amener à améliorer nos conditions de vie et de travail qui se dégradent quotidiennement. Aujourd’hui, l’enseignant travaille dans de conditions matérielles très difficiles et il lui est difficile de donner le meilleur de lui-même. Concernant l’avenir des élèves par rapport à cette grève, je dirai que nous sommes aussi des parents d’élèves et nous avons nos enfants au lycée. Pour que l’avenir de ces enfants soit radieux, je pense qu’il faut que ceux-là qui préparent leur avenir vivent dans des conditions matérielles acceptables. L’élève devient ce qu’est son enseignant, dit-on. Si celui-ci vit dans des conditions optimales, il va de soi que ses performances s’améliorent. Nous n’allons donc pas contre les intérêts de nos enfants. Bien au contraire, en améliorant nos conditions de vie et de travail, nous améliorons nos prestations en classe et naturellement, le niveau de nos enfants s’améliorera."

-  Jocelin Tuina, SG à la formation syndicale du SYNTER/Koudougou

"La grève de 72 heures que nous observons est tout à fait légitime car il faut reconnaître que, véritablement, les conditions dans lesquelles nous travaillons ne sont pas du tout bonnes. L’un des points sur lesquels nous demandons au gouvernement de respecter ses engagements concerne justement les effectifs des élèves. Les normes internationales en matière de nombre d’élèves en classe sont claires et au Burkina Faso, nous les avons doublées de façon officielle. Ces normes sont de 60 élèves dans une classe de second cycle et de 70 dans une classe du premier cycle. Mais sur le terrain, les effectifs dépassent largement cela. Dans ces conditions, il est très difficile pour les enseignants de corriger les copies et de dispenser des cours. Il y a donc une pression psychologique intense sur eux. Plus on est nombreux en classe, plus le climat de travail n’est pas optimal. Nous visons le bien-être intellectuel de ces enfants et respecter les effectifs est fondamental. J’approuve entièrement le contenu de la plate-forme revendicative et c’est ce pour quoi je respecte ce mot d’ordre de grève."

Placide ZOUNGRANA

Le Pays

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