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GOUVERNEMENT-SYNDICATS : Le début d’un vrai dialogue ?

Publié le mardi 12 avril 2011 à 03h06min

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C’est inédit. Après la marche suivie de meeting organisée par la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) le 8 avril dernier à Ouagadougou et dans plusieurs villes du Burkina, le gouvernement a réagi. En substance, il dit avoir pris « acte de l’expression des préoccupations du monde des travailleurs » et s’est engagé à mener des concertations avec l’ensemble des acteurs. C’est la première fois que les croisés de la vie chère enregistrent une réaction aussi prompte des gouvernants. Certainement, le contexte actuel du Burkina, marqué par des crises à répétition, y est pour quelque chose.

Et comme le gouvernement avait déjà montré sa disposition à dialoguer avec plusieurs acteurs concernés, à savoir les élèves, les étudiants, les enseignants, les commerçants et les militaires, cette décision peut être comprise comme une juste continuité. On peut aussi expliquer ce geste par la mobilisation exceptionnelle observée lors de la grève du 8 avril dernier, particulièrement dans la capitale.

Le gouvernement a-t-il pris la juste mesure de la colère des populations face à ce qui ressemble fort bien à une inertie ou à une indifférence quand il s’agit de contrer la flambée des prix des produits de première nécessité ou de rendre justice ? C’est assurément ce qu’il faut espérer. En effet, la plateforme revendicative (qui a été certainement réajustée avec les évènements de Koudougou) est connue depuis au moins 3 ans. En dépit de cela, les réponses de l’Etat semblaient toujours en deçà des attentes des populations. Si par la force des choses, le gouvernement veut faire des propositions concrètes pour la satisfaction des préoccupations des populations, on ne peut que s’en réjouir.

Maintenant, au-delà de cette volonté, on attend que les gouvernants examinent sérieusement les problèmes à travers un vrai dialogue. Il faut en effet redonner aux cadres de concertation leur vrai sens, celui dont l’objectif est de permettre la résolution des problèmes posés, sans démagogie. L’expérience récente du Burkina donne souvent l’impression que ce sont des structures "alibi", créées pour montrer aux partenaires que le dialogue existe. D’ailleurs, notre pays foisonne de ce genre de structures inefficaces qui jouent très peu leur rôle. Le gouvernement a donc intérêt, pour la consolidation de la paix sociale, à éviter désormais cette comédie et à jouer franc-jeu. Les populations mobilisées et qui le font savoir dans la rue, attendent aussi que le gouvernement respecte les promesses faites aux organisations syndicales.

La vie chère était déjà bien réelle depuis 2006. Il faut maintenant ajouter les effets pervers de la crise ivoirienne qui contribue au renchérissement des prix des produits de première nécessité. Le gouvernement dit avoir mis en place un comité de veille et travailler pour que les choses ne se gâtent pas davantage. Eh bien, les populations sont impatientes de voir les effets concrets. Il en est de même de la quête de vérité et de justice dans les évènements de Koudougou. Tout cela n’est pas impossible s’il y a la confiance entre les différents acteurs à travers un dialogue de vérité, qui prend en compte les réalités du Burkina. Sinon, il n’est pas exclu qu’en l’absence de solutions, le mouvement s’intensifie.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2011 à 13:07, par yeral dicko En réponse à : GOUVERNEMENT-SYNDICATS : Le début d’un vrai dialogue ?

    IL y’a également les dossiers des travailleurs victimes des différentes reformes tel le (PAS) etc etc.... et autres licenciements abusifs qui trainent dans les tiroirs de la justice depuis des années !!!!!!!!!!Le gouvernement aurait à !!!!!!!!!!

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