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PALAIS DE JUSTICE DE OUAGADOUGOU : Timide reprise des activités

Publié le mardi 12 avril 2011 à 03h06min

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Suite aux saccages qu’ont subis le Palais de justice et la Maison de l’avocat de Ouagadougou par les militaires, le monde judiciaire avait observé une cessation des activités le 23 mars 2011. Après des concertations avec le premier magistrat du Burkina, les organisations syndicales ont estimé que les différentes conditions exigées ont été remplies. Pour ce faire, ils ont décidé de reprendre les activités le lundi 11 avril 2011. Un tour au Palais de justice nous a permis de constater une reprise timide des activités.

Le Palais de justice de Ouagadougou a retrouvé son ambiance habituelle le lundi 11 avril 2011, après 19 jours de silence. Ce sont des parkings pleins à craquer que nous avons trouvés aux abords du Palais de justice aux environs de 7h00, toute chose qui laisse présager une reprise des activités des acteurs de la justice. A l’entrée, au service d’accueil et d’information, un long rang d’usagers s’était formé. Ces usagers sont des étudiants venus chercher soit un casier judiciaire, soit un certificat de nationalité pour la préparation des dossiers des différents concours. C’est du moins, ce que nous a fait savoir Joseph Doulkom, étudiant en Droit. "Je suis venu ici à 7h du matin déposer mes dossiers pour l’obtention d’un casier judiciaire qui me servira pour les concours".

Rodrigue Ouangrawa, édutiant en Droit , apprécie positivement la reprise des activités au Palais de justice car, dit-il, "nous étions inquiets quant à l’obtention de nos documents pour le dépôt des dossiers des concours prévu du 15 au 30 avril 2011, vu que le monde judiciaire avait suspendu ses activités". A l’intérieur du Palais, c’est la même ambiance qui règne. Les couloirs sont arpentés par des usagers venus les uns pour voir la suite de leurs dossiers, les autres pour déposer les leurs ou encore pour des informations générales. Dans les bureaux, magistrats, avocats et greffiers s’activent pour satisfaire les usagers et vérifier si certains dossiers n’ont pas disparu suite au vandalisme des militaires. C’est ce qu’a fait constater Me Julien Kouda, greffier en chef.

" Je suis en train de faire une vérification et pour le moment je ne vois pas de dossier qui manque. Nous venons de reprendre et il me faut un peu de temps pour tout vérifier." Visiblement le Palais de justice de Ouagadougou a retrouvé son monde habituel même si cela est de façon timide. Le secrétaire général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), Bessolé René Bagoro, explique cette timidité en ces termes :" On constate effectivement une reprise timide des activités ce matin. Cette timidité est certainement due au fait que la chambre correctionnelle de la Cour d’appel a ordonné la libération provisoire des cinq condamnés.

Toute chose qui a suscité une grande colère au sein de la famille judiciaire. Pour cela, beaucoup ont décidé de ne pas reprendre service." Cette reprise des activités juridictionnelles sera-t-elle définitive ? "Il ne faut pas crier victoire trop tôt. Je pense que tout le monde souhaitait la reprise. Maintenant il ne reste plus qu’à trouver une solution définitive aux problèmes posés. La méthode qui consiste à contourner les problèmes ne peut que créer des situations provisoires, il faut espérer que les solutions qui vont être apportées par le Conseil supérieur de la magistrature le 19 avril seront durables et définitives pour permettre à la justice d’exercer ses activités de façon pérenne", a affirmé Me Prosper Farama, rencontré sur les lieux, toge en main.

Selon le juge Bessolé René Bagoro, la reprise sereine et définitive des activités juridictionnelles est conditionnée par les conclusions du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) élargi du 19 avril 2011. "Nous avons posé des problèmes concrets et nous demandons des solutions concrètes. Si tel n’est pas le cas, il sera demandé aux militants d’observer certains mots d’ordre qui permettront de se faire plus entendre. Nous avons repris pour faire preuve de bonne foi", conclut-il.

Yannick SANKARA et Aimé NABALOUM (Stagiaire)

Le Pays

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