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Alain Nindaoua fustige : “La férule humiliante du pouvoir”

Publié le vendredi 8 avril 2011 à 02h44min

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La situation sociopolitique nationale continue de susciter la réaction des partis politiques. Dans cette déclaration signée du Pr Alain Nindaoua Savadogo, le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS) s’adresse particulièrement à la jeunesse burkinabè et l’invite à s’opposer à la “férule humiliante du pouvoir” en place.

Jeunesse du Burkina Faso,

“Depuis la mort suspecte du jeune Justin Zongo, tu es debout pour demander justice et vérité. Le RDS te comprend et te soutient. En effet, le combat que tu mènes est celui que le RDS, depuis sa naissance, s’est donné comme moyen en vue d’assurer au Burkina Faso les conditions idoines pour bien y vivre.

La sécurité des biens et des personnes n’est point une préoccupation fondamentale de la classe politique dirigeante de notre pays. Alors que le RDS exige toujours la vérité dans l’action quotidienne, ceux d’en face utilisent la manipulation des esprits et la violence par endroits pour empêcher sa manifestation. Sinon comment comprendre la tentative de divertir l’opinion en voulant faire porter le chapeau de la responsabilité des événements de Koudougou à certains éléments de l’opposition politique ? Marcoussis

II a échoué. Jeunesse, tu as été vigilante et la manœuvre n’a pas atteint son objectif. Justin Zongo est mort des suites de tortures et tu veux en connaître les auteurs et réclamer justice. Au lieu d’apporter une réponse positive à ta requête, le pouvoir fait abattre sur toi sa férule humiliante. Il utilise l’arme de l’affamement pour briser les mouvements des étudiants. Cette arme, en réalité, aussi dévastatrice que les bombes jetées ailleurs.

La crise morale a atteint son paroxysme

Peuple du Burkina Faso, la crise morale a atteint son paroxysme. C’est maintenant, plus que jamais, qu’il faut que tu exiges de tes gouvernants qu’ils soient républicains. Les crises sociales répétées, les actes immoraux dont les conséquences ont été les manifestations de la semaine du 20 au 27 mars, juste un mois après celles déclenchées en février, doivent contraindre nos gouvernants à assumer leurs responsabilités et à en tirer les conséquences. Les faits sont têtus :

• des policiers qui torturent à mort un élève au moment où le ministre en charge de la Sécurité fait le tour des régions pour se présenter ;
• un élève déclaré mort des suites de méningite (qui a fait une si longue incubation comme le tétanos ou la rage) ;
• un représentant de l’autorité centrale désavoué et chassé comme le dernier des imposteurs sans observer le parallélisme des formes (en effet, l’on se demande si le ministre de l’Administration du territoire a le pouvoir de relever un agent nommé en conseil des ministres) ;
• la fermeture des établissements maternels, primaires et secondaires par les Secrétaires généraux pendant que les ministres sont présents à Ouagadougou ;
• etc.

Ces insuffisances très graves exigent la démission du gouvernement, car en démocratie la responsabilité a le même poids sur le dos de celui à qui le peuple a confié sa destinée que le fait d’être auteur d’un acte répréhensible.

Les manifestations du 22 mars et des jours suivants tirent leurs origines de la mal gouvernance, de l’absence d’une démocratie véritable dans notre pays. L’organisation de la dernière consultation le prouve. Jeunesse du Burkina, le RDS sait que tu es en majorité constituée de ceux qui sont nés sous le régime de Blaise Compaoré. A l’image du vert du caïlcédrat qui se nourrit de sa seule sève, tu ne sais pas que celle du karité ou du néré a meilleur goût.

Si les dernières manifestations augurent une prise de conscience de la jeunesse, le RDS met en doute sa responsabilité pleine et entière dans les destructions constatées. En effet, les seuls bras frêles des enfants peuvent-ils porter des coups aussi violents à des personnes et des biens ? Fort de cette réserve, le RDS se demande si les manifestations n’ont pas été infiltrées par les détenteurs de gourdins que savent si bien acheter et distribuer certaines autorités.

Si tel était le cas, le RDS refuse que le peuple paye les forfaits et les règlements de comptes des militants du parti majoritaire. Peuple du Burkina Faso, que dire des évènements qui se déroulent en Afrique et au Moyen-Orient ? Plus près du Burkina, c’est la Côte d’Ivoire. A nos frontières se déroulent des évènements très lourds de conséquences pour notre pays et sa population. Et le RDS se demande ce que fait notre gouvernement.

Contrairement à la sagesse de nos ancêtres qui dit que quand tu as la main dans la gueule d’un chien il faut le caresser dans le sens du poil, nous assistons chez nous au contraire des dirigeants du Mali, du Ghana, de la Guinée, du Liberia, à des prises de positions qui contribuent à insécuriser les ressortissants burkinabè vivant chez le voisin. Avant de penser au rapatriement de ceux qui vivent hors de nos frontières, pourquoi laisse-t-on y aller des milliers de jeunes, qui risquent d’être considérés à tort comme des mercenaires ?

Dans une situation moins grave que celle-là, les anciens dirigeants avaient trouvé des mesures conservatoires. En Afrique du Nord, le cas de la Libye retient aussi l’attention du RDS. Il ne soutiendra jamais un pouvoir personnel et personnifié. Si on observe les évènements qui se déroulent à Tripoli, on comprend l’inconvénient des pouvoirs familiaux et claniques.

Depuis, ce sont les fils Kadhafi qui défendent leur chapelle. Au regard des faits, on est tenté de dire que le couteau est en train de couper son fourreau. Quelle est la part des financements de Kadhafi dans la victoire de certains dirigeants européens ? Kadhafi n’a-t-il pas financé la campagne de la plupart d’entre eux ?

Le génocide du peuple libyen

Le prétexte que la France et son Président ont trouvé pour intervenir en Libye est fallacieux. Est-ce que les bombes de Kadhafi sont plus assassines pour les populations de Tripoli que celles de la coalition ? Kadhafi a-t-il tué autant de Libyens que les impérialistes ? Que vaut la vie d’un Libyen par rapport à un litre de pétrole ? Le déroulement des évènements a convaincu le RDS que Sarkozy n’a cure de la vie d’un Libyen.

C’est pour cela que les Européens, en général, et les Français, en particulier, doivent mettre fin au génocide du peuple libyen. Dans leurs véhicules et leurs usines coulera le sang du peuple libyen. Au tribunal de l’histoire, les dirigeants arabes, européens et africains répondront, au même titre que Kadhafi, si les crimes qui lui sont reprochés sont avérés.

Kadhafi a tué, eux, ils tuent pour installer en Libye leurs larbins dont des apatrides seront dans les rangs. Peuples arabe et d’Afrique, ne nous laissons pas divertir. L’aspiration à la démocratie est un droit légitime. Ce sont les gouvernements des pays coalisés qui empêchent de l’atteindre.

Le critère fallacieux de stabilité cadre mal avec la volonté d’avoir à la tête de nos Etats des dirigeants à leurs ordres qui sont complices du pillage de nos ressources. En plus de maintenir à la tête de nos Etats des présidents qui manifestent des velléités de leg du pouvoir à leurs fils et fous et à leurs frères, ils se sont dotés d’une arme très redoutable qu’est l’ONU. Elle n’est là que pour défendre les intérêts de l’impérialisme.

Sinon que dire de son silence quand les coalisés outrepassent sa résolution en Libye et sont en train de renverser le régime en place pour installer leurs valets. L’heure est grave. Peuple du monde, lève-toi et empêche les dirigeants décriés par leurs peuples d’assouvir leurs intérêts inavoués. Demain, ce sera tard. Ensemble, changeons les mentalités pour changer le Faso ! RDS, Victoire.

Travail- Justice - Solidarité

Pour le Président P.O.
Le 1er vice-président
chargé du monde rural
Pr Alain Nindaoua Savadogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 avril 2011 à 13:46, par Sid metta. En réponse à : Alain Nindaoua fustige : “La férule humiliante du pouvoir”

    S’il ya une chose que j’ai toujours reprouvée chez les hommes politiques burkinabé, c’est bien leur versatilité. Ce même Nindaoua a fait subir à la jeunesse sa propre férule.Il oublie qu’il n’ya pas longtemps, alors qu’il était recteur de l’UO, il a contribué à asseoir le régime du Front populaire dont le pouvoir actuel est l’émanation.C’est bien lui qui disait en parlant du nouveau PF après le 15 octobre 1987 qu’il était un vrai homme et d’ajouter que là où les hommes se dépassent, ce n’est point par la grosseur des t........., mais par le courage. Bon souvenir Professeur !

  • Le 9 avril 2011 à 18:41, par Boulougou En réponse à : Alain Nindaoua fustige : “La férule humiliante du pouvoir”

    Quelque soit ce que le Professeur a été ou quelque soit ce qu’il a dit, dans le passé. J’en suis au même constat que lui, concernant les études de mes enfants !

    Quand mon garçon vient me tendre son bulletin à la fin de l’année, moi même j’ai pitié de lui pour le peu de temps qu’il passe à l’école ! C’est tout le temps des grèves pendant leur année scolaire !

    Même pour trouver une école privée où il n’a pas de grève, c’est impossible ! Le Burkina est en train de foncé droit dans le mur !

    Moi même, je suis du CDP et avant ça j’étais de l’ODPMT (même si l’odpmt est la continuité du CDP). En temps que père de famille, je ne suis pas fier de nos politiciens du pouvoir ! Et je constate que ce sont nos enfant qui luttent pour nous et en même temps pour eux ! La moindre revendication, ils soutiennent !

    Je trouve qu’il n’y a pas de honte de reconnaitre que le pouvoir en place doit démissionner. C’est vrai que Blaise ne maitrise plus le pays !

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