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CALVAIRE DES IVOIRIENS : ADO doit oublier la "république du Bunker" et affirmer son autorité

Publié le vendredi 8 avril 2011 à 02h45min

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Alassane Dramane Ouattara (ADO) et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) vivent un véritable dilemme : faut-il en effet poursuivre l’assaut du bunker où s’est réfugié le tyran Gbagbo, ou faire le siège pour ne point risquer de le tuer ? En attendant une éventuelle capture du dictateur isolé, c’est un véritable calvaire que vit aujourd’hui la population d’Abidjan. Le travail de restauration de l’autorité de l’Etat de droit doit alors se faire vite afin que prenne fin ce calvaire des populations. Il faut que cesse cette pagaille qui s’est installée au lendemain de la défaite de Gbagbo !

ADO doit démontrer aux yeux du peuple qui l’a élu, qu’il détient le pouvoir et qu’il a la capacité de gouverner effectivement ! La fixation sur Gbagbo doit être considérée comme dépassée. Place à l’urgence humanitaire : nourriture, eau, électricité, santé !

La preuve est faite que Gbagbo est un individu extrêmement dangereux ! Cet homme détient dans sa gibecière plusieurs recettes pour tuer. Le voilà qui, après s’être copieusement servi avec ses partisans, soumet à une lente agonie le peuple ivoirien, y compris ceux qui ont voté pour lui, et de nombreux ressortissants étrangers. Pendant que les gens se meurent dans la discrétion, Gbagbo lui, se beurre tranquillement dans sa "République du bunker". Sauf que contrairement à leurs ennemis de la "République du Golf", lui et les siens ne peuvent se permettre de mettre le museau dehors !

Presque partout dans la capitale économique ivoirienne, l’insécurité règne en maître absolu. Instrumentalisés par le régime de Gbagbo, pillards et miliciens armés agressent en permanence, obligeant les populations à se terrer chez elles. Chaque jour, nombre de gens courent le risque de mourir de faim, de soif et de maladie. La population d’Abidjan vit pourtant de nos jours une situation intenable : sans médicaments, elle est de plus en plus sans ressources. C’est dire le peu d’intérêt que Laurent Koudou Gbagbo accorde au genre humain. Après avoir pilonné sans pitié les populations civiles, Gbagbo et ses partisans leur font subir aujourd’hui une mort lente et effroyable. Une autre méthode cynique de tuer ses propres compatriotes ! Pour avoir voulu conserver à tout prix un pouvoir perdu par les urnes, Gbagbo et les siens portent désormais devant l’histoire la lourde responsabilité des malheurs actuels de la Côte d’ivoire.

Dans le tumulte d’Abidjan devenue une ville martyre, plus personne n’est en sécurité. Pas même les diplomates du voisinage ! Pourquoi donc ne pas se résoudre à mettre en place un organe exceptionnel qui permette de destituer Gbagbo et de rétablir ADO, le président élu, dans ses droits ? N’est-il pas possible, avec l’aide de la communauté internationale d’agir dans ce sens, afin d’abréger les souffrances des Abidjanais ?

La situation actuelle est tributaire des dérives du Front populaire ivoirien (FPI), lequel, pendant une décennie avait en charge la politique de Gbagbo. Elle est aussi le fait de l’impasse militaire consécutive aux difficultés mises à extraire l’indélicat personnage du bunker où il se trouve retranché depuis quelques temps avec des centaines d’inconditionnels.

On aurait bien voulu neutraliser au plus tôt le dictateur, sécuriser Abidjan pour faire fonctionner l’administration et laisser les gens vaquer à leurs occupations. Mais il n’est pas aussi facile de prendre Gbagbo vivant. L’homme connaît cet enjeu. Il l’exploite donc à son avantage. Il y a donc comme un aveu d’impuissance dramatique qui peut se retourner à un moment ou à un autre contre ADO. C’est pourquoi il faut donner la priorité à la sécurisation de la ville d’Abidjan. Faut-il d’ailleurs continuer à lui prêter de l’attention puisque, tel un enfant gâté contrarié, il se réclame toujours victorieux d’une élection d’où il est plutôt sorti vomi ? La communauté internationale va-t-elle continuer à être spectatrice impassible de cette situation qui dégénère ? Il faut partir des expériences vécues ailleurs, pour renforcer et assister les forces républicaines dans le quadrillage de la ville d’Abidjan. Non seulement celle-ci est immense, mais encore elle est certainement peu connue de certains éléments des FRCI. Le recours aux satellites apparaît aussi une chose incontournable pour mieux en savoir sur les positions des partisans de Gbagbo afin de les mettre hors d’état de nuire. Dans tous les cas, le temps semble venu de mettre fin à la confusion qui règne à Abidjan, et de rétablir la confiance entre les Ivoiriens. Et cela, coûte que coûte ! Autant dire que ADO doit commencer à exercer la plénitude de son pouvoir !

S’il avait été plus réaliste et fin, Gbagbo aurait dû miser sur les élections à venir plutôt que de livrer ses partisans et son pays à une telle aventure ? L’homme, faut-il le rappeler, avait donné de lui l’image d’un homme du peuple, au-delà même du populisme qui caractérisait son discours. On se souvient encore de sa verve d’opposant face au vieux Houphouët Boigny, et de son combat en faveur de la démocratie et du multipartisme. Mais ceci relève du passé ! Car, une fois propulsé à la tête de l’Etat ivoirien, l’homme fut rapidement gagné par la boulimie du pouvoir. Il finit donc par révéler un visage que peu lui connaissaient ! Non seulement il a exploité la thèse ségrégationniste de l’ivoirité au mépris même de l’idéal démocratique républicain, mais encore il s’est rapidement laissé gagner par la mégalomanie et l’illusion d’un pouvoir à vie. Son slogan de campagne ne donnait-il pas le sentiment que "on gagne ou on gagne", autrement dit : je suis au pouvoir, j’y reste ? Tout au long de son règne, le régime du FPI s’est illustré par un affairisme vil et désastreux au plan économique, mais s’est également compromis avec des dossiers ténébreux allant des crimes de sang notamment des assassinats de journalistes, à la gestion calamiteuse de fonds publics, de ceux du café et du cacao à ceux des déchets toxiques. Cela n’a pourtant jamais empêché ce parti de claironner partout un "anti-impérialisme" décontextualisé et à la limite bien ridicule. Cela, eu égard même à l’inconséquence observée dans le comportement des élites alors au pouvoir à Abidjan.

Il paraît évident que dans leur analyse de la situation, les "Socialistes" du FPI, avaient fait une lecture biaisée de la Côte d’Ivoire, ce pays libre et ouvert dont l’héritage s’est révélé trop lourd pour des idéologues plutôt empressés de garnir leurs comptes en banques que de répondre aux attentes des populations. Le risque de dérapage était devenu dès lors grand !

A ADO de s’assumer ! Le pouvoir ayant horreur du vide, il doit absolument affirmer son autorité en pacifiant les rues d’Abidjan ; cela permettra alors aux familles, aux services et au commerce de reprendre vie !

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 8 avril 2011 à 20:17, par yéyé En réponse à : CALVAIRE DES IVOIRIENS : ADO doit oublier la "république du Bunker" et affirmer son autorité

    Bel article. Absolument d’accord avec vous. Je crois qu’il est temps que ADO montre qu’il est au-dessus des bassesses de Gbagbo, Blé Godé (ce gars se drogue certainement car à l’entendre vomir ces insanités sur les ondes, on se demande quel est le démon qui le conseille) et des béni oui-oui de Gbagbo sans oublier ses mercenaires qui n’ont ni père, ni mère, ni soeur, ni enfant ou parent en CI. Ces gens là sont prêts à faire leur sale boulot jusqu’au bout car habitués à cela. De toutes les façons ils ont été déjà très bien payés et leurs rançons dorment en paix chez eux ou sont déjà utilisés par leurs familles restées au pays. Je suis sûr que Gbagbo ignore que ses mercenaires ont prévu un excellent plan d’évasion au cas où ils sentiront que tout est vraiment perdu pour lui. Ils le laisseront ainsi tout seul avec ses partisans. Il lui sera même difficile de les identifier plus tard quand sonnera l’heure de s’expliquer devant le TPI (enfin ! si TPI il veut y passer car on voit sa logique qui est de préferer mourir plutot que de se faire prendre vivant. Rappeler vous il l’a dit :"Si Ouattara veut être président il devra passer sur mon cadavre. Mais ADO ne veut pas de cela car Gbagbo veut faire croire au peuple ivoirien qu’il est mort en martyr genre kamikaze arabe). Et c’est en cela que réside la faiblesse de ADO. Gbagbo le sait très bien et il l’exploite à fond. ADO n’a pas la même logique de meurtre et d’assassinat du clan Gbagbo sinon il y a lgtps que le problème était résolu car il en a les moyens. Je n’ose même pas inverser la situation du genre ADO retranché et Gbagbo libre de ses mouvements. il se serait délecter de ce spectacle en faisant bombarder la retraite de son adversaire pour le faire y périr sans même sourciller un tout petit peu. La preuve : Gl Guéi, HKB, ADO lui-même ont dû fuire de la CI pour sauver leur vie contrairement au 1er cité. Bref, ADO doit commencer son mandat maintenant car les ivoiriens n’ont plus que lui pour abréger leur souffrance. Voici ce que je propose à la suite de votre article :
    1) La force Licorne, l’ONUCI doivent prêter main forte aux forces republicaines pour nettoyer les rues d’Abidjan de ces voyons conçus pas Gbagbo
    2) Passer à l’investiture de ADO par un autre président de la cour constitutionnelle nommé en renplacement du vendu pro Gbagbo car il s’est disqualifié aux yeux de l’opinion nationale et internationale
    3) ignorer ces rats du bunker en ne leur accordant plus d’interview sur RFI ou autres médias sauf si c’est pour recevoir le message de Gbagbo disant qu’il reconnait sa défaite et accepte l’autorité de son nouveau Président élu ADO
    4) faire du sous-sol où se teint terré ces fous d’Abidjan une zone de haute sécurité surveillée par des appareils sophistiqués afin de déceler le moindre mouvement vers la surface.
    5) éliminer systématiquement toute personne ou toute arme venant de ce grand trou à rat qui se montrerait menançante et cela sans sommation.
    6) rester en contact avec eux par une ligne spéciale téléphonique juste pour recevoir leur décision de se remettre entre les mains de la justice
    7) Ignorer royalement ces piedsnickelés et vaquer à autre chose car dès qu’ils ouvrent leur bouche c’est une odeur fétide qui en sort, pompe l’air à Abidjan et le rend irrespirable pour les honnêtes citoyens
    8) Enfin ME CONTACTER POUR PLUS DE PRECISIONS POUR LA MISE EN OEUVRE DE CE "PLAN B". "Djambo, djambo ! Yaa ! Travaillons pour la paix incarnée par Houphouet et ADO

    • Le 11 avril 2011 à 12:02, par Verite En réponse à : CALVAIRE DES IVOIRIENS : ADO doit oublier la "république du Bunker" et affirmer son autorité

      Yeye,
      je pense que vous devriez reapprendre l’histoire avant de vous blamer ici. ceci n’est pas seulement un manque de lucidite et d’intelligence mais une grave perte de bonne foi et d’objectivite.
      Ado etais enferme au debut du conflit, qui a tire ?
      HKB a appele a la greve et etais lui meme le lendemain a la mairie faire les papiers de sa fille, contradiction ?
      Ado saint ? avez vous entendu parler de "prisoniers de guerres" depuis les attaques de 2002 ? avez vous oublie les massacres des villages ? ou etiez vous ? ou l’adoration du culte Ado vous fait tant effet ?
      devrions nous allonger la liste ?
      le favoritisme ne fais pas evoluer, le dialogue et la perseverence oui. alors esperez comme bcp de supporteurs (de gbagbo aussi d’ailleur) de vous faire un poste quelque part, mais laissez nous de grace, nous faire bombarder, par l’armee francaise avec l’aide, la permission et le soutient de l’ONU (qui est censee maintenir la paix) et de vos nombreux guerrier-feticheurs qui ont fait leurs preuves a l’ouest en 2002 et dernierement encore.
      vous le constaterez, je ne defend et ne supporte personne mais lire des gens "intelligents" fermer les yeux sur les idioties de leurs candidats pour en faire des heros... desole. il y a a betise des 2 cotes, specialement de celui qui a pris l’arme et non la conscience.Apparement, les rues brulees et les cadavres dans les rues de ce pays ne vous font ni peine ni soucis, je ne m’en etonne pas a vous lire. faut etre vraiment sans pere, sans mere, dans ce pays pour se rejouir ainsi.
      sur ce, je vous conseille de parler de changement et de reconciliation, si vous voulez un tout petit peu aller dans le sens de l’illustre Houphouet que vous avez oser comparer a ado. Pour eviter de ne diviser encore plus que nous le sommes deja.
      merci.

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