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INVESTITURE DE MAHAMADOU ISSOUFOU : Une lueur d’espoir dans une Afrique tourmentée

Publié le vendredi 8 avril 2011 à 02h50min

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Mahamadou Issoufou vient de prendre les rênes du pouvoir au Niger pour un mandat de cinq ans. C’est l’aboutissement d’un processus qui a permis à la junte dirigée par Salou Djibo, de remettre le Niger sur les rails de la démocratie après les turpitudes de Mamadou Tandja. Cet heureux dénouement, on le doit, en partie, à cette junte qui a tenu ses promesses. La transition a réussi sa mission, tout comme en Guinée, si bien qu’on en vient même à se demander si les autres Etats ne feraient pas mieux de confier l’organisation des présidentielles à des équipes de transition du genre, pour éviter les dérives des candidats-présidents prêts à confisquer le processus.

Le Niger doit également ce succès à la société civile et à la classe politique dans son ensemble, mais , en particulier, au perdant du second tour de l’élection, Séini Oumarou. En effet, ce dernier a accueilli les résultats sans contestation. Mieux, il a fait preuve de fair-play en allant féliciter le vainqueur. C’est un geste qui montre une certaine grandeur d’esprit, qui préserve la paix sociale et que beaucoup d’hommes politiques sur le continent gagneraient à s’approprier.

Le succès de ce processus électoral apparaît comme une lueur d’espoir dans une Afrique tourmentée, malade de ses élections, sources d’angoisse et de violences comme c’est, hélas, le cas en Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure, au Bénin. Sous nos cieux, en ce moment surtout, une élection présidentielle, sans la moindre contestation du résultat final, est très souvent un rêve, du moins un exemple qui ne court pas les rues. Et on se rend compte d’une chose : le climat électoral apaisé qui devait être un fait normal, banal, apparaît comme quelque chose d’exceptionnel, d’extraordinaire. C’est cela l’Afrique actuelle et c’est déplorable.

Les hommes politiques, africains notamment, doivent tous comprendre que l’élection, manière civilisée de dévolution du pouvoir à un citoyen, est un jeu où il y a un gagnant et un perdant et qu’en toute circonstance, c’est l’intérêt général qui doit guider leurs actes et paroles. Ils doivent arrêter de donner, d’une manière ou d’une autre, des arguments aux Occidentaux pour intervenir dans nos pays. En tout cas, avec cette élection, le Niger sort grandi et représente un nouveau laboratoire pour la démocratie en Afrique.

Ce pays est paré pour repartir sur de nouvelles bases. Voilà qui vient mettre du baume au cœur de beaucoup d’Africains désabusés par la pratique démocratique, telle que servie au gré des élections. Mahamadou Issoufou hérite donc d’un Niger calme et qui s’affiche comme une référence en matière de démocratie et de transparence électorale. A lui de faire maintenant ses preuves. Comme l’a dit Machiavel, « le pouvoir révèle l’homme ». Espérons que ce pouvoir révélera un grand homme avec une personnalité de référence qui saura jouer à fond sa partition dans la restauration et l’enracinement de la démocratie au Niger.

Pour ce faire, il devra éviter les travers dans lesquels beaucoup de dirigeants du Berceau de l’humanité sont tombés, dont le tripatouillage des textes dans le but d’assouvir des intérêts personnels et égoïstes et qui fut l’un des grands péchés de Tandja. Il lui faudra, au contraire, travailler à mettre en place de nouvelles institutions et/ou à conforter les institutions déjà en place. Cela permettra à cette démocratie renaissante de disposer de fondements sûrs et stables pour grandir et mûrir convenablement.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 avril 2011 à 19:15, par yéyé En réponse à : INVESTITURE DE MAHAMADOU ISSOUFOU : Une lueur d’espoir dans une Afrique tourmentée

    Le cas négérien est en effet exceptionnel à tous les points de vue. Ce sont lesmilitaires qui l’ont très bien organisé. Je pense que les nouvelles autorités devraient les décorer pour services utiles rendus à la nation négérienne. Mais contrairement à ce que vous dites, c’est que pour avoir une telle élection, il faut :
    1) que le président sortant accepte se tenir à l’écart de l’organisation du scrutin, lui, son parti et ses accolytes dans l’administration
    2) que les forces républicnes se chargent de cette tâche souveraine et sensible pour le pays
    3) que les influences extérieures de la part des amis présidents du président sortant soient banies
    4) enfin que les pressions extérieures s’exercent sur les organisateurs pour les obliger à travailler sans parti pris.

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