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SORTIE DE CRISE EN COTE D’IVOIRE : Que vaut une signature de Gbagbo ?

Publié le jeudi 7 avril 2011 à 02h01min

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L’assaut final est donné, mais Gbagbo résiste. Cette résistance est la preuve matérielle que, tout en demandant à cor et à cri le désarmement des forces nouvelles avant l’élection présidentielle, il préparait la guerre. La découverte de caches d’armes à l’ouest de la Côte d’ivoire qui était sous contrôle des miliciens de Ggabgo, est une autre preuve irréfutable que l’enfant de Mama n’a jamais été un homme de paix. Enfin, on note aujourd’hui que même la résidence du président sortant est une gigantesque cache d’armes et de munitions, qui permet au dernier carré de ses partisans d’opposer une redouble puissance de feu à ceux qui veulent l’en déloger. Mais jusqu’à quand résistera le plus célèbre boulanger de Côte d’Ivoire qui a toujours su se servir du mensonge politique pour enfariner tout le monde ? En tout cas, toute chose, bonne ou mauvaise, a une fin.

De tous les dictateurs de l’Afrique contemporaine, Laurent Gbagbo est celui qui aura abusé, à outrance, de la patience et de la sympathie de la communauté internationale. En effet, bien qu’il ait plongé son pays dans les ténèbres de la barbarie meurtrière à nulle autre pareille, l’ancien chef d’Etat continue de bénéficier de la grâce des puissances occidentales et de son rival Alassane Dramane Ouattara. Le président ivoirien sortant, même réduit à sa plus simple expression, garde intacte sa nature hargneuse et belliciste.

Ses propos montrent un Laurent Gbagbo toujours teigneux, guerrier et jusqu’au-boutiste, qui entend dicter ses conditions comme du temps où il brillait de ses mille feux. D’ailleurs, même s’il avait signé cette déclaration, à quoi aurait-elle servi ? A rien, car ç’aurait été de la poudre aux yeux d’autant que l’homme n’a aucun respect ni pour sa parole ni pour sa signature. Par le passé, il en a plusieurs fois donné la preuve. Le renard politique de la lagune Ebrié aujourd’hui acculé, est connu pour être champion dans l’art de fouler aux pieds les accords qu’il a lui-même paraphés. En témoignent les accords de Marcoussis, d’Accra, de Pretoria et de Ouagadougou.

Et aujourd’hui, même si par extraordinaire, Laurent Gbagbo signait cette déclaration, il aurait de bonnes raisons de la remettre en cause plus tard d’autant qu’il l’aura fait, le bout du canon sur la tempe. Certes, l’on peut comprendre que Gbagbo soit devenu comme un objet précieux convoité par les institutions judiciaires et qu’il convienne de cueillir intact. Mais les atermoiements de la communauté internationale lui auront donné du répit. Gbagbo qui a précipité dans le gouffre, en dix ans de règne, une Côte d’Ivoire émergente au moment où il prenait les rênes du pouvoir, n’aura apporté que misère et désolation à son peuple.

En tout cas, à l’étape actuelle de la crise, deux jours de pouvoir supplémentaires de Gbagbo sont considérés comme deux siècles d’enfer pour les Ivoiriens qui vivent aujourd’hui reclus, en proie à la faim, à la soif et àla maladie.

Dans ces récentes déclarations, Ggbago a soufflé, comme de coutume, sur la braise. Mais les rodomontades de cet usurpateur, aujourd’hui à un doigt du précipice, cachent mal une lâcheté notoire. Quoique autiste, Gbagbo demeure conscient qu’il a perdu l’élection présidentielle. Sinon, comment comprendre que ses partisans aient tout fait pour empêcher la proclamation à temps des résultats électoraux ? On se souvient encore de cette fameuse image qui est passée en boucle sur les écrans de télévision du monde entier et où on voit un partisan de Gbagbo arracher et froisser les papiers des résultats électoraux. On ne gagne pas une élection et se comporter de cette façon. Gbagbo sait également que sur sa tête, plane l’épée de la Cour pénale internationale.

Il est tout autant conscient qu’il a perdu à jamais le fauteuil présidentiel et que la mort reste sa seule et fidèle compagne, maintenant que le vide s’est créé autour de lui. Mais tout en préférant mourir plutôt que de se faire prendre, Gbagbo brille par son manque de courage de passer à l’acte suicidaire. Tant il est vrai que la plus grande peur du sorcier, c’est quand on tourne autour de lui avec une épée tranchante en main. Sans doute, la communauté internationale et le tout prochain locataire du palais de Cocody ne voudraient pas poser cet acte final à la place de l’intéressé en portant atteinte à son intégrité physique.

Mais si la seule issue pour en finir avec celui qui barrissait jadis comme un éléphant mais qui hurle aujourd’hui dans son bunker comme une hyène aux abois, est l’usage de la force, le jeu en vaudra la chandelle. Il vaut mieux "une fin effroyable qu’un effroi sans fin". Et ce ne sont pas les familles des victimes et les habitants d’Abidjan qui vivent cloîtrés chez eux, qui diront le contraire. Le comportement de Gbagbo, cet homme dont la boulimie du pouvoir n’est à nulle autre pareille, montre à l’envi qu’il n’aime ni son pays ni son peuple.

"Le Pays"

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