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Parade de la Guinguette : S’épanouir, c’est bien, mais….

Publié le mardi 5 avril 2011 à 01h49min

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A l’initiative de la commune, la police municipale a fait une sortie le dimanche 3 avril dernier, non pas pour réprimer, mais sensibiliser les jeunes sur les risques qu’ils courent en faisant des acrobaties et rallyes sur la voie publique après la baignade à la Guinguette. Une rivière située à 15 kilomètres de la ville de Sya.

La Guinguette est un lieu touristique très prisé par les étrangers mais aussi par les autochtones. Une rivière qui constitue non seulement une source d’eau pour les populations de Sya et environnants, mais également un endroit où l’on peut se distraire, surtout en période de chaleur. C’est ainsi que chaque année, à partir du mois de février, ce « semblant de plage » devient un lieu d’attraction, notamment pour la couche jeune. Normal, dira-t-on. Mais force est de constater que ce plaisir d’aller se baigner, s’amuser est en train de prendre une autre tournure.

A y voir de près, il semble se transformer en un lieu de débauche et de pratiques contraires aux bonnes mœurs. Les jeunes filles et garçons s’y rendent, non pas pour se baigner, mais pour se livrer à des actes repréhensibles. A leur retour dans la soirée, ils se livrent à des acrobaties et des rallyes. Deux jours par semaine, c’est-à-dire le samedi et le dimanche, et à partir de 16 heures, des spectateurs viennent des quartiers Diarradougou, Colma, Lafiabougou, Koko…, seulement pour assister à la parade du retour de la Guinguette, devant le lycée National de Bobo-Dioulasso. Des cris, des applaudissements qui encouragent davantage les acrobates et les incitent à augmenter la vitesse des engins.

A ces heures, il ne faut pas se tromper pour emprunter cette voie au risque d’être victime d’un accident. Il n’y a pas de semaine, ou les sapeurs pompiers ne sont pas alertés pour des interventions. Parfois il y a des collisions entre eux-mêmes, des chutes libres et graves. Qui ont même entraîné la mort d’un des leurs la semaine dernière. Mais cela n’empêche, le week-end qui a suivi, ils étaient là pour offrir le même spectacle. Prisca et Drissa, des élèves en seconde et quatrième confient que c’est parce qu’ils n’ont pas autre occupation les week-ends qu’ils viennent suivre ces spectacles. « C’est très dangereux ce qu’ils font, mais pour nous c’est une sorte de distraction et nous ne manquons jamais au rendez-vous », ont-ils indiqué.

Quelles actions pour au moins dissuader ces jeunes ?

A l’initiative du maire de la commune, et après plusieurs plaintes des riverains, le directeur de la police municipale et ses hommes sont sortis pour essayer de rétablir l’ordre sur cette voie. A leur arrivée, le décor était déjà planté et les spectateurs attendaient leurs héros. En effet, « il ne s’agit pas d’une répression. Nous voulons les amener à comprendre que ce loisir sur la voie publique présente un danger énorme », a laissé entendre le commissaire, directeur de la police Municipale, Henry Sanou. Avant de poursuivre qu’il s’agit de les sensibiliser, mais en les dissuadant. S’épanouir, c’est bien, mais il ne faut pas qu’en le faisant, on nuise à son avenir.

« Ces jeunes s’exposent à des accidents graves », a déploré le commissaire. Cette action de la police vise donc à les protéger. « Ce loisir est bien normal », selon le commissaire. Parce que pour lui, « c’est une activité qui peut être bien organisée. Mieux, elle sera assistée et régulée par les forces de sécurité ». Mais à la seule condition de faire une demande d’autorisation auprès de la mairie, du Haut-commissariat ou du gouvernorat. En effet, au moment où le commissaire livrait son message, l’on entendait la sirène de l’ambulance qui transportait des blessées d’un accident. Dans tous les cas, pour le commissaire, « la police municipale sera toujours présente jusqu’à ceux qu’ils comprennent que leurs actes présentent des dangers non seulement pour eux, mais aussi pour les usagers de la route.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2011 à 10:48 En réponse à : Parade de la Guinguette : S’épanouir, c’est bien, mais….

    Merci pour l’article qui a l’avantage d’attirer, un peu plus, l’attention de tous sur ce phénomène qui prend progressivement de l’ampleur...Cependant, notons qu’entre le fait de venir se baigner et se détendre sur le site "paradisiaque" (pour des pays sahéliens) et rouler à tombeau ouvert au risque de sa propre vie (du ou des conducteurs), de la vie des autres usagers ou même des résidents de Nasso il n’y a pas de commune mesure. Résidents de Nasso, nous n’osons plus mettre le nez dehors dès midi (non pas samedi et dimanche mais aussi jeudi et vendredi de plus en plus !!!) de peur de se faire renverser par un des "inconscients" (ce qui est déjà arrivé d’ailleurs). A Dieu, le calme légendaire de Nasso qui en faisait un lieu privilégié pour la formation (Eaux et Forêts, UPB, Petit Séminaire, Maisons de formation religieuse)... A quand une véritable prise de conscience ? Faut-il attendre d’être en face d’une vraie catastrophe pour qu’en fin, en médecin après la mort, l’on prenne des mesures idoines, à même de réguler les choses ? Qu’il en soit ainsi alors, si l’on ne juge pas encore la situation assez grave pour intervenir.

  • Le 5 avril 2011 à 12:07, par mackiavel En réponse à : Parade de la Guinguette : S’épanouir, c’est bien, mais….

    Pour avoir les jeunes, il faut les canaliser. La mairie devra proposer une compétition sécurisée (casque, protèges, assurance...) par mois avec inscription sur une liste pour modérer les ardeurs des jeunes. La solution ne vient pas de la répression ou de la désapprobation. Et comme jeunesse doit se faire, tâchons de leur donner leur chance dans "la sécurité" sinon, on risque de les pousser dans la clandestinité et Dieu seul sait ce que ça va donner en ce moment.

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