Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
Après son élection suivie de sa prestation de serment au palais des sports de Ouaga 2000, nous avions écrit au président Compaoré pour lui dire que s’il veut comprendre ce qui se passe réellement dans son pays, que s’il veut résoudre les préoccupations réelles des Burkinabè, il n’aura que le choix de leur parler directement. Autrement, nous conseillions au président de sortir très souvent sur le terrain, calepin et stylo en mains au bord du Mouhoun ou de la Léana à la rencontre des producteurs de coton ou de riz dans les bas-fonds ; de ne pas hésiter dans les mêmes conditions à se rendre à Tongomael ou à Ouargaye ou encore à Tillabéry pour discuter directement avec les éleveurs et les pasteurs peuls autour des questions liées à la promotion de l’élevage ; ...
...de ne pas hésiter à se rendre incognito dans les salles de classe dans le sulfureux Boulkiemdé pour connaître les difficultés que rencontrent les élèves, les enseignants, les associations de mères éducatives dans le cadre de l’éducation de nos enfants. Ainsi de suite pour tous les autres corps socioprofessionnels de notre pays. Parce que nous estimions, et nous continuons d’estimer que les rencontres périodiques que le président organise chaque année avec les jeunes, les femmes, les paysans, le secteur privé etc sont bien.
Mais, en réalité, on ne dit pas la vérité au président. Car ayant eu une fois la chance de participer à l’organisation d’une de ces rencontres, nous avons su qu’on ne disait pas la vérité au président ; pire que cela, on écartait des intervenants tous ceux qui pouvaient d’une manière ou d’une autre sortir du cadre préétabli pour avoir quelques écarts de langage. C’est pourquoi, nous conseillions au président du Faso de sortir le plus souvent sur le terrain car son peuple a besoin non seulement de le sentir à ses côtés, mais de savoir qu’il connaît leurs réelles préoccupations.
Nous ne savions pas si bien dire car, quelque quatre mois après sa réélection, nous avons eu raison à travers ces rencontres qu’il a été obligé d’initier avec d’abord l’armée nationale dans toutes ses composantes. Car en effet, les soldats qui constituent le gros de notre armée ont refusé d’obéir à leurs chefs parce qu’ils ont estimé à un moment donné que leurs préoccupations n’étaient plus leurs soucis. La preuve est qu’après la rencontre directe qu’ils ont eue avec le chef de l’Etat en l’absence de leurs chefs, les armes ont rejoint les casernes et tout est redevenu normal comme si de rien n’était. Autrement, la troupe voulait dire à qui de droit, et devant lui ce qu’elle vit. Et à lui de trouver les solutions.
Aujourd’hui nous sommes heureux de savoir qu’au moins le président Compaoré a fini par comprendre qu’il est bien d’écouter les conseillers et les plus proches, mais qu’il est encore mieux d’écouter ceux qui sont directement concernés. Et c’est naturellement dans ce cadre qu’il faut inscrire les rencontres qui sont en train de se dérouler actuellement au palais présidentiel avec les différentes couches sociales qui sont impliquées dans la crise scolaire et militaire que vit notre pays en ce moment.
Nous sommes convaincus que Blaise Compaoré à entendu beaucoup de choses qu’il ignorait ou qu’on ne lui disait pas exactement. Par peur ou tout simplement pour ne pas lui faire savoir qu’il y a problème et que tout va bien. Et pourtant. Et pourtant, en plus de ses conseillers et de tous ceux qui l’entourent, Blaise Compaoré doit une fois de plus descendre davantage sur le terrain pour écouter ses concitoyens. Il a dû le constater au cours de la dernière campagne politique, car partout où il est passé, ce sont des populations en liesse qui sont sorties, les unes pour tout simplement le voir, les autres pour l’entendre.
Il nous est revenu qu’un paysan qui le voyait physiquement pour la première fois a du stade Omnisports de Bobo appelé son épouse au téléphone pour lui dire que Blaise Compaoré venait d’arriver et qu’il le voyait physiquement. C’est un signe véritable que les Burkinabé veulent être en contact avec leur président mais à condition qu’il prenne en compte leurs préoccupations.
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 5 avril 2011 à 06:01, par moderateur En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
belle analyse Monsieur. il est vraiment temps que Monsieur le President du Faso se rapproche de la population pour être au courant de la vraie situation des burkinabè. On espère que les recentes évenements lui ont fait comprendre ceci.
Le 6 avril 2011 à 00:29 En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
sinon que c’est le role de ses ministres de le faire, et ceux-ci le font déjà. si vous saviez ce que ces gens faisaient pour faire évoluer la nations vs cogiteriez 10000 fois, avant d’entretenir de tels propos. beaucoup de projet ont été réalisés ces dernieres années à leur égard. un pays, ça se construit et ça prend du temps. ce n’est pas par un effet de miracle (du jour au lendemain) qu’un pays devien un grand pays. vous sondé les populations auxquels vous faites référence avant d’ecrire cet article. laissez les agriculteurs s’exprimer eux même ! quelle idée que de dire que le président doit se promener dans ts les coins et recoins de son pays pour s’entretenir avec les population ! certes c’est une bonne idée que le président rencontre les population, mais il n’est pas obligé de vadrouiller dans tout le pays pour le faire. il peut les recevoir chez lui, comme c’est le cas actuellement. svp, lorsqu’on donne la liberté d’expression ce n’est pas pour exprimer des propos non réfléchis, mais plutot pour donner des opinions constructifs. Et je me demande comments vs pouvez vous rejouir de ces évènemebnts malheureux qui sévissent notre pays. c’est déplorable !
2. Le 5 avril 2011 à 08:21, par Pathé En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
Mon cher journaliste, votre article est bien mais revoyez votre connaissance de la géographie du Burkina parceque Tillabery ne fait pas partie du Burkina-Faso.
Le 5 avril 2011 à 14:42 En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
nous les Burkina bé nous ne connaiçons que des critique qui ne sert à rien qu’est ce que ça prevau de nous dire que tongmael ne fait pas partie du burkina ?
3. Le 5 avril 2011 à 09:47 En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
Le drame est bien celui ci : déconnection totale de Blaise avec les réalités du peuple. Aucune sortie ou tournée sur le terrain pour voir les réalités du pays sauf lors de ces meetings électoraux. Blaise est le principal responsable de cette situation car il n’écoute que ces faux conseillers qui le caressent dans le sens du poil pour lui masquer ou éviter les vérités et réalités qui fachent
Le 6 avril 2011 à 00:33 En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
j’aimerais savoir en quoi le fait que les conseillers rapportent au président les besoins de la population peut faire facher celui-ci.
pfff. trop drole !
Le 6 avril 2011 à 11:58, par je mérite d’être conseiller !!!!!!!!!!!! En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
les conseillers, c’est bien. mais ils doivent rester professionnels pour que ça marche.
malheureusement ils sont généralement choisis pour recompenser et non pour leur expérience et connaissances.
de fois on croit que c’est un garage. même ceux qu’on a appelé pour leur compétence pensent servir le pays en ne disant pas la vérité pensant ne pas contrarier le PRESI. ils sondent et dirigent leur conseils.
ils doivent se ressaisir. quand on est appelé à un poste comme celui-ci, dites ce que vous croyez au régard de vos connaissances et expériences au président servira le président et son pays.
merci
4. Le 5 avril 2011 à 12:01, par koro En réponse à : Autant le dire : Blaise Compaoré a maintenant compris
Voila ce qui est bien,l’information est très capitale de nos jours, le PF doit aller au délà des rapports fournis régulièrement par les conseillers et services de renseignement. Les rencontres avec les differentes couches de la societé sont souhaitables mais pas ce qui se passe avec le forum des jeunes ou celui des femmes.
Pour ce qui est du forum des jeunes, il ya lieu de revoir l’organisation non seulement au niveau de la selection de participants (la plus part des participants sont proposés par les mairies, il faut être du parti au pouvoir pour être élus), les questions sont formulées à l’avance, les jeunes n’ont pas la liberté de choisir les representants qui doivent s’adresser directement au PF.
Actuellement, le forum des jeunes est une foire des jeunes, en dehors de la première édition ou les jeunes ont pu s’adresser réellement au PF.
Espérons que cette forme de concertation avec le PF va continuer et l’organisation actuelle des forum connaitra une amélioration.