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PROBLEME DE PARCELLES : La population de Yagma en veut à la SOCOGIB

Publié le vendredi 1er avril 2011 à 03h31min

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La population de Yagma a tenu une assemblée générale le lundi 28 mars 2011. L’objet de cette rencontre voulue par le chef de la localité, le Naaba Sigri de Yagma, est d’informer les populations "d’une expropriation de leur terre par la Société de construction et de gestion immobilière du Burkina( SOCOGIB) pour en faire une cité" et de montrer leur réprobation face à ce qu’ils considèrent comme un coup de force.

La population de Yagma a répondu massivement à l’appel de leur chef, le Naaba Sigri de Yagma, dans la soirée du lundi 28 mars 2011 à l’école A de Yagma. Hommes, femmes, enfants et vieux ont fait le déplacement pour savoir le contenu du message que leur chef avait à leur livrer. On pouvait compter entre 300 400 personnes. Au milieu d’eux se tenaient les vieux et les responsables des différentes associations en organisations de la localité.

"La SOCOGIB nous a donné 46 parcelles"

Le Larwéoghin Naaba Boulga de Yagma prit la parole le premier en remerciant la population d’avoir massivement répondu à l’appel du chef de Yagma. "Le Naaba Sigri de Yagma vous a convoqués ce soir pour porter à votre connaissance une information importante. Je vous invite de ce fait à l’écouter attentivement", a-t- il dit. Le chef prit la parole et s’adressa à ses sujets en ces termes : "Je vous ai convoqués ce soir pour vous informer qu’après avoir effectué le lotissement, la SOCOGIB veut nous donner le quart des parcelles de Yagma et utiliser le reste pour en faire une cité. Elle a donné 46 parcelles pour la population. Elle indique que tous ceux qui n’auront pas bénéficié de ces parcelles seront déguerpis. Pourtant, quand elle était venue pour le lotissement, ce n’est pas ce dont nous avions convenu. Si je me rappelle bien, lorque ladite société procédait au lotissement, elle avait promis qu’elle nous donnerait la moitié des parcelles et utiliserait l’autre moitié pour en faire sa cité.

"Nous n’allons pas accepter cette injustice"

Et voilà qu’elle vient au moment de l’attribution nous donner 46 parcelles. Donc c’est au vu de cela que j’ai jugé nécessaire de vous convoquer pour vous informer de la situation et vous dire que je ne suis pas d’accord avec la société en question. Ce que je veux, c’est que tous ceux qui résident à Yagma aient une parcelle, qu’ils soient mes parents ou pas." Après cette allocution du chef, un des vieux du nom de Boukary Compaoré demande à l’assemblée : "Est-ce que vous êtes d’accord pour qu’on nous déguerpisse de là" ?. "Non. Même jusqu’à demain, nous n’allons pas accepter cette injustice", a-t-elle répondu. Visiblement, c’est une population très révoltée que nous avons trouvée sur les lieux, prête à tout pour parvenir à sa fin. Le Larwéoghin Naaba Boulga fait comprendre qu’il a envoyé une lettre de protestation au maire de l’arrondissement de Sig- Noghin, Pascal T. Ouédraogo.

Ce dernier, approché, dit ne rien à avoir dans cette affaire. Il explique en effet : "En 2008, nous avons rencontré la population de Yagma pour lui dire que la SOCOGIB veut faire une cité dans la localité. Et elle n’a pas trouvé d’inconvénient à cela parce qu’elle a estimé que le lotissement de la zone contribuera au développement de Yagma. C’est ainsi que la société a procédé au lotissement". Et étant donné que Yagma fait partie de ma mairie, les responsables de la société ont voulu que je les accompagne dans le travail. C’était juste un accompagnement. La mairie n’a pas sorti un sou pour faire le lotissement de Yagma. Et à ma connaissance, la population a donné son aval depuis le début du travail.

Si au moment de l’attribution des parcelles elle change de langage pour dire qu’elle n’est pas d’accord, je lui dirai d’aller se plaindre à la SOCOGIB et non chez moi. Je ne connais même pas les limites de la cité en question, ni là où seront envoyés les gens si elle les déguerpit. Donc qu’on ne m’accuse pas car je n’y suis pour rien. Au début, je ne voulais même pas me mêler de cette histoire parce que je sais comment raisonne la population de Yagma". Tout en nous montrant la lettre de protestation de la population, Pascal Ouédraogo a tenu une fois de plus à faire savoir aux protestataires son non- implication dans cette affaire.

Nous avons prévu 2000 parcelles pour les résidents de Yagma

Le directeur général de la SOCOGIB, Eugène Zagré, contacté réfute catégoriquement les faits : "D’abord, nous n’avons jamais refusé de prendre en considération les préoccupations de la population de Yagma. Nous avons mis sur pied une commission qui a travaillé en collaboration avec la mairie de l’arrondissement de Sig-Noghin et des représentants de la population. C’est cette commission qui a procédé au recensement. Au jour d’aujourd’hui, nous avons le nombre exact de résidents. Ils ne valent même pas mille personnes. Au départ, leurs représentants avaient demandé 700 parcelles pour la population.

Et nous nous sommes dit par acquis de conscience, qu’il est possible qu’ils n’aient pas pris en considération tout le monde. C’est pourquoi nous leur avons accordé 2000 parcelles. Dire que nous leur avons donné 46 parcelles, c’est de nature à surchauffer et à remonter les esprits. Nous les appelons au calme et leur demandons de patienter et de nous faire confiance parce que tous les résidents de Yagma auront des parcelles. Nous allons les rencontrer dans les jours qui vont suivre pour essayer de tout leur expliquer afin qu’ils comprennent davantage."

Yannick SANKARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2011 à 14:10, par Une Citoyenne Intègre En réponse à : PROBLEME DE PARCELLES : La population de Yagma en veut à la SOCOGIB

    Mr le Maire,

    C’est avec difficulté que je prononce ce nom : Mr le Maire car vous ne le méritez pas. C’est une honte de lire de tel propos surtout venant d’une autorité comme vous.

    Vous entendre dire que vous n’êtes pas concerné par le lotissement de Yagma est une honte, votre titre travail consiste en quoi si des particuliers peuvent lotir une zone sans l’intervention de la mairie ?

    Vous êtes supposez être le garant de cette population et même les entretiens devraient être sous votre coupe afin d’éviter justement des dégringolades.

    Dire aux mécontents d’aller se plaindre à la SOCOGIB c’est des FOUTAISES parce que c’est vous que l’Etat paye pour ça et jusqu’à preuve de contraire vous deviez jouer ce rôle ou cédez la place à plus responsable.

    Osez dire que vous ne saviez même pas ou les déguerpit seront envoyés est encore plus grave, si vous connaissez la population de Yagma vous devez aussi savoir qu’ils ne vont pas vous laissez et c’est légitime, toutes les zones résidentes du Burkina accueillerons bien cette opportunité de développement mais il était de votre devoir Mr le Maire de leur expliquer les tenants et les aboutissants.

    C’est vraiment dommage et terrible d’entendre de tels propos surtout venant de vous.

    Cette fois je m’adresse au Président du Faso :
    Un homme qui a faim n’est pas un homme libre, un homme qui dort dehors est un perpétuel danger surtout si cet homme est intègre et voit ses droits bafoués par n’importe quel décideur sous prétexte qu’il est Maire.

    Votre Excellente, notre pays traverse actuellement une situation difficile alors je crois que la meilleure option pour nous tous serait un climat de paix, aussi je pense qu’il faudrait prendre des dispositions afin que des personnes irresponsables que vous avez placé a la tête de certaines structures ne sèment le désordre à vos dépends et aux dépends de la population.

    Une chose est sure, je garderais l’œil sur ce dossier et le bon.

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