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Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

Publié le vendredi 1er avril 2011 à 03h34min

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Le siège du parti au pouvoir, le gouvernorat, la maison de la Femme, les domiciles des ministres Alain Yoda et Odile Bonkoungou ont été saccagés et incendiés à Tenkodogo lors d’une manifestation des élèves de la ville. C’était le jeudi 31 mars 2011 ; autant dire un jeudi noir dans la capitale du Boulgou.

Déjà dans la nuit du mercredi 30 mars, il se susurrait que les élèves de Tenkodogo allaient manifester le lendemain. Et de fait, ce qui n’était que rumeur dans la nuit est devenu réalité au lever du jour. Dès 7 heures du matin, les scolaires, à partir de l’entrée de la ville côté Koupéla, ont commencé à se rassembler. Une fois tous les établissements vidés de leurs pensionnaires, l’imposant cortège s’est ébranlé pour le centre-ville.

La bande joyeuse s’est rapidement muée en une horde de pyromanes. Première cible, le siège du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès). La bâtisse a été entièrement incendiée, y compris des arbres de la cour. A côté du siège de ce parti, les manifestants ont saccagé la petite station-service TOTAL avant de mettre le cap sur le gouvernorat situé à un jet de pierre de là. Cet édifice administratif flambant neuf a été léché par les flammes. Aucun meuble ni document n’a été épargné.

Dans leur balade incendiaire, les scolaires se sont dirigés vers le domicile du ministre des Affaires étrangères, Alain Yoda. Rapidement, ce domicile est la proie du feu. Tout y a été cramé. Idem chez la ministre Odile Bonkoungou de l’Education nationale. Si la nouvelle mairie de la ville n’a pas été incendiée, elle a essuyé de nombreux jets de pierres et toutes les vitres des ouvertures ont volé en éclats. Le bâtiment du Trésor public a aussi été visé par des jets de pierres. La Maison de la Femme a été visitée et les visiteurs y ont mis le feu.

Après ce fut le tour de l’annexe de l’hôtel Djamou où les manifestants ont saccagé la salle de conférences et les chambres. Tout y a été mis à sac. Une visite non courtoise a été aussi rendue à l’auberge Leina où les élèves ont tout détruit. Aux environs de midi, le calme était revenu dans la cité. Beaucoup d’élèves étaient visiblement heureux de leurs actes : « on a travaillé ».

Mais pourquoi cette violente manifestation ? Selon les scolaires, il s’agissait de démentir le gouverneur de la région qui aurait déclaré qu’il maîtrisait sa région. Les élèves ont déclaré que le gouverneur aurait même reçu une lettre de félicitations du gouvernement pour le calme au Centre-Est. Ce serait la raison pour laquelle l’Etat aurait décidé, selon eux, d’organiser la commémoration de la Journée de pardon à Tenkodogo. Vrai ou faux, on n’a pas pu vérifier cette information._Par contre, ce qui est sûr, c’est que les élèves n’ont pas été inquiétés par les policiers ou les gendarmes encore moins par les militaires. Aucune force républicaine ne s’est opposée à eux.

San Evariste

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2011 à 11:58, par commandant de l’ordre national En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    De grâce mes chers frères et sœurs. La raison que vous avancez ne tient pas. S’il suffit d’une rumeur soit disant que la région du centre Est est calme, pour que vous vous mettez dans cet état, je vous assure que vous ternissez l’image des élèves de ma chère patrie.
    Evoquez d’autres raisons tenantes et je vous soutiendrai.

  • Le 1er avril 2011 à 13:50, par wendbenedo En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    Triste Faso !!! Des élèves bâtisseurs du Faso de demain qui sont heureux d’avoir fait dementir le Gouverneur !! Triste comme raison de leur furia !!! Le Gouverneur quittera votre région mais n’emportera ni le gouvernorat, ni la maison de la femme et autres batisses incendiées !!! Et aucune autorité morale pour les en dissuader surtout qu’on savait depuis la veille que quelque chose se tramait !!! Il faut que l’autorité donne un signal fort à ces agissements hors de toute logique !!! Aucune charge de la part des forces de l’ordre qui justifierait ce terrorisme juvenile !!! Alain Yoda en a pour son compte lui qui a tout fait pour donner un hôpital de ce nom à la région !!!! Merci et encore merci à ces jeunes qui font esperer d’eux comme batisseurs du Faso de demain !!!!

    • Le 2 avril 2011 à 11:28, par Force En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

      Ces elèves ne sont pas tombés du ciel. Ils sont les resultats de nos fuites de responsabilité, de notre debauche morale, de nos mensonges, de notre arrogance, de notre bafouement de la vie humaine... Donc, faire semblant d’être surpris de ce qui nous arrive est tout net de la malhonnétété intellectuelle.
      S’étonner aussi "et aucune autorité morale pour les dissuader" ; Je raffraichis votre memoire afin que vous vous rappelez de NAABA TIGRE : Il a bastonné un citoyen dans sa cours royale à mort. Justice a t elle été rendue ? Je me demande bien. Une autorité morale ne se parachute pas, elle se construit surtout avec beaucoup d’humilité, et de disponibilité à servir et à proteger ses gouvernés.
      Ce qui arrive n’est que le debut ; et si nous continuons de fuire nos responsabilité, le pire est en route et n’épargnera personne.
      Quand on a un president qui parle que quand des militaires tirent de partout, et pourtant il est interpellé permanemment par differentes couches sociales sur la mauvaise gouvernance, sachez que quand le pire viendra personne ne pourra prendre même un caleçon avant de fuire.

  • Le 1er avril 2011 à 13:55, par Paix En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    Ce qui s’est passé à Tenkodogo est quelque chose qui me frappe vraiment au coeur. Le gouvernerat qui est sensé d’être un symbole de la ville de Tenkodogo ne devrait pas être un cible aux élèves. Moi personnellement je ne comprends pas le sens de ces genres des actes. Même un fou qui a perdu la tête ne peut pas faire des choses pareilles. J’ai entendu et j’ai même vu des fous qui s’en prennent directement aux personnes mais jamais mettre du feu. À mon avis l’Etat doit suspendre les classes pendant une années et mettre en ordre les comportements des élèves avant de ré-ouvrir les classes. cela ne constitue ni une revendication ni un règlement de compte. C’est juste un comportement destricteur des biens publics lesquels sont sensés à servir les causes de toutes et tous les citoyens. Même les élèves pensaient de brûler le domicile de Gouverneur parce qu’ils ont la rage de voir que certains vivent dans des bonnes conditions et d’autres dans la misère, à mon avis ils avaient pas le droit. Ce message est coonstat que je déplore et met ma tristesse en branle face à un acte insensé et qui ne sert et ne servira à rien pour un pays pauvre comme le Burkina Faso. L’argent qu’on utiliser pour réparer de nouveau ces locaux pourra servir pour creuser des forrages pour certaisn villageois qui n’ont pas accès à l’eau potable. C’est vraiment triste de ma part de lire cette nouvelle. Que l’Etat instaure un dialogue avec les élèves qui leur permettra prendre conscience sur les conséquences de leurs actes. Vive le Burkina Faso, vive le Président du Faso. La paix doit être un devoir pour toutes et tous les burkinabès.

    • Le 1er avril 2011 à 17:46, par Quizz En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

      Merci, très belle annalyse, pensez vous que c’est suite à cette destruction du gouvernaurat qu’il faut pensez qu’il y a des burkinabè qui n’ont pas accès à l’eau potable ? Entre les villages et la création des gouvernaurat lequel des deux est survenu avant qui ? le budget de la construction du gouvernaurat pouvait en forer combien ? est ce une priorité parmi tant d’autres ?

  • Le 1er avril 2011 à 15:03, par ADX En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    C’est dommage mais il fallait s’y attendre. Quand on ferme des dossiers judiciaires n’importe comment ; Quand on intimide le peuple ; Quand ils luttent en vain. Quand ils réclament justice jusqu’à perdre la voie ; Quand ils ne croient plus en la justice ; Et que c’est le Raz de bol, Ils descendent dans la rue exprimer leur colère que rien ne peut arrêter. A qui la faute ? ils ne sont pas les seuls responsables.

  • Le 1er avril 2011 à 15:12, par le vrai En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    mon chèr fermer les classes une année n’est pas la solution et c’est quoi qui te rassure que la dicipline refera surface après ton fameux assainissement. Le système est defaillant sur toute la ligne. C’est ce qui explique ce bourbié dans le quel le pays s’est plongé. Pourquoi tu ne propose pas qu’on vide les bidasses des cassernes. Ou bien tu fais parti aussi des partisans du "deux poids deux mesures". Les vraies causes de ce ra-le-bol que les eleves exprimes aujourd’hui par ces casses à travers tout le pays(ils vandalisent parce ayant compris que c’est le seul moyent de ce faire entendre)trovent leurs origine dans l’inpunité, le nepotisme, le clientélisme, le favoritisme, bref la promotion de la mediocratie que le regime actuel à mis en place depuis maitenant 23 ans de règne sans partage.
    Les solutions que je propose à SEM le PF, qu’il commence d’abord à dire haut et fort qu’il remercie le peuple burkinabè qui a placé sa confiance en lui pour lui permrtre de faire sa dernière lecture pour ce dernier mandat mi-legal et ceci dit dès "jav 2015, à la première heure" qu’ li va vaquer à d’autre occupation ; ensuite proceder à un assainissement financier et juridique alant de l’assassinat de Thomas SANKARA en passant par celui de Norbert Z jusqu’aux recentes victimes des évennements de Koudougou et enfin punir tous les coupables sans complaisances à la hauteurs de leurs crimes odieux.
    C’est à ce prix que la tension baissera definitivement dans ce pays.

  • Le 1er avril 2011 à 15:59, par Job En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    C’est triste les frères et sœurs, Cet acte est condamnable, c’est en connaissance de cause que l’avez fait et vous en récolterai. Odile n’as rien fait, je ne suis pas défenseur de cette dame, mais tout ce que je sais c’est qu’elle n’en ai pour rien dans cette affaire. Ne confondez pas les choses. Vous êtes des délinquants en gestation et j’avoue que ce ne sera pas Odile qui vous arêtera , vous êtes bien partis pour le gouffre.
    Un tenkodogolais en colère

    • Le 1er avril 2011 à 17:54, par Veenem En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

      {{}}Tout d’abord je formule ma vive compassion au peuple de Tenkodogo et aux Autorités locales ainsi qu’aux deux Ministres et aux commerçants dont les biens ont été détruits. Merci Job pour ta conclusion. En effet ces jeunes sont "des délinquant en gestation". On pourrait les ramasser et aller grossir la bande de Blé Goudé de l’autre côté. C’est quelle inconscience ça ? Bientôt ce sera la période des concours. Quand ces voyous devront voyager pour faire légaliser leurs documents ou pour se procurer des timbres fiscaux en vue de constituer leurs dossiers de candidature auxdits concours, ils comprendront la portée de ces actes irresponsables. Je suis aussi surpris qu’ayant eu vent de la préparation de cette manifestation, les autorités locales n’aient daigné prendre aucune mesure pour dissuader ces vandales, instrumentalisés par les mêmes qu’on connait et qui n’osent pas agir à visage découvert, tout comme ils n’osent pas affronter l’électorat burkinabè pour connaitre leur degré d’impopularité. Un tenkodogolais à l’étranger très fâché.

  • Le 1er avril 2011 à 18:43, par Noaga En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    Il suffit de penser que les tunisiens et les égyptiens ont pu mettre fin à la souffrance, qu’ils sont parvenus à leurs fins sans détruire le bien publique qu’ils sont conscient que ces biens les appartiennent, tu te rendras compte que c’est avec inconscience que ces jeunes ont détruit la ville de tenkodogo.
    je suis convaincu que si tu demande aux jeunes de te sortir juste 2 de leurs revendications, il te sortiront du n’importe quoi sauf quelque chose de sérieux et constructif.

    • Le 2 avril 2011 à 11:34, par Force En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

      "je suis convaincu que si tu demande aux jeunes de te sortir juste 2 de leurs revendications, il te sortiront du n’importe quoi sauf quelque chose de sérieux et (...)".
      Situe en toute honnêteté ta responsabilité dans cet etat d’incapacité de ces jeunes. Si toi à leur place tu en est capable, c’est que tes predecesseurs t’ont forgé et toi tu fais quoi ?
      Le pire arrive, assieds toi et attends aveuglement en griot

  • Le 2 avril 2011 à 13:26, par Popol En réponse à : Tenkodogo : La folie incendiaire du jeudi noir

    Tous ces acts temoignent du desespoir des ces jeunes face aux injustices qu’ils vivent:conditions de vie , etudes , nourriture, scolarité , logement , avenir...etc

    Je ne cautionne pas ces acts , mais il faut plutot se dire que tout le monde se rend compte que pour espérer voir changer les choses il faut utiliser la violence.
    Regarder les pillages que les militaires ont fait ! ils n’ont pas bruler certes , mais si vous chiffrer les pertes causés par les militaires vous verrez que ce pratiquement plus elevé que ces acts !

    pour s’exprimer ,les militaires ont les armes , la population la casse !

    en fait , il faudrait que le PF mette au même pied d’egalité les preoccupations des toutes les couches sociales...et non celles qui le menacent comme c’est le cas des militaires !

    La paix au Faso n’est pas le fait du PF , mais de tout le monde , Ne flattons pas Blaise : l’arbre ne doit pas cacher la forêt .

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