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Libye : Ces rebelles qui attendent qu’on leur lave le ventre

Publié le jeudi 31 mars 2011 à 02h07min

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Il y a des gens difficiles à aider, comme on le dit familièrement dans les langues de chez nous. Voilà bientôt deux semaines que les forces occidentales coalisées pilonnent depuis les airs les positions de Mouammar Kadhafi, afin naturellement de donner du souffle et une longueur d’avance au rebelles.

L’objectif, c’est de leur ouvrir un boulevard. Malgré tout, ces derniers perdent du terrain : la preuve, la ville de Syrte, dont ils étaient aux portes, n’a pas été prise. Si fait que, de plus en plus, l’éventualité d’une dotation en armes de ces opposants se profile à l’horizon.

D’après certains journaux, la présence des éléments des services spéciaux français déjà sur place augurent une intervention terrestre. En effet, que faire si ces rebelles, qui ne valent apparemment pas grand-chose, n’arrivaient pas à renverser le guide ?

La seule option à même de déboulonner l’enfant terrible de Syrte, ce serait donc l’intervention terrestre. Ce dont ne veulent pas entendre parler la plupart des pays membres de la coalition, à commencer par les Etats- Unis, qui craignent certainement de tomber dans un énième bourbier.

Avouons-le tout de suite : l’attitude des pays parties prenantes à « Aube de l’odyssée » est tout même ambiguë : aider à faire tomber Kadhafi tout en jurant sur tous les toits que ce n’est pas à eux de lui faire quitter le pouvoir.

Cela rappelle tout de même cette célèbre assertion africaine qui établit cette difficile équation : « Porte-moi sur le dos mais ne me touche pas ». Ils devraient courageusement être à la hauteur de leurs péchés en faisant peut-être le sale boulot si toutefois l’objectif de leur intervention est de faire basculer le pouvoir politique en place.

Peut-être que la nation leur en serait reconnaissante. Mais avec ces avis bien divergents, ce n’est pas évident que ce soit le cas. Et plus que l’issue de ce bras de fer entre les deux factions, l’intervention de troupes étrangères, notamment occidentales, en Libye pose une fois de plus le problème de la capacité des Africains à se prendre en charge.

Pour beaucoup, ce sujet pourrait être considéré comme un débat d’arrière-garde, voire assez éculé. Néanmoins, la situation peut susciter l’interrogation suivante : est-ce à l’honneur des Africains qu’à chaque fois qu’ils ont des problèmes il faille appeler au secours l’Occident pour régler leurs affaires domestiques ?

Et pourtant, pour un rien, l’on est prêt à crier à s’époumoner le mot « souveraineté » lorsque ses petits intérêts sont menacés. Par ailleurs, qui sont-ils finalement, ces rebelles libyens ? S’il s’agit de personnes pas recommandables, comme le redoutent beaucoup d’observateurs, il faut bien s’en inquiéter.

Ce qui ne serait d’ailleurs pas étonnant dans un pays où la formation politique se limite à la lecture du Livre vert et où il n’existe pas de société civile. Admettons qu’aujourd’hui la coalition arrive à bout de la résistance du colonel Kadhafi et que le fauteuil présidentiel soit à portée de main des rebelles.

Ces derniers auront-ils la légitimité populaire pour que le pays reparte sur les bons rails de la démocratie ? L’après-Kadhafi devrait donc préoccuper toute personne éprise de paix et de justice.

Et si l’on ajoute à cela une certaine opinion qui veut que les Occidentaux mènent surtout une guerre pour le pétrole, il y a de quoi avoir des frayeurs concernant le destin du pays, dont l’or noir est réputé de très bonne qualité.

Plusieurs interventions à travers le monde ont en effet prouvé que les intérêts économiques ont généralement pris le dessus sur les considérations humanitaires. Espérons que cette fois-ci, ce sera l’exception qui confirme la règle.

Issa K. Barry

(1) Allusion à un proverbe qui conseille que lorsque l’on vous lave le dos, vous fassiez l’effort de vous laver le ventre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 2 avril 2011 à 06:44, par LVS En réponse à : Libye : Ces rebelles qui attendent qu’on leur lave le ventre

    Le linge sale se lave en famille dit-on ! Les puissances occidentales ne défendent que leurs intérêts dans cette guerre ! Il veulent tout simplement contrôler le marché du pétrole Libyen sinon comment comprendre qu’il n’y ai pas eu d’intervention en Côte d’Ivoire ? Le pétrole est plus alléchant que le cacao dont la production est régit par les caprices de mère nature. En plus d’où viennent ces rebelles que l’occident veut armer et donner à tout prix le pouvoir ??? Les révolutions Tunisienne et égyptienne ne se sont-elles pas passé sans les armes ? Quelle population africaine voire même occidentale ne voudrait pas bénéficier des avantages qu’ont les libyens ? Faut que les occidentaux arrêtent de vouloir contrôler le monde entier car ils ne sont supérieurs à personne !

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