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GREVE DU 8 AVRIL : Appel à la mobilisation à Ouahigouya

Publié le mardi 29 mars 2011 à 02h47min

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A Ouahigouya, les syndicats n’entendent pas baisser les bras face à la vie chère. Le 26 mars 2011, ils l’ont fait savoir à travers une conférence publique au siège de l’EDP (Ecole démocratique et populaire). Les syndicats en ont profité pour lancer à leurs militants et sympathisants un appel à la mobilisation totale pour la grève du 8 avril prochain.

"Gestion des syndicats dans une situation de vie chère", tel est le thème qui a fait l’objet de discussions de plus de trois heures le samedi 26 mars 2011 entre militants des différentes structures syndicales. Organisée par la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), l’Union régionale de la CGTB-Nord et le Bureau régional confédéral, la conférence publique s’est attardée sur les effets collatéraux de la vie chère avec un élargissement à la situation nationale. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, les responsables syndicaux ont donné un cours de définitions des concepts du thème central.

Ainsi, une nuance a été faite entre la vie chère et la misère. La vie chère, selon les conférenciers, est le déséquilibre entre le pouvoir d’achat et l’élevation des prix des produits sur le marché. Les conférenciers conviennent que la vie chère est un phénomène assez nouveau tandis que la misère relève de l’antiquité. Tous sont d’accord que la vie chère a durement frappé le syndicalisme au Burkina. En clair, la mobilisation n’est plus celle des grands jours parce que "chacun se cherche". Assurer le carburant, l’argent de la popote ou même acheter un sac de riz est un casse-tête pour beaucoup.

Pas d’alternance dans les syndicats

Faut-il alors surseoir aux activités syndicales ? Assurément non, répondent les syndicats qui prônent plutôt pour un changement radical des méthodes de lutte. A ce niveau, il faut, préconisent-ils, renforcer l’auto-formation, la démocratie et la solidarité syndicales. De l’alternance syndicale, les syndicats n’en veulent pas. Ils estiment que c’est en politique qu’il faut plutôt faire prévaloir le mot. Des intervenants, au cours des discussions, n’ont pas été tendres envers le pouvoir de la 4e République. Le refrain "les uns mangent, les autres regardent", a été beaucoup repris. "Ils (NDLR : les barons du régime) se soignent à l’extérieur, leurs enfants ne fréquentent pas ici non plus.

C’est le bas peuple qui est obligé de se saigner pour nourrir, soigner, éduquer et loger sa progéniture sur place", fulmine Antoine Bationo, professeur de son état. La Ligue des consommateurs a aussi été critiquée. "Cette ligue est à la solde du pouvoir en place et elle ferme toujours les yeux sur la souffrance des populations", s’insurge, pour sa part, Sagado Nacanabo, membre du bureau national de la CGTB. Les orateurs ont aussi protesté avec véhémence contre les coupures de salaires dues aux grèves. Pour eux, c’est un abus qu’il faut réparer car aucune loi au Burkina n’autorise cela. Par rapport aux nouvelles tarifications au niveau des hôpitaux, les syndicats projettent de marcher sur le haut- commissariat du Yatenga pour dénoncer cette mesure.

A en croire les conférenciers, cette nouvelle mesure est appliquée seulement au CHR de Ouahigouya. Norbert Ouangré, responsable chargé de la presse à la CGTB, a fait le point de la rencontre gouvernement-syndicats. De son exposé, il ressort que la partie gouvernementale manque de bonne volonté et préfère jouer avec le temps. La situation nationale n’a pas été occultée. Là-dessus, les syndicats ont salué la prise de position des magistrats. Concernant la grève nationale du 8 avril prochain, le Bureau régional confédéral a appelé les militants, sympathisants ainsi que la population à marcher pour dire non à la cherté de la vie.

Hamed NABALMA

Le Pays

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