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EXCEDENT CEREALIER : Y aura-t-il vraiment à manger pour tous ?

Publié le vendredi 25 mars 2011 à 02h58min

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Le week-end dernier, j’étais au village. Eh oui, ma voix compte toujours dans ma famille, n’en déplaise à ceux qui pensent m’envoyer sur une autre planète parce que je les dérange. Et vous savez pourquoi j’étais dans mon patelin natal ? C’était pour assister à l’établissement du programme des funérailles. Et je n’ai pas tardé à comprendre. Cette année, les greniers de mes cousins et de mes oncles sont remplis de mil rouge, de sorgho, de petit mil, d’arachides, etc. Voilà pourquoi l’agenda des funérailles est bien rempli. Quand j’ai écouté les dates proposées, je me suis rendu compte qu’il faut que je m’installe au village pendant deux mois pour honorer toutes les cérémonies.

Vous imaginez que je n’ai pas manqué de les critiquer de façon virulente. Ils vont tellement utiliser le mil pour boire le dolo ou le zoom-koom que pendant la période de soudure, ils seront à court de céréales pour manger. C’est vrai que j’ai un peu exagéré mais c’était pour attirer leur attention. En rentrant en ville, j’ai croisé un promotionnaire, enseignant du primaire. Et c’est lui qui m’a dit que selon le gouvernement, l’excédent céréalier atteindrait près de 34% des besoins.

Hum, c’est pas mal ça, lui ai-je répondu, pourvu que tout le monde ait vraiment à manger, que ce soit dans la Boucle du Mouhoun, qui est le grenier du Burkina, ou au Sahel, l’une des régions déficitaires du pays. Et puis, je me demande si les paysans ont produit suffisamment de céréales par exemple pour vendre afin de mettre leurs enfants à l’école et pour manger quand ce sera chaud au village. Autrement dit, comment sera géré cet excédent céréalier ? Si je pose la question, c’est parce que je sais que tout dépendra de la situation de nos voisins. S’ils n’ont pas eu de bonnes récoltes, c’est au Burkina qu’ils vont s’approvisionner en vivres et même si les paysans raclent leurs greniers pour vendre, l’Etat ne peut pas empêcher mes parents de vivre de leurs productions.

Je suis fou mais au moins je sais que le Burkina ne peut fermer ses frontières à cause de l’intégration sous-régionale. N’gaow ! Nous aussi, on part chercher des oignons ailleurs quand notre saison prend fin. Que fera donc l’Etat, m’a demandé mon camarade de classe ? Constituer ses stocks de sécurité, comme il le fait d’habitude. C’est tout. Bon, peut-être qu’il doit aussi continuer sa politique de désenclavement des différentes régions pour qu’il y ait la compensation entre zones excédentaires et zones déficitaires.

Quand je regarde souvent les autres, je me dis que beaucoup sont fous mais ne le savent pas. Regardez, il y a quelques années, quand la saison des mangues s’installait à Orodara, il était difficile de trouver des gens pour amener des mangues vers le Centre-Est ou l’Est. Et ça pourrissait. Heureusement que les choses ont commencé à changer. D’autres spéculations souffrent certainement du manque de débouchés à l’interne par manque de routes.

Après tout cela, il faut souhaiter que les pluies tombent rapidement cette année et que la période de soudure soit supportable. Sinon, ce sera dur de payer le sac de maïs à plus de 20 000 alors qu’il se négocie actuellement à 12000 FCFA. J’allais oublier quelque chose et c’est mon camarade qui a levé le lièvre en parlant des dealers de céréales qu’on a mis au « gnouf » il y a cinq ans. Chaque année, le gouvernement vend du mil à prix social dans les zones déficitaires en saison pluvieuse. Il se trouve que des responsables profitent de l’ignorance des populations pour tricher honteusement en écoulant les vivres à des commerçants véreux.

Je dis qu’il ne faut pas les laisser : il faut les punir à la hauteur de leur péché. Hélas, mon compagnon ne tenait plus tranquille parce qu’à force de parler, sa vessie remplie réclamait la pause pipi. L’enseignant de brousse avait certainement fait le tour des cabarets du jour et s’était rempli la panse de ce breuvage à base de mil rouge. J’ai donc continué ma route tout en souhaitant que chacun puisse manger dans la paix ce qu’il a récolté et que son grenier ne tarisse pas avant les prochaines récoltes.

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 mars 2011 à 20:05, par freshnelle En réponse à : EXCEDENT CEREALIER : Y aura-t-il vraiment à manger pour tous ?

    prkoi les cereales coutent toujours chers ???
    il fo faire kelke chose. je pense ke si ln diminu le prix des cereale et certain danré de premiere necessité ca ira un peu. mieux

  • Le 25 mars 2011 à 20:39 En réponse à : EXCEDENT CEREALIER : Y aura-t-il vraiment à manger pour tous ?

    Enseignant de brousse, enseignant de brousse. ca ne me fait pas rire du tout. Si vous ne respectez pas les enseignants comment ils vont faire de vos enfants les hommes murs et surs de demain ? Vous sapez la base de l’ autorite qui sert vos enfants et apres vous vous plaignez du manque de civisme. Ne me dites pas que c’est pour faire rire. Ne vous payez pas la tete des enseignants comme ca. ca allait me faire ire si les stereotypes sociaux n’avaient pas toujours percu les enseignants comme les derniers de la societe. un promotionnaire qui avocat avit dit a mon enfant de ne jamais etre enseignant comme son papa. Je l’ai ramasse et depuis il me respecte. Je lui ai pose des questions profondes et a la fin il avait honte. J’ai d’ abord commenc a lui demander s’ il m’ avait jamais depasse en classe. Ensuite je lui ai dit que c’est lui meme qui allait en session en droit. Moi je passais toujours dans le meme droit -la avec mention. Ensuite moi j’ai soutenu avant lui et je suis alle faire ma these revenir comme on dit. Je lui ai dit que la reussite a l’ ecole et la reussite professionnelle, ca fait deux et que c’est meme difficile de croire qu’ on a mieux reussi que les autres parce qu’ on travaille la ou on a plus d’ argent. Je lui ai dit que je ne gagne pas beaucoup d’ argent comme je l’ aurais souhaite mais que je suis tres fier de moi et du service que je rends aux etudiants. Actuellement je suis enseignant et si tu attaques tout enseignant, je me sens attaque.
    Un jour j’ ai raconte cette histoire au Grand frere Bado et il a simplement dit que c’est le raisonnement de l’ enfant d’ un sperme froid et je suis d’ accord avec lui.
    Arretz de croire que les enseignants sont votre souffre- douleur.

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