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Elections au Bénin : Goodluck joue au sheriff

Publié le vendredi 25 mars 2011 à 02h57min

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« J’ai gagné cette élection, je suis le président élu des Béninois ». Ce lundi, Adrien Houngbédji s’est autoproclamé président du Bénin alors que la Cour constitutionnelle avait adoubé le chef de l’Etat sortant, Thomas Yayi Boni. A 69 ans, ce vétéran de la politique béninoise se prépare donc à livrer sa dernière bataille, quitte à y jouer son va-tout. Adrien Houngbédji avait pourtant des raisons d’y croire, lui qui, à la veille du scrutin du 13 novembre dernier, s’était jeté dans sa quatrième campagne électorale après avoir réussi l’exploit de fédérer autour de sa candidature un certain nombre de poids lourds sous l’étendard de la coalition l’Union fait la Nation (UN).

Mais la Cour constitutionnelle en a décidé autrement, offrant un second mandat au président sortant. Poussé vers la sortie par la limite d’âge, fixée à 70 ans par la constitution béninoise, l’opposant historique a jugé les résultats officiels « nuls et non avenus », préférant contester jusqu’au bout un scrutin qu’il ne cesse de qualifier d’injuste dans toutes ses phases.

C’est sans doute dans cette logique qu’Adrien Houngbédji a préféré ruer dans les brancards et entrer en dissidence plutôt que de se soumettre à la décision du juge constitutionnel ; un choix qui n’est pas pour apaiser l’atmosphère pour le moins délétère qui règne dans le pays depuis le début du processus électoral. Ainsi, la nouvelle donne au Bénin n’est pas sans rappeler, dans une bien moindre mesure, le scénario ivoirien, une situation qui a le don d’agacer au plus haut point le voisin nigérian.

En visite à Cotonou vendredi dernier, Goodluck Jonathan a mis les pieds dans le plat, prévenant que son pays ne tolèrerait pas la violence, et encore moins la guerre à ses portes ; une prise de position diversement appréciée dans le landernau politique béninois qui, dans sa majorité, n’y a vu qu’une forme d’ingérence. Il faut dire que dans le climat de crise postélectorale qui prévaut depuis quelque temps, les injonctions peu diplomatiques du sheriff de la présidence nigériane avaient peu de chances de passer inaperçues.

En effet, depuis la crise ivoirienne, le président en exercice de la Cédéao, coiffé de son éternel feutre noir, semble s’être glissé dans la peau d’un représentant de la loi comme dans un western. Mais, contrairement à ce qu’a pu croire M. Goodluck, le Bénin, malgré les difficultés qu’il traverse, n’est pas un des nombreux Etats de la fédération dont il assure la présidence par intérim. Nul doute que Yayi Boni et les siens trouveront le moyen de sortir de cette impasse en se passant des gros sabots de leur puissant voisin.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 mars 2011 à 17:12 En réponse à : Elections au Bénin : Goodluck joue au sheriff

    c’est un plus clair (pour ceux qui ne voulait pas le voir) pourquoi le nigeria se mele tant de cette histoire en cote d’ivoire qui ne releve meme pas de sa competence. l’integrité et l’abnegation reellles de nos dirigeants voila ce qui manque pour un avenir en afrique
    SOME

  • Le 25 mars 2011 à 17:16, par Bob En réponse à : Elections au Bénin : Goodluck joue au sheriff

    Comment cet homme qui porte un chapeau partout même pour dormir, peut-il régler un problème ailleurs, alors que son propre pays est considéré comme le plus désorganisé et le désordonné du monde !

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