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Situation nationale : "Eviter la perte d’une année scolaire et académique"

Publié le jeudi 24 mars 2011 à 01h01min

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Dans cette tribune, Daouda David Coulibaly, instituteur à la retraite, s’inquiète de la situation nationale et appelle à la sagesse pour sauver l’année scolaire et académique.

En Afrique, la mort a une dimension sacrée. C’est au nom de cette dimension sacrée et mythique à la fois que la cosmogonie en général, met un point d’honneur à honorer la mémoire des défunts, à travers toutes sortes de rites et de cérémonies funéraires. D’une part, pour le repos de l’âme et d’autre part, pour faciliter son accueil dans l’au-delà.
Aussi, en initiant cette libre tribune, nous venons en tant qu’Africain, en général et Burkinabè en particulier, honorer la mémoire de Justin Zongo et de toutes les autres victimes des événements malheureux de Koudougou ; et ce faisant, nous solidariser de leurs parents, amis et proches face au malheur qui les frappe.

Mais si nous nous résolvons à élever la voix après ces événements tragiques et douloureux qui, de toute évidence, ont suscité et continuent de susciter l’émoi dans la conscience collective nationale, c’est que nous pensons qu’il y a péril en la demeure.
En effet, la fronde sociale qui a découlé de ces événements et qui poussé à l’extrême, tend à avoir des relents de récupération politique nous interpelle à plus d’un titre sur ses véritables enjeux.

Si face à ces actes d’une telle gravité, la soif de justice est somme toute, légitime pour le peuple, il n’en demeure pas moins qu’en tant que parent d’élèves, nous ayons des appréhensions quant au risque de voir nos investissements pour la formation de nos enfants, compromis.
Les récentes mesures prises par le gouvernement, notamment la fermeture des établissements scolaires, ainsi que des universités publiques et des œuvres universitaires, si elles sont motivées par le souci de sauvegarde de la paix sociale, doivent emmener chacun des acteurs de cette crise à savoir raison garder.

En gageant que ce ne sont que des mesures conservatoires prises en réaction à l’escalade de la violence et la surenchère revendicative des manifestants, nous osons espérer que les différents protagonistes iront à la retenue et éviteront de faire perdre une année scolaire et académique à nos enfants, car c’est le prix de nombreux sacrifices que nous parvenons à assurer leur scolarisation.

Que la sagesse anime les uns et les autres pour une paix sociale retrouvée au Burkina Faso et pour que l’année scolaire et universitaire soit sauvée. Et cela, en mémoire de Justin Zongo et de ses autres camarades élèves et étudiants, de même que les autres infortunés. Car même si la justice des Hommes et parfois lente ou défaillante, celle de Dieu est implacable.

Fait à Ouagadougou le 15/03/11

Daouda Davidd COULIBALY, instituteur à la retraite
(daoudadavidcoulibaly@yahoo.fr)

Sidwaya

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