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Autant le dire… : Ça y est, les armes sont entre les mains de nos enfants

Publié le mercredi 23 mars 2011 à 03h51min

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Dans une de nos éditions, nous écrivions que les casses et autres destructions de biens publics et privés qui suivent les manifestations des élèves et étudiants qui se réclament de l’Association nationale des élèves et étudiants du Burkina n’honorent pas cette Association. Que chacun de nous a connue en tant qu’étudiant, même à l’extérieur. On nous a traités pour cela de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure. A la limite, cela nous a valu des injures de toute sorte sur le net. Qu’à cela ne tienne. Aujourd’hui, après des marches et des casses, à Ouahigouya et à Dori, de petits-enfants, sacs au dos se sont emparés des armes.

Qu’ils n’ont pas eu peur de brandir dans la rue. (Confère des images publiées par notre confrère L’Evènement dans son édition N°205 du 10 mars 201). Sidwaya a publié des images de jeunes filles qui étaient en train de chausser des rangers d’hommes de tenue dérobés après des manifestations. De jeunes enfants ont pillé des résidences et des services publics et ont emporté des objets, souvent de valeur. Où se trouve l’honneur quand on sait qu’ici l’objectif premier est d’exiger la lumière et la justice sur la mort de Justin Zongo ? L’opinion nationale dans sa grande majorité approuve les marches, mais désapprouve les casses. Cela est connu.

Dans un autre papier, nous nous étonnions du fait que ce sont désormais nos enfants que nous avons mis au monde, pour lesquels nous nous battons tous les jours pour leur bien-être qui nous dictent aujourd’hui la conduite à tenir. Ils peuvent avoir raison, mais pas jusqu’à casser ce que nous avons construit par la sueur de nos fronts pour eux. Une fois de plus ; on nous a lapidés avec de grosses pierres. Qu’à cela ne tienne.

Si nous n’avions pas raison, l’histoire est en train de nous montrer une fois de plus que nos enfants ont les armes en mains. Pourquoi faire ? Quel est le père qui a envoyé son fils à l’école pour qu’il aille dans des commissariats ou des postes de douanes s’emparer de fusils ? Quel est le père qui a envoyé son fils à l’école pour qu’il aille piller des biens privés ? Quel est le père qui a envoyé son fils à l’école pour qu’il aille casser des biens, soient-ils publics ? En revanche, tout enfant souhaite hériter de son père. Autrement, garder un souvenir de celui-ci. Quelles que soient les conditions dans lesquelles il a été élevé.

En décidant de casser tout ce que nous avons construit pour eux nos enfants, quel souvenir veulent-ils garder de nous ? Celui d’une génération qui n’a rien fait pour eux ? L’Histoire se construit progressivement. Et chaque génération y apporte toujours sa part de contribution. C’est pourquoi, il semble qu’au-delà du mécontentement somme toute légitime lié à la mort de Justin Zongo, il y a un minimum qu’il faut sauvegarder. Et ce minimum-là, c’est d’abord la paix sociale, la sécurité et le vivre ensemble. Les exemples, très proches de nous sont là, vivants, pour nous montrer que rien ne vaut la paix sociale. Puisque ceux qui l’ont perdue la recherchent par tous les moyens.

C’est pourquoi, tout en recherchant la justice qui est un élément important qui conditionne la paix, nous devrions savoir raison garder et travailler à faire en sorte que cette paix soit réelle aujourd’hui, qu’elle le soit aussi demain pour les autres.

Pour cela, l’autorité doit prendre toutes ses responsabilités. Car, autant elle doit assurer la sécurité et la paix pour les manifestants, autant elle doit le faire pour ceux qui ne marchent pas, et protéger leurs biens. Et cela pour éviter que des citoyens ne soient obligés de défendre eux-mêmes leurs biens. Le Faso n’a pas besoin d’une telle situation. Mais la paix sociale passe aussi par la diligence dans le traitement judiciaire de ce dossier et de tous ceux qui s’y sont greffés. Car la justice est égale pour tous. En attendant, que deviennent les armes dont nos enfants sont désormais possesseurs ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2011 à 18:45, par Issa ZERBO En réponse à : Autant le dire… : Ça y est, les armes sont entre les mains de nos enfants

    « Car la justice est égale pour tous. » Très belle formule. Mais de qu’elle justice bénéficie tous ces Directeurs Généraux des Sociétés d’Etat et autres hauts fonctionnaires qui détournent les biens communs par des centaines de millions ? ça aussi ce sont des casses. Que sont-ils devenus ?

    Issa ZERBO

  • Le 23 mars 2011 à 19:45, par sidbalan’ nomé En réponse à : Autant le dire… : Ça y est, les armes sont entre les mains de nos enfants

    m. ZERBO vous avez tout faux, si vous avez connaissance de fonctionnaires et de DG qui détournent dénoncer les et la justice fera son travail car si vous le savez et que vous ne dites rien ce qui détournent vaudront mieux que vous. rappelez vous cette phrase de Norbert ZONGO" ce ne sont les actes que posent les mauvaises gens qui sont graves mais le silence des hommes biens".

  • Le 23 mars 2011 à 22:15, par SIMPO En réponse à : Autant le dire… : Ça y est, les armes sont entre les mains de nos enfants

    Je sens un fonds de dictature dans cet article. Croyez vous que vous avez mis les enfants au monde pour qu’ils vous obéissent comme des moutons ? Qu’ils répètent les memes erreurs que vous ? Là tu as menti ! Si les structures que vous avez mis en place ne conviennet pas à vos enfants, attendez vous à sce qu’ils les démolissent pour reconstruire celles qui conviennent à leurs aspirations. Ainsi évoluent les structures sociales. Je n’encourage pa la violence, loin de là, mais que personne ne s’étonne de ce qui se passe car, lorsque les machins que nos parents ont créé, adoré et toléré ne nous conviennent plus, nous avons le droit de réclamer un changement et, si personne ne nous écoute, on va lever le ton.
    A bon entendeur, salut.

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