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Situation nationale : Au nom du respect de l’esprit des morts

Publié le mercredi 23 mars 2011 à 03h50min

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Il faut trouver une solution apaisée à la situation de crise que vit notre pays après les événements de Koudougou, “Au nom du respect de l’esprit des morts”, c’est l’appel que lance un lecteur à travers les lignes qui suivent.

“En Afrique, la mort a une dimension sacrée. C’est au nom de cette dimension sacrée et à la fois mythique que la cosmogonie africaine en général met un point d’honneur à honorer la mémoire des défunts à travers toutes sortes de rites et de cérémonies funéraires. D’une part, pour le repos de l’âme et d’autre part pour faciliter son accueil dans l’au-delà.

Aussi en initiant cette libre tribune, nous venons en tant qu’Africain en général et Burkinabè en particulier honorer la mémoire de Justin Zongo et de toutes les autres victimes des évènements malheureux de Koudougou ; et ce faisant, nous solidariser avec leurs parents, amis et proches face au malheur qui les frappe.

Mais si nous nous résolvons à élever la voix après ces événements tragiques et douloureux qui, de toute évidence, ont suscité et continuent de susciter l’émoi dans la conscience collective nationale, c’est que nous pensons qu’il y a péril en la demeure. En effet, la fronde sociale, qui a découlé de ces événements et qui poussée à l’extrême, tend à avoir des relents de récupération politique, nous interpelle à plus d’un titre sur ses véritables enjeux.

Si face à des actes d’une telle gravité, la soif de justice est somme toute légitime pour le peuple, il n’en demeure pas moins qu’en tant que parents d’élèves, nous ayons des appréhensions quant au risque de voir nos investissements pour la formation de nos enfants compromis.

Les récentes mesures prises par le gouvernement, notamment la fermeture des établissements scolaires ainsi que des universités publiques et des œuvres universitaires, si elles sont motivées par le souci de sauvegarde de la paix sociale, doivent amener chacun des acteurs de cette crise, à savoir raison garder.

En espérant que ce ne sont que des mesures conservatoires prises en réaction à l’escalade de la violence et à la surenchère revendicative des manifestants, nous osons espérer que les différents protagonistes iront à la retenue et éviteront de faire perdre une année scolaire et académique à nos enfants, car c’est au prix de nombreux sacrifices que nous parvenons à assurer leur scolarisation.

Que la sagesse anime les uns et les autres pour une paix sociale retrouvée au Burkina Faso et pour que l’année scolaire et universitaire soit sauvée. Et cela en mémoire de Justin Zongo et de ses autres camarades élèves et étudiants de même que les autres infortunés. Car, même si la justice des Hommes est parfois lente ou défaillante, celle de Dieu est implacable.

Fait à Ouagadougou le 15 mars 2011

Daouda David Coulibaly
Instituteur à la retraite daoudadavidcoulibaly@yahoo.fr

L’Observateur Paalga

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