LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Cantonales françaises : Le Pen n’est pas plus xénophobe que Sarkozy

Publié le mercredi 23 mars 2011 à 03h50min

PARTAGER :                          

Le 21 avril 2002, la France connaissait un des plus grands séismes de la V République avec la qualification de Jean-Marie Le Pen, leader du Front national, pour le second tour de la présidentielle. Il s’en est suivie une forte mobilisation républicaine des Français pour faire barrage à ce qui eût été un évènement historique sans précédent : l’avènement de l’extrême-droite au pouvoir.

A quelques mois du scrutin présidentiel de 2012, l’histoire menace de se répéter. La psychose s’installe dans les esprits en Hexagone avec la montée dans les sondages de la fille de Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, qui coiffe au poteau le président Nicolas Sarkozy dans tous les cas de figure.

Mieux, les élections cantonales du 20 mars 2011, qui sonnent comme une répétition générale avant 2012, viennent de confirmer dans les faits et en grandeur nature la percée des lepénistes ; une situation embarrassante pour l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) qui, tout en tremblant face au FN, ne souhaite pas non plus au second tour une victoire de son opposition traditionnelle, le Parti socialiste de Martine Aubry.

Les dissensions se font jour et la maison UMP se fissure, écartelée entre les pro et antisocialistes pour contrer la fille de Le Pen. Deux tendances se dégagent donc : d’un côté le Premier ministre, François Fillon, qui appelle à s’abstenir ou à voter PS au second tour des cantonales, prévu pour le 27 mars prochain et de l’autre, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, qui se refuse à donner toute consigne et surtout à envisager toute constitution de Front républicain en faveur du PS alors que c’est une telle stratégie anti-Le Pen qui avait permis la réélection, à plus de 80%, de Jacques Chirac.

Il y a donc comme une pagaille sinon une panique à droite. L’électorat traditionnel se disperse et l’avenir n’est pas assuré. A qui la faute ? Les sarkozistes doivent s’en prendre à eux-mêmes. Et la raison, leur champion, Nicolas, ne cesse de surfer sur les thèses du Front national avec sa politique d’immigration qui se traduit dans les faits par l’expulsion des Africains et des Rhoms.

Au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes des Français, on accuse les autres d’être à l’origine des difficultés de la France. Il faut l’avouer, le locataire actuel de l’Elysée, comme l’en accusent ses adversaires, fait du « Le Pen » sans accepter de se l’avouer. Pas étonnant donc que beaucoup d’électeurs modérés en viennent à préférer l’original à la copie en votant FN tant qu’à faire.

Sans vouloir le moins du monde faire l’apologie des idées lepénistes, disons que Jean-Marie Le Pen est à la hauteur de ses péchés. Lui au moins a le courage de ses opinions et dit tout haut ce que certains grands Français pensent tout bas. Dans les faits donc, Le Pen n’est peut-être pas plus xénophobe que Sarkozy qui, lui, avance masqué.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique