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Editorial de Sidwaya : Face aux exigences de l’émergence…

Publié le mardi 22 mars 2011 à 01h36min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Le leitmotiv de la déclaration de politique générale du Premier ministre Tertius Zongo, prononcé jeudi 17 mars 2011, devant l’Assemblée nationale, le leitmotiv, c’est cette petite phrase : « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ». Pour la réalisation de ce « commandement national », il sait compter pour rien les lieux communs des sceptiques, des pusillanimes et des empêcheurs de tourner en rond ; les railleurs professionnels, qui ne cessent de prédire le chaos et d’annoncer l’hécatombe. Pour Tertius Zongo, c’est très clair : « Pour chacun de nous, serviteurs de l’Etat, et ceci quelle que soit notre fonction ou notre rôle, le droit à l’erreur n’est pas permis ».

Pour bâtir ensemble un Burkina émergent, la responsabilité et les compétences d’un Premier ministre sont primordiales ; l’assiduité et l’application d’un instituteur de William Ponty sont non moins importantes ; la sueur et la peine, le labeur d’un jardinier sont nécessaires ; le désarroi d’une mère de famille ne peut être laissé en l’état ; le Burkinabè qui tremble devant la mort dans sa plantation en Côte-d’Ivoire se doit d’être secouru. Et nous en oublions.
Mais il se trouve que dans notre processus d’émergence, les quatre mots qui composent le leitmotiv du Premier ministre ne se valent pas toujours et n’ont pas toujours la même portée. Parfois, il faut insister sur l’un, parfois sur l’autre.

C’est pourquoi, prenant l’actualité en considération, le Premier ministre a cité et commenté Blaise Pascal en ces termes : Ce Philosophe disait que « la justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique ». L’émergence d’un pays, poursui le Premier ministre, son développement économique et social, ne peuvent en effet se réaliser sans un environnement de paix sociale, garant de la sécurité des investissements, des biens et des personnes. Cette paix sociale, notre pays la voit, malheureusement, être mise à rude épreuve suites aux troubles de « l’affaire Justin Zongo », .... Il est de notre devoir principiel, tous ensemble, dirigeants comme dirigés, Burkina d’en bas comme Burkina d’en haut, de la ressaisir, de bien la tenir, pour qu’elle ne nous échappe, sous aucun prétexte, compréhensible ou pas, que ce soit …
« Bâtir » : parfois toute notre attention devrait se porter sur ce mot, qui met en valeur l’action, l’abnégation et le dévouement pour la cause commune. Si nos amis et partenaires du Japon ont découvert que leurs écoliers travaillent deux fois plus qu’un étudiant burkinabé, ce n’est pas à rejeter sur ces derniers, mais sur nous-mêmes, leurs mentors de tous les niveaux et notre habitus national plutôt « relax ». Nous devons nous convaincre que notre ardeur au travail, le fruit de nos durs labeurs, l’abnégation que nous mettons à retourner notre frustre terre est louable sur bien des points, « mais ce n’est pas arrivé ».

Il faut davantage d’efforts pour lever les murs de l’édifice « Burkina ».
« Ensemble » : parfois, on devrait veiller à ce que représente ce mot pour une nation qui vient seulement de souffler ses 50 bougies. Plus d’une fois, certains ont succombé à la tentation de penser et d’agir « ethniquement » ou « égocentriquement », là où il fallait surtout et d’urgence agir « nationalement ». « L’Ivoirité », ça n’existe pas que chez les autres. Ensemble pour s’aimer et réussir, ou ensemble pour se haïr et disperser nos chances ? Les burkinabé, affrontant les dures lois de la nature, ont juré de rester soudés pour s’aimer et gagner collectivement ; et chacun de nous devrait se le redire à la manière d’une prière du matin avant de quitter son lit, tout en gardant à l’esprit, au cours de la journée, que « détruire est facile », tandis que « construire est difficile ».

Ce que l’on construit en 10 ans, une journée suffit à un ennemi pour qu’il le renverse par terre. Par exemple : le Président Houphouët-Boigny, héros de la paix, a pris plus de 60 ans pour peaufiner son chef-d’œuvre. Quelques années ont suffi à un héros du désordre pour tout faire chuter dans la poussière et le déshonneur. Récemment, au Burkina Faso, les résidences qui sont parties en flammes en une journée ont été laborieusement construites pendant des années.

Alors, le bâtiment doit émaner de la convergence de tous les fils et filles du Faso. Les divergences de vue ne doivent guère constituer des conflits d’intérêt car ce dernier est unique et consiste à émerger, à s’élever au plus haut dans ce monde.

« Un Burkina » : au baptême d’un nouveau-né, nos pères et mères souhaitent aux parents : « Qu’il réponde à son nom ! » Le nom que l’histoire nous a donné, c’est « Burkina Faso », le pays des "Hommes intègres". Sommes-nous tous intègres ? Evidemment que non ! Ce serait mensonge que d’y croire. Mais, nous pouvons tendre à l’être. Et pour rien au monde, nul ne devrait pouvoir ôter de notre rêve national, la volonté, la décision et la possibilité de réaliser ce que nous avons choisi d’être : des hommes intègres.

Jules Verne a dit : « L’essentiel, c’est d’aller à l’idéal tout en comprenant le réel ». Le moteur de notre politique nationale, telle que Tertius l’a énoncée, repose sur ces vertus cardinales et républicaines de l’intégrité, de la probité, du patriotisme, de la volonté et du courage ; tout cela connoté de l’adjectif « éclairé ». Voici ce que le Premier ministre dit : « Selon un proverbe persan, il faut donner un cheval à celui qui dit la vérité car il en aura besoin pour s’enfuir. Heureusement, ce n’est pas le cas ici chez nous où l’exigence de vérité est au contraire un gage de fidélité à nos engagements communs ».

« Emergent » : ce mot constitue, pour aujourd’hui et les années à venir, à la fois le témoin et le tribunal de l’action gouvernementale. C’est pourquoi le Premier ministre a longuement expliqué comment il comptait nous conduire tous à l’oasis de l’émergence. Car, comme ce bon vieillard africain, quand il affirme que « c’est un mâle », c’est qu’il tient les deux « choses » on ne peut plus probantes dans ses mains. L’allocation des ressources budgétaires, selon le Premier ministre, est déjà axée sur le renforcement du soutien à l’agriculture, le développement des infrastructures économiques, la consolidation des actions de lutte contre la pauvreté, la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle, la promotion des niches et des réseaux d’entreprise.

Mais l’émergence est surtout l’affaire de tous. Quelle que soit la compétence de nos technocrates, la probité des agents de l’Etat, le dynamisme de la base de notre société, rien ne remplace l’engagement personnel à accomplir notre devoir d’émergence. Quelle pompe pourra remplir un pneu qui se gonfle, pendant qu’un malin génie le dégonfle secrètement à l’aide d’un objet pointu ?

Cette déclaration de politique générale, pour autant que nous comprenions bien où se trouvent nos intérêts, devrait provoquer en chacun de nous une prise de conscience, à la manière d’un lever de soleil matinal. Puissent les gris nuages de l’immobilisme, de la discorde ou encore de l’individualisme ne jamais venir l’occulter…

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 mars 2011 à 08:03, par AWAX En réponse à : Editorial de Sidwaya : Face aux exigences de l’émergence…

    je vous rapel que avant de parler de pays emergent , je vous rapel que le burkina est un pays moin avance , il est permit de rever mais il faut vraiment mettre les moins qu il faut.LE BURKINA EST EXTREMEMENT PAUVRE .meme les hopitaux on en a pas assez , l energie electrique rien , la corruption expotentielle , sur le plan industruelle on a rien . arretez d embrouiller les gens.LE PRIX DU RIZ DU CIMENT SONT ELEVES ? il suffit d etre du cdp et tu te comporte en intouchable. AU FAITE VOUS ETRE LA POUR METTRE TAPIS .

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