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FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

Publié le mardi 22 mars 2011 à 01h37min

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Le 14 mars dernier le gouvernement burkinabè prenait la décision de fermer toutes les universités publiques et de suspendre les oeuvres sociales. Cela suite aux manifestations des étudiants à Ouagadougou pour réclamer vérité et justice pour Justin L. Zongo. Cette situation a causé un préjudice énorme aux étudiants, disent-ils. Ainsi, ces derniers se voient priver des oeuvres sociales comme le restaurant universitaire, les cités universitaires et les allocations financières. Démunis de tout moyen pour se prendre en charge, certains étudiants ont trouvé refuge auprès de camarades étudiants, d’amis ou de proches parents. Les moins chanceux sont retournés au village ou sont hébergés par de bonnes volontés. Constat fait le lundi 21 mars 2011 à l’université de Ouagadougou.

Suite à la dernière manifestation des étudiants pour réclamer vérité et justice sur la mort de l’élève Justin L. Zongo, le gouvernement burkinabè a décidé de fermer toutes les universités publiques. Cette situation a entraîné la cessation momentanée de toutes les oeuvres sociales au sein des campus universitaires du Burkina. Les moins chanceux des étudiants se retrouvent aujourd’hui dans une situation qu’ils qualifient de pénible et de triste. Nous les avons rencontrés dans la matinée du lundi 21 mars 2011 à l’université de Ouagadougou.

Faute de moyens financiers des étudiants sont rentrés au village

Cheick Alexandre Kaboré, étudiant en 2e année de sociologie, déplore la fermeture des universités. Selon lui, cette situation déstabilise les étudiants qui n’arrivent plus à manger au restaurant universitaire encore moins à payer leurs loyers. Mais pour lui, le plus grand danger c’est que beaucoup d’étudiants sont contraints de se faire loger par des personnes qu’ils ne connaissent pas. La situation est jugée lamentable pour les filles car ces dernières se retrouvent dans la rue et sont ainsi livrées à la dépravation. Jérôme Natama, étudiant en 4e année de lettres modernes, a confié avoir vu beaucoup de ses camarades contraints de repartir au village faute de moyens financiers pour se prendre en charge à Ouagadougou.

Jérôme Natama s’est exprimé en ces termes : "100 francs de nourriture au restaurant universitaire n’a pas la même quantité que dans les restaurants de la ville". Ce dernier a fustigé le comportement de l’Etat qui a fermé les universités. Pour lui, la solution ne consiste pas à fermer, car dira-t-il, il n’est pas exclut que les protestations reprennent dès la réouverture des classes. En cela, il déplore la non-concertation des autorités avec les étudiants, et demande l’instauration d’un dialogue franc et sincère pour permettre la réouverture des universités. Il poursuit en demandant que le campus puisse s’ouvrir dans les plus brefs délais.

Il ajoute que les étudiants sont les futurs responsables de ce pays et brimer leurs droits n’est pas la solution. Il avance que les dirigeants actuels ne seront pas au pouvoir éternellement. Par conséquent, ils doivent permettre la liberté d’expression. Sa voisine d’à côté Wendin-Yolsdé Nana estime que fermer le campus n’est pas la solution, que cela ne fait que compliquer la situation. Pour elle, la situation est très délétère en ce moment au campus car les étudiants sont angoissés et beaucoup sont abandonnés à eux-mêmes.

Elle ajoutera qu’aujourd’hui des étudiants sont obligés de faire des travaux pénibles ou quémander pour subvenir à leur besoin. "Face à cette situation, la solidarité est de mise entre nous camarades étudiants, nous partageons le peu avec tout le monde en attendant la réouverture du campus", a laissé entendre Bourkanoré Dolo Marc, étudiant en première année, venu de la Côte d’Ivoire, et qui vit actuellement en location avec d’autres étudiants. Abdoulaye Séry, étudiant en 4e année à l’UFR/SEG, dit avoir été un témoin occulaire du départ des étudiants du campus. Il aurait vu des étudiants qui, n’ayant pas de parents à Ouaga ou ne sachant pas où aller, sont rentrés directement au village alors que d’autres ont été hébergés par des camarades.

Lui, également déplore la fermeture des restaurants et des cités universitaires qui amène les étudiants à manger dans les "gargotes". Pour lui, il n’y a pas de doute que cette situation perturbera les activités académiques.

Eviter à tout prix une année blanche

Si tous nos intervenants reconnaissent la légitimité de la manifestation pour réclamer vérité et justice, certains d’entre eux estiment qu’il est temps de faire place au dialogue afin d’éviter, à tout prix, une année blanche. A l’image de Abdoulaye Séry, étudiant en 4e année d’économie, qui demande à l’ANEB de revenir à de meilleurs sentiments pour permettre la poursuite des cours. A son avis, les casses ne sont pas la solution. Un avis partagé par Roselyne Kaboré, étudiante en 2e année de secrétariat bureautique à l’IBAM. Elle demande la réouverture des universités car, dira-t-elle, cela évitera la perte d’une année académique.

En cela, elle interpelle le gouvernement au dialogue avec les étudiants. "C’est vrai que, nous aussi, on est allé trop loin avec les casses mais la solution n’est pas de fermer les classes. Franchement cela nous met en retard", a souligné Marie Marguerite Ouédraogo en 2e année de secrétariat bureautique de l’IBAM. 

Ambèternifa Crépin SOMDA (Stagiaire)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 mars 2011 à 08:58 En réponse à : FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

    L’ANEB a fait une erreur et le prix, le voilà !
    Nous savons tous qu’au Burkina, c’est de l’ANEB que tous les partis extraient aussi leurs leaders. Dans une situation de ce genre, si elle est récupérée par l’ANEB, ne peut que justifier la peur chronique du CDP qui croit aveuglement que la situation a été recupérée par l’opposition - quelle opposition encore ! -
    On se retrouve dans un drame universitaire et scolaire ! Déjà les années qui commençaient en Octobre il n’ya pas longtemps commençaient maintenant en janvier ou février ou mars. Maintenant elles commenceront en juillet ou août puisque étudiants et gouvernement sont tous inconscients et que l’on se replique non à coup de bâton mais à coup de fusil !
    Nous n’avons vraiment pas de responsables dans ce pays !
    Et j’ai honte de ce pays auquel j’appartiens !

  • Le 22 mars 2011 à 09:07 En réponse à : FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

    Bonjour et merçi pour ce mini reportage. Je souhaite dire aux étudiants qui fustigent sur les reclamations de justice que cela ne les donne pas le droit de casser ce qui appartient à tout le peuple. Mieux, qu’ils sachent que les avantages sociaux viennent du contribuables (dont ils n’en font pas encore parti). Si les manifestations étaient bien rangées sans casses, je ne pense pas qu’un dirigeant puisse prendre la décision de fermer sans que la masse populaire ne manifeste. Mais quand les futurs intellects se mettent à saccager ce qui revient au peuple, ne compter pas sur son aide, pire vous serez pris pour des voyous, des vandales de la société. Alors messieurs les étudiants, de l’eau dans votre vin pour un Burkina meilleur.

  • Le 22 mars 2011 à 09:51, par le sage En réponse à : FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

    les dirigeants de ce pays doivent savoir que la cité, le restaurant universitaire et les allocations des étudiants n’est pas une aumonome mais un droit pour nos enfants. c’est le contribuable burkinabè qui paie pas le gouvernement. pour quelle raison le ministre a le droit de prendre des décisions relevant d’état d’exception. nous voulons qu’on respecte nos enfants étudiants, quand les militaires ont tué à Ouaga on a augmenté leur salaire. je pense que c’est criminelle d’utiliser l’arme alimentaire contre nos enfants et des citoyens Burkinabè. aucun burkinabè n’a le droit d’être privé de ses droits les plus élémentaires.

  • Le 22 mars 2011 à 10:06, par Taapouka de FUNES En réponse à : FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

    Tenez bons, "c’est Dieu qui nettoie les larmes du chien".

    • Le 22 mars 2011 à 15:44, par Guessad En réponse à : FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

      M. le Sage,n’oublié surtout qu’on a le droit de manifester,mais pas le droit de casser.Le peuple se bat pour supporter les charges des étudiants en contribuant,donc ne gaspillons le peu qu’on a.
      Le droit à la grève oui,mais cela ne donne pas le droit de tout saccager et piller des biens privés et publics.Chers étudiants,ce qui est entrain de nous arriver,c’est nous qui l’aurons cherché.Dans quelque années,nous prendrons les commandes,on pourrait rappeler la justice.
      La violence n’engendre que la violence,ne l’oublions pas mes chers amis.

      • Le 22 mars 2011 à 17:08 En réponse à : FERMETURE DES UNIVERSITES : Sur les traces des étudiants délogés

        franchement j’ai de la compassion pour certains étudiants. mais quant je vois les casses qu’ils ont fait, je me dis que sè un peu mérité quand meme.
        quant vous détruisez les bien public vous ne pensez pas au besoin des populations.mintenan qu’on vous coupe les vivre vous vous plaigner.
        pour etre crédible avan de casser les bien public allez dabord casser les resto universitaires et les chambres étdiants, parce que koi qu’on dise c’est aussi des bien public car propriété de l’état.
        franchement ca me fait mal quant je pense aux étudiants qui ne prennent pas part aux manifestations et qui se retrouve dans la merde, à cause d’une poigner de cancres à l’UO. c’est toujour les plus cancre qui casse parce que meme si l’année universiyaire suivait son cours normal, ils savent qu’ils ne vont pas pâssé en classe supérieur.
        qu’on renvoiee définitivement ceux qui redouble deux fois dans la meme formation à l’université et vous verré qu’il n’y aura plus de casse.
        les gens sont venu parfois du fin fon des provinces pour bosser et ces sale cancre les pénalise.
        franchement ya na marre

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