Présidentielle béninoise : Un coup chaos
Après deux reports successifs (27 février et 06 mars 2011) consécutifs au désordre organisationnel qui l’a entouré, c’est finalement ce 13 mars que le scrutin présidentiel béninois a pu se tenir. On se rappelle, en effet, que la bataille rangée autour de la liste électorale permanente informatisée (LEPI) et le retard accusé dans la délivrance des cartes d’électeurs avaient failli compromettre le processus.
Il a fallu une mission conjointe menée par l’Union africaine et la CEDEAO à Cotonou pour obtenir des protagonistes de la scène le consensus qui permettra la tenue de ce scrutin, qui mettait aux prises 14 prétendants, dont le président sortant, Thomas Boni Yayi, qui négociait un second et dernier mandat pour … achever ses chantiers.
Annoncés pour le 15 mars, les résultats se feront, hélas, eux aussi, attendre ; une longue attente qui confortera l’opposition dans sa conviction que le verdict de la Commission électorale nationale autonome (CENA) ne sera pas celui des urnes.
La suite lui a sans doute donné raison, car, ce vendredi 18 mars dans la soirée, escorté par une escouade de militaires lourdement armés et visiblement excités, le président de cette institution, Joseph Gnonlonfoun, en toute clandestinité, annoncera la victoire dès le premier tour du candidat-président, Thomas Boni Yayi, avec plus de 53% des suffrages, suivi par le champion de “l’Union fait la nation”, Adrien Houngbédji, crédité de 35% ; des résultats vivement contestés par l’opposition, qui remet en cause la transparence et la régularité du scrutin.
Contrairement au vainqueur de la présidentielle nigérienne Mahamadou Issoufou, le Béninois Thomas Boni Yayi, lui, ne recevra aucun laurier de ses adversaires.
Pire, Adrien Houngbédji, qui réclamait 44% des suffrages avant la sentence du président de la CENA, promet de chaudes journées avec les marches de protestation annoncées, même s’il dit privilégier la voie juridique pour être rétabli dans ses droits.
En attendant la validation du verdict du président de la CENA, la tension monte dans l’ex-Dahomey, jadis phare de la démocratie en Afrique, faisant craindre le pire.
En tous les cas, au pays du vaudou comme ailleurs, ils sont nombreux qui se souviennent de cet arsenal militaire commandé par le candidat-président à quelques jours du scrutin, au coût de milliards de nos francs aux fins de prévenir les conflits postélectoraux.
Se savait-il vainqueur avant même le vote ? A l’évidence, cela ne peut qu’en ajouter au doute qui plane sur la transparence du scrutin du 13 mars, et enlève toute saveur à ce coup K.-O. qui pourrait se révéler un chaos pour la démocratie béninoise.
Bernard Zangré
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 21 mars 2011 à 21:44 En réponse à : Présidentielle béninoise : Un coup chaos
Salut
Boni a compris la leçon : il ne faut pas un deuxième tour..... si non ? on repètera la situation ivoirienne. Voici comment frauder intelligemment.
Nos dirrigeants veulent forcement les deux mandats si non modifier que dis je remodifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir. Mais l’histoire nous montre que même les pires dictateurs finissent par ne plus faire peur !!!! Ecouter l’actualité !!!!!!!
Le 22 mars 2011 à 10:49, par Emar En réponse à : Présidentielle béninoise : Un coup chaos
Bonjour mon cher,
Ce Chao est vrai, est vrai parce que le Bénin fait au moins 750 km du sud au nord, donc les leaders de l’opposition se tompent en considérant 140km, c’est à dire ouémé plateau passant par le littoral, l’atlantique, le zou et le couffo. Que vais dire par là, que ces leaders se rangent le Dieu les a puni et les à mis à hout. Hougbédji qui dit hier qu’il y a un sécond tour vient dire aujourd’hui qu’il est le président élu. Il n’a pas honte.
suivez bien !!!!!!!!!!