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EXACTIONS EN CÔTE D’IVOIRE : L’histoire jugera

Publié le vendredi 18 mars 2011 à 02h02min

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Les droits humains sont mis à rude épreuve en Côte d’Ivoire. C’est connu et ce n’est un secret pour personne. Des défenseurs des droits de l’Homme ne cessent d’attirer l’attention de la communauté internationale et de mettre les protagonistes en garde contre certains agissements. Human Rights Watch vient par exemple de publier un rapport sur ces exactions. L’organisation de défense des droits de l’Homme met en cause les forces fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo, mais aussi quelque peu les forces favorables à son rival, Alassane Ouattara.

Plus précisément, le camp Gbagbo est le plus accusé mais le camp Ouattara est également dans la ligne de mire. On se souvient que le locataire illégitime du palais de Cocody avait appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur les massacres. Le président reconnu par la communauté internationale a également demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de mener des investigations dans ce sens. Tant mieux, serait-on tenté de dire. Il y a des choses qui sont tout autant incompréhensibles qu’inacceptables.

Pourquoi des hommes armés prennent-ils leurs compatriotes à mains nues pour de la chair à canon ? En tout cas, c’est inhumain. Face aux accusations, on est tenté, a priori, de dire que le camp de Alassane Ouattara ne fait que réagir dans le cadre de la légitime défense. Qu’à cela ne tienne ! Un crime reste un crime, quelle que soit l’identité de son auteur. Seulement, en fonction des circonstances dans lesquelles il a été commis, son auteur peut bénéficier de circonstances atténuantes, ou au contraire, écoper de circonstances aggravantes.

De ce fait, tous les responsables de violences sur les populations, coupables et commanditaires, doivent en répondre un jour. Il faudra donc que la Justice se donne les moyens de punir les coupables. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, tout comme dans bien d’autres situations du genre, on ne saurait faire l’économie d’investigations poussées si on veut une justice qui se respecte. Il faudra donc mener des enquêtes approfondies pour situer, sans ambages, les responsabilités. Les protagonistes de cette crise doivent comprendre la nécessité de préserver les vies humaines.

De toute façon, l’histoire jugera un jour, le temps étant le meilleur juge. En attendant, l’adversité, pardon, l’inimitié entre les frères Ivoiriens a atteint un seuil absolument critique. On se dit que ce duel prendra fin un jour. Mais en attendant, on ne peut s’empêcher de se demander comment ils pourront se regarder lorsque tout cela sera fini. Après la guerre, il faudra bien se résoudre à faire la paix. C’est sûr que la réconciliation ne sera pas une mince affaire. Les uns et les autres devront se surpasser pour qu’on y arrive. Tout comme il faut un sursaut de patriotisme, surtout de la part du camp Gbagbo, pour que le pays sorte enfin la tête de l’eau. Cette réconciliation nationale ne sera possible que si la raison reprend le dessus.

Les Ivoiriens trouveront certainement les voies et moyens pour y parvenir, en tout cas, s’ils aiment vraiment leur pays. Le plus urgent, au stade actuel, c’est de mettre un terme aux affrontements et aux exactions sur les populations, désarmées surtout. Il faut croiser les doigts pour que l’adresse de Laurent Gbagbo à la Nation permette à l’Eléphant d’Afrique de sortir du bourbier dans lequel ses fils l’ont plongé. Encore faut-il que le président sortant accepte enfin de reconnaître sa défaite.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

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