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COMMUNE DE OUAGADOUGOU : Faire des cimetières des lieux de vie

Publié le mardi 15 mars 2011 à 00h59min

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Une polémique s’est installée ces derniers temps dans la presse entre des conseillers appartenant au CDP et à l’UNIR/PS à propos de la réorganisation des cimetières et des pompes funèbres dans la commune de Ouagadougou. La pomme de discorde semble être la tarification qui devait en résulter. Au stade actuel de ce projet, faut-il s’engouffrer dans la discussion ? Assurément non. Le constat des cimetières fait en effet l’unanimité. Ces lieux où reposent les défunts sont des repaires de bandits avec de fréquents braquages, viols perpétrés par des délinquants et malades mentaux.

Ce sont aussi des zones où se mènent des activités répréhensibles comme les abattages clandestins et où l’on ne s’offusque pas de déverser des ordures ménagères ou des déchets toxiques. Enfin, les cimetières, pour la plupart, ne sont pas clôturés et, par conséquent, s’étendent au fur et à mesure de façon désordonnée. Non ! Les morts ne méritent pas cela. Sommes- nous pressés de leur accorder leur dernière demeure pour après ne plus nous en occuper ? Ou bien les morts sont-ils définitivement morts pour prendre le contre-pied au poète sénégalais Birago Diop ? (1) Il y a, en effet, lieu de se poser la question quand on considère la situation de façon générale. La réorganisation des cimetières et des pompes funèbres est nécessaire. Ailleurs, chez nos voisins plus précisément, les cimetières sont bien entretenus et gérés selon une organisation acceptée.

Chez nous, ce serait facile d’accuser la pauvreté pour ne pas agir parce que cela n’exclut pas la dignité. Bien au contraire. Avec le développement de nos villes, cette réorganisation anticipe sur l’avenir. Dans une dizaine d’années, sera-t-il possible de continuer d’enterrer les morts dans ce désordre avec cette démographie galopante ? Qu’en sera-t-il de la solidarité, cette valeur africaine qui permet encore aujourd’hui de trouver des bras valides pour creuser les tombes ? En somme, des mesures doivent être prises pour imposer des plans d’aménagement des cimetières et la structuration des pompes funèbres. Bien sûr, dans tout projet moderne en la matière, les frais liés aux inhumations et aux sépultures seront certainement adaptés.

A notre avis, ce n’est pas ce qui doit cristalliser le débat. La commune de Ouagadougou pourrait, par exemple, instaurer une phase transitoire dès lors qu’un consensus se dégagera sur la réorganisation des cimetières. Pendant cette période, les deux systèmes cohabiteraient dans l’espoir d’harmoniser les choses au fil du temps. Ceux qui ont réussi à faire des cimetières, des lieux propres et bien entretenus, n’ont certainement pas la prétention d’aimer leurs défunts plus que les autres. Au Burkina, nous pouvons aussi faire des cimetières, des lieux de vie.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 mars 2011 à 09:37, par Osni En réponse à : COMMUNE DE OUAGADOUGOU : Faire des cimetières des lieux de vie

    " non ! Les morts ne méritent pas cela" et les vivants méritent-ils leur conditions actuelle ?
    LA Réorganisation des cimetières et des pompes funèbres c’est très bien mais je pense que ce n’est pas prioritaire.Avant qu’ils n’arrivent au cimetière veillez à leurs soins dans les hôpitaux. Par ailleurs, combien d’école publiques sont clôturées dans la commune de Ouagadougou ? Pour ma part, je pense que les décisions, les mesures de ce genre doivent se référer à nos réalités socio économiques.Enfin et surtout, nos dirigeants doivent preuve d’esprit de planification notamment la gestion des priorités.

    • Le 16 mars 2011 à 11:53 En réponse à : COMMUNE DE OUAGADOUGOU : Faire des cimetières des lieux de vie

      Il existe différents ministères pour s’occuper des vivants : le ministère de la santé, les 2 ministères de l’enseignement, pour ne citer que ceux qui traitent les cas que vous évoquez et il appartient à chaque ministère de gérer ses priorités. Les morts n’ayant pas de ministère, merci au maire de se soucier de leur traitement, car celà à un impact sur la respectabilité de valeur humaine, surtout celle des vivants.

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