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Situation nationale : Députés de l’opposition et de la majorité prônent la paix

Publié le vendredi 11 mars 2011 à 09h33min

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Plusieurs localités ont été touchées par les manifestations consécutives à la mort de l’élève Justin Zongo. De Koudougou à Ouahigouya en passant par Koupèla, Réo, Yako... des infrastructures publiques, des biens privés ont été saccagés. De députés condamnent les violences et donnent leurs avis sur les voies de résolution de la crise. Le député CDP Achille Tapsoba n’a pas voulu se prononcer sans le consentement de sa hierarchie.

Yamba Malick Sawadogo, député de l’UNIR/PS, membre du groupe Alternance-démocratie-justice (ADJ) : La situation actuelle qui secoue certaines localités est regrettable. La violence est à proscrire dans la lutte. Au lieu de mettre en place des structures que nous connaissons déjà, il faut commencer par juger les coupables. En outre, il y a des responsables politiques qui appellent leurs militants à sortir pour protéger les biens et les personnes. Ce n’est pas le rôle des militants de partis, car nous sommes dans un Etat organisé. Cela serait un danger qui pourra envenimer davantage la situation.

Yacouba Savadogo, député et président du groupe ADF/RDA : C’est une situation extrêmement déplorable. Je ne dirai pas seulement l’affaire de Koudougou, je dirai l’affaire Justin Zongo et bien d’autres, puisqu’il y a eu d’autres morts. On est tous sensibles et par conséquent, nous ne pouvons que déplorer ce qui est arrivé et ce qui se poursuit, d’ailleurs. Je pense que les autorités politiques et administratives pourront gérer l’affaire le plus rapidement possible, trouver une issue heureuse à ce problème. Sinon, ça semble prendre de l’ampleur et cela n’est pas à l’honneur du Burkina, réputé être un pays de paix, où il fait bon vivre. On comprend les élèves et les jeunes qui s’agitent, mais il ne faut pas répondre directement, dans le mauvais sens. La famille Zongo, à travers la presse, a demandé à toute la population d’attendre la Justice qui dira le droit. J’ai lu aussi qu’à Ouahigouya, un gendarme a pu gérer une situation, en évitant que les manifestants mettent le feu au palais de justice. C’est tout à fait normal qu’il faut négocier et après toute négociation, je pense qu’on peut aboutir à un dénouement heureux. Quand il y a des situations difficiles, il faut l’accepter et surtout, aller directement à la discussion, comprendre le problème, il y aura toujours une solution. Comme on le dit, un problème a toujours une solution. Je pense que ça ira mieux. Les jours à venir, si les autorités locales s’intéressaient de plus en plus, à la situation et des personnes-ressources s’investissent, on pourra trouver la solution notamment en disant le droit. Il faut le faire le plus rapidement possible. Nous faisons confiance aux autorités politiques, administratives et aux personnes- ressources.

Drissa Sanogo, député du Parti africain de l’indépendance (PAI) membre du groupe ADF/RDA  : La crise n’a que trop duré, parce qu’on ne s’attendait pas à ce qui est arrivé. Après avoir parcouru certaines provinces, j’ai pu me rendre compte que le parlement est beaucoup attendu sur le terrain, pour un dénouement final de cette crise. A entendre des gens s’exprimer, l’exécutif n’est plus beaucoup écouté et il faut que les leaders politiques interviennent pour pouvoir calmer la population. Le droit de manifester est reconnu, mais la manifestation doit être pacifique. Cette même population est souvent sous-informée et c’est cela qui amène quelquefois les révoltes. Dans ces genres de situations, il y a souvent des manipulations qu’on ne peut pas dire politiques, parce qu’on n’a pas la définition réelle de la crise. Comme l’exécutif a déjà fait un pas en avant, il serait encore important que le législatif qui incarne la démocratie, la représentation nationale, puisse au moins jouer son rôle, quand bien même le président du parlement l’a déjà annoncé. Je trouve que le législatif doit s’investir davantage dans la recherche de solutions à cette crise.

Propos recueillis par Bachirou NANA

Sidwaya

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