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Mort de Justin Zongo et de manifestants : La société civile du Centre-Ouest entre dans la danse

Publié le jeudi 10 mars 2011 à 00h37min

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La mobilisation est maintenue à Koudougou pour exiger la vérité et la justice conccernant la mort de Justin Zongo et des autres manifestants tués par suite de la répression policière lors des manifestations de rue. La coalition régionale du Centre-Ouest pour la lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), qui regroupe des centrales syndicales, des syndicats autonomes et des associations de la société civile, a drainé, hier mercredi 9 mars dans les rues de Koudougou, une foule nombreuse acquise à sa cause.

Ils sont nombreux à exiger la vérité et la justice concernant les crimes restés impunis sous la 4e République. Elèves, étudiants, commerçants, acteurs du secteur informel et fonctionnaires ont marché en rangs serrés, criant leur ras-le-bol contre les dignitaires de ce régime, qui entendrait jouer sur le temps et les manœuvres pour ne pas sévir.

Cette marche, suivie de meeting, a été ponctuée par la remise d’une déclaration au haut-commissaire du Boulkiemdé. Par mesure de prudence, les commerçants installés aux abords des rues arpentées par les manifestants ont baissé leurs rideaux, juste le temps du passage du cortège. Au haut-commissariat, les marcheurs ont entonné l’hymne national avant que les responsables de la coalition régionale remettent leur déclaration au haut-commissaire, Fatoumata Touré.

Dans cette déclaration, la coalition a fait la genèse des évènements qui ont entraîné la mort de Justin Zongo. Elle a condamné le mensonge du procureur de Koudougou et des autorités administratives et politiques pour masquer la vérité. La coalition a dénoncé la version, dite douteuse, du ministre de la Santé, Seydou Bouda, lors du point de presse du mardi 22 février, jour de la première manifestation.

Les marcheurs estiment que le limogeage du gouverneur et du DR de la police du Centre-Ouest ne peut pas apaiser la situation qui, est en train de gagner l’ensemble du pays. Les revendications de la coalition ?

La création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur le décès de Justin Zongo, ainsi que sur ceux de toutes les victimes de la répression, la traduction devant la justice des commanditaires et des fautifs de cette barbarie, l’interpellation des ministres concernés par ces évènements, la réforme de la police nationale afin qu’elle se conforme à ses missions régaliennes de sécurisation des citoyens et de leurs biens, au lieu qu’elle soit un moyen de répression au service d’un régime aux abois.

La coalition exige aussi une prise en charge médicale effective des blessés des 22, 23, et 24 février 2011, l’interpellation, par leur Ordre, des médecins qui ont signé le certificat médical de Justin Zongo où il est mentionné qu’il est mort de méningite.

Encore des manifestations un peu partout

Au retour du Théâtre populaire, d’où la marche était partie, les responsables de la CCVC ont animé un meeting, au cours duquel il a été lu une déclaration du MBDHP réclamant vérité et justice pour Norbert Zongo, Boukary Dabo, Flavien Nébié et les élèves de Garango.

Au nom de l’Association des scolaires de Koudougou (ASK) et de l’Association des étudiants du Burkina (ANEB), Hamed Walbéogo et Francis Nikièma ont réaffirmé la détermination des élèves et des étudiants à mener la lutte jusqu’au bout, fustigeant au passage le rapport de force que le gouvernement veut leur opposer.

Ce même mercredi, on nous signalait des manifestations un peu partout. A Sampelga et à Bani (province du Séno), respectivement la préfecture et le commissariat de police ont été en flammes. A Pô, il y a eu des blessés au cours d’une manifestation scolaire.

Des manifs à Tita et à Pouni ont provoqué l’incendie du commissariat de police de Pouni, de la moto du 1er adjoint au maire, ainsi qu’une forte perturbation de la circulation sur la nationale 1.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga

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