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Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

Publié le mardi 15 mars 2011 à 00h59min

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« Quand la Chine se réveillera, le monde tremblera ». Cette prophétie de l’homme politique français, Alain Peyrefitte, est en train de se réaliser. Le pays de Hu Jin Tao a officiellement ravi la place de deuxième puissance économique du monde au cours du deuxième trimestre de l’année 2010. Elle vient de détrôner et battre le Produit intérieur brut (PIB) du Japon qui occupe ce rang depuis 1968. La Chine populaire se dresse, désormais, tout juste derrière le grand rival, les Etats-Unis d’Amérique pour le combat du 21è siècle, celui du contrôle exclusif du commerce planétaire.

Pourtant, la Chine populaire ne représentait que 0,4% des échanges internationaux en 1978 et son Produit intérieur brut (PIB), la moitié de celui nippon, il y a cinq (5) ans seulement. Soixante-deux (62) ans après la grande révolution menée par Mao Tsé Toung, l’Empire du Milieu a retrouvé son chemin et son lustre des temps anciens. Après avoir résisté à la dislocation du bloc soviétique, réussi son ouverture économique et assis des réformes volontaristes, plus rien ne semble résister à l’élan de ses 1,3 milliard d’habitants d’imprimer leur rythme au monde entier.

L’Europe tremble, l’Amérique s’inquiète, l’Afrique se plie en deux devant ce dragon dont tous les ensembles régionaux et espaces commerciaux redoutent l’impact de cette apogée sur son avenir. « Il y a trente ans seulement, le Malawi, le Burundi et le Burkina Faso dépassaient le Chine populaire sur la base du revenu par habitant. Mais au deuxième trimestre de 2010, le Produit intérieur brut de celle-ci dépassait celui du Japon », rappelle Mabissa Moyo dans « L’aide fatale ».

Comme son symbole, le Dragon, la Chine populaire pulvérise tous les records en termes de progrès et de croissance. Fort de son coussin financier d’environ deux mille sept cents (2 700) milliards de dollars de réserves, l’Empire du Milieu prête à des pays de l’Union européenne, rachète des dettes intérieures aux Etats-Unis, finance de grands projets de développement en Afrique. Elle est omniprésente dans tous les domaines sous toutes les contrées. L’Europe l’accuse de concurrence déloyale, l’Afrique se soucie des lendemains de ses matières premières, l’Amérique crie au dumping monétaire.

Le péril jaune est vu partout comme un coup de semonce. « Politiquement à gauche (communiste) et économiquement à droite (capitaliste) », la conjugaison de ces systèmes, jugés à tort antagonistes, a finalement triomphé : militairement, socialement, politiquement et économiquement. La suprématie commerciale n’est que l’expression d’un travail interne abattu avec détermination et abnégation. Malgré l’épine constituée par « les droits de l’homme », la plupart des Etats du globe préfère entretenir avec la Chine Populaire des relations d’amitié ou de partenariats plutôt que d’ouvrir des hostilités avec elle. Les quelques rares pays qui ont choisi d’établir des relations avec Taïwan ne sont pas à l’abri de l’envahissement de ses produits.

Des délocalisations au déferlement des marchandises, la peur s’installe dans toutes les autres économies. Mauvaises qualité ou haut de gamme, selon la bourse, les « Made in China » savent concilier les goûts de tous les horizons pour combler les attentes des populations pauvres d’Afrique et pour répondre aux normes des Occidentaux. Mieux vaut négocier avec le Dragon. Troisième plus vaste pays du monde Avec 9,6 millions de kilomètres carrés, première puissance démographique avec 1,3 milliards d’habitants, deuxième puissance économique, premier pays exportateur de la planète, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, détenteur de l’arme atomique, etc.

La Chine populaire suscite à la triple fois admiration, respect et crainte. Pour les uns, c’est un exemple d’équilibre pour charger le regard envers le tiers monde. Pour les autres, c’est une menace économique sur les autres nations. Pour les autres encore, c’est une sorte de pillage des pays pauvres qui se met en place.
Quoiqu’envahissante, l’ascension de la Chine populaire doit inspirer la plupart des pays en voie de développement. En observant la longue marche de ce grand pays d’Asie, l’on admet que le progrès véritable tient en une logique : souveraineté alimentaire, industrialisation, expansion commerciale.

Tout le reste n’est qu’une série d’astuces sociales et politiques pour créer de la richesse et mieux la repartir entre les différentes couches de la population. Et pour y parvenir, il faut une vision dont les fondements reposent sur le rôle de l’Etat chez les dirigeants et la notion de nation au sein de la population. Les différents projets et programmes afférents au développement n’auront d’impact que s’ils s’inscrivent dans cette acceptation générale. Mao Tsé Toung a eu de la vision et ses prédécesseurs ont su la mettre en œuvre pour en arriver là.

Les livres d’histoires sont éloquents sur la longue marche de construction de cette prouesse sur tous les plans. Ils rappellent les grandes famines, les humiliations et l’isolement d’un pays qui a refusé d’abdiquer devant la fatalité : « Les échecs et les succès ont fortifié tout un peuple ». Les Jeux olympiques de 2008 ont offerts une occasion au monde entier de mesurer la dimension de la Chine populaire sur l’échiquier international. Elle s’affiche avec fierté pour tenir tête à tous ses concurrents.

Comme les modèles américain et européen, le processus de décollage, d’émergence et de développement de la Chine populaire se tient à une vision globale dans laquelle ses différents leaders qui se sont succédé ont apporté la pierre à la pierre. Chacun s’appuyant sur les forces et corrigeant les faiblesses de ses prédécesseurs. Cette logique manque à de nombreux pays notamment ceux d’Afrique. En l’absence de vision, ils naviguent à vue et campe sur du surplace.

Martin BONSDAWENDE

Pour lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 mars 2011 à 02:12 En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

    Il est vrai qu’il sied de reconnaitre la montee en puissance de la Chine. Mais elle est tres loin derriere les USA, non seulement en termes de developpement economique mais surtout en developpement humain. Aux USA, quoi qu’on dise, il ya des filets de securite qui n’existent pas du tout en Chine. La pauvrete endemique existe et de maniere trop palpable en Chine. La Chine qui se fout litterallement des droits humainsa encore une forte population rurale plus pauvres que nos paysans surtout qu’ils n’ont pas de terre. La Grande et brillante Chine qu’on nous montre est Beijing et Shanghai, la plupart des provinces est moins avancee. Les chinois font aussi un commerce sans la moindre ethique morale ; ils affament les paays africains en jouant sur la gourmandise et la cupidite excessive de nos dirigeants ; ils achetent des terres et y envoie des agents militaires que nous croyons etre des ouvriers. Ils savent que tot ou tard les populations africaines se rebeleront alors, ils envoient ses militaires en civils pour parer a toutes eventualite. Je me rejouit que le Burkina traite avec Taiwan plutot que le dragon vamprique de la grande Chine dont l’approche est pire que le capitalisme ordinaire. Si la Chine devait assurer un tant soi peu le minimum a son milliard d’habitant, il ne serait meme pas 3e mondialement. Helas, malgre la richesse macroeconomique, la plupart des chinois sont d’un pauvrete lamentable. Les americains n’ont rien a craindre de la Chine au fond. Quand la population jaune opprimee se levera pour demander ses droits, les yankees, habitues qu’ils sont a permettre le droit a l’expression seront dejaa loin. Cette analyse ne renie pas le merite du peuple chinois et de son gouvernement dans cette trajectoire economique impressionnante. Si seulement le Burkina pouvait s’en ispirer, mais on s’asseoit et on compte les pourcentage de commissions, on investit pas dans la recherche en croyant de facon stupide que ce n’est pas prodductif.

    • Le 17 mars 2011 à 13:49, par KAMPOS En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

      Vous ignorez la Chine sinon elle ne se limite pas seulement sur Beijing et Shanghai. Que diras-tu de Guanghzou, Hiwu, Kunming,etc.

  • Le 15 mars 2011 à 12:08, par qui voit loin En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

    MERCI une exellente analyse !

    mais une chose est certaine c’est la croissance de la chine n’a pas permi jusque là de reduire de façon considérable les écarts entre le niveau de vie de sa population comme aux états -unis dans les pays européens, japon etc. à mon avis il faut encore 40 ans à la chine pour détroner le géant Américain et je compte vivre cet évenement vu mon age qui de 38 ans bien sonné.

  • Le 15 mars 2011 à 12:56 En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

    bel article !!!!!!!!!!!

    si seulement on pouvait essayer je dis bien essayer !!!!

    • Le 15 mars 2011 à 14:56, par RATAMANEGRE En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

      C EST TRES IMPRESIONNANT COMME ARTICLE.ET L’ANALYSE EST A FELICITE.JE VOUDRAIS DIRE QU’IL FAUT QU’ON PRENNE LA RESOLUTION DE COMMENCER A AMORCER AVEC UN VERITABLE PLAN DE DEVELOPPEMENT COMME LA CHINE POUR ESPERER DES LENDEMAINS MEILLEUR AU BURKINA FASO.
      CELA NECESSITE QUE TOUT LE MONDE S’Y IMPLIQUE ET NE PAS LAISSER TOUT LE PROBLEME ENTRE LES MAINS DES AUTORITES SEULEMENT.IL FAUT QUE CHACUN A SON NIVEAU ESSAIS DE UNE VERITABLE REVOLUTION D’ESPRIT ET DE COMPORTEMENTS POUR QUE NOUS ACCEDIONS AU DEVELOPPEMENT.NE COMPTONS PAS SEULEMENT SUR LES AUTORITES PARCEQU’ELLES NE PEUVENT FAIRE QUE DE NOUS ORIENTER PAR DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT ;
      QUE CHAQUE BURKINABE ACCEPTE D’ABORD DE TRAVAILLER LA TERRE ET DE PREFERER CE QUI VIENS DE CHEZ NOUS

  • Le 16 mars 2011 à 17:58 En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

    C’est Danbissa Moyo, pas Mabissa, cete jeune zambienne qui pense qu’ il faut arreter d’ aider l’ afrique puisque cette "aide" la ne fait que nous tuer davantage. Sa these se defend tres bien. Depuis des annees, l’ ocident deverse des milliards en afrique. C’est a croire que c’est plus pour eux meme. Sinon comment comprendre que ces "rationnalistes" puissent jeter de l’argent dans des trous noirs qui ne produisent pas grand- chose ? S’ ils continuent, ils savent bien ce qu’ ils font. Dans tous les cas, les 2/3 de leur aide se retrouvent dans leurs banques deux semaines apres la signature et le deblocage des fonds. Arretez l’aide qui developpe la mendicite institutionnelle.

  • Le 17 mars 2011 à 13:39, par KAMPOS En réponse à : Le Dragon s’est réveillé, le monde a peur

    Je voudrais seulement dire que la chine ne se limite pas sur Beijing et Shanghai reseigne toi avant d’avancer des propos blasphematoires car c’est grave ce que tu dis.Une ville comme kunming dans le yunnan vaut mieux que 10 capitales africaines reunies.....

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