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France : Quand l’Afrique impose un remaniement à l’Elysée

Publié le mardi 1er mars 2011 à 00h43min

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Annoncé pour l’après-cantonales, le remaniement ministériel en France est finalement intervenu le 27 février dernier. En attendant ces cantonales pour insérer des sous-ministres ou secrétaires d’Etat, Nicolas Sarkozy, en 7 minutes sur le tube cathodique et avec un audimat de près de 18 millions de téléspectateurs (TF1, France 2, France 3 et M6 confondus), a fait appel à des mastodontes pour requinquer un gouvernement qui n’en finissait pas d’aller à vau-l’eau à cause des turpitudes tunisiennes de MAM, ci-devant ministre des Affaires étrangères.

De ce fait :

- Alain Juppé, qui était à la tête du département de la Défense, hérite du Quai d’Orsay, où, à l’évidence, il n’est pas dépaysé pour y avoir tenu les rênes il y a presque 20 ans.

Ex-Premier ministre, bourgmestre de Bordeaux et homme dont l’expérience politique est "unanimement reconnue", et qui est le "meilleur d’entre nous", selon Chirac, prend donc un ministère à la mesure de ses compétences ;

- Gérard Longuet remplace Juppé à la Défense. "Lot de consolation" selon Marine Lepen du FN, le sénateur de Meuse (65 ans) n’est pas à proprement parler un spécialiste des questions militaires et stratégiques. Il entre enfin au gouvernement, car, depuis des lustres, le président du groupe UMP au sénat rongeait son frein en attendant le grand jour ;

- enfin, une rentrée tonitruante aura été celle de l’ex-secrétaire général de l’Elysé, qui empoigne le maroquin de l’Intérieur et de l’Immigration. Cet ancien préfet, ex-DG de la Police nationale, lié à Sarkozy par un long compagnonnage, est à la place Beauvau comme un poisson dans l’eau.

Il en connaît les rouages et les personnalités, et si on ajoute à cela ses propres "réseaux" parallèles, on voit que celui que ses détracteurs appellent "ambassadeur en chef ou vice-président" est dans son élément. Certes, en ce qui concerne Guéant, c’est une promotion, mais Nicolas Sarkozy avait-il le choix :

sacrifier son ami en le faisant quitter l’Elysée où il constituait un pare-feu ou renoncer à avoir Juppé au Quai d’Orsay ? En plus, Sarkozy gagne au change : un autre ami d’enfance, Brice Hortefeux, sera à ses côtés au château comme son conseiller spécial.

Tropicalisé, ce remaniement met d’abord sous les feux de la rampe une victime collatérale de la Révolution de jasmin, Michelle-Alliot-Marie, qui, en plus d’avoir fauté, a multiplié ces derniers mois les déconvenues diplomatiques ; une victime qui, jusqu’à la veille de sa démission, faisait de la résistance avant de lâcher prise. Ça, c’est le côté pile de ce réajustement ministériel.

Côté face : le locataire de l’Elysée a saisi ce pain bénit qu’est la révolution de jasmin, pour ne pas dire le printemps arabe, pour faire le ménage et se doter d’une équipe de combat pour 2012. A l’orée d’abord des cantonales, alors qu’il dégringole dans les sondages, Sarkozy n’avait d’autre choix que de se défaire de certaines casseroles et de requinquer l’équipe Fillon.

Et rien qu’avec ces 3 fortes personnalités à ces postes-clés, le président français reprend la main face à un P.S. à la recherche d’un champion fédérateur et à un F.N. toujours en embuscade. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’Afrique contraint l’Elysée à un jeu de chaises musicales. Il y a à peine un peu plus de 3 ans, Jean-Marie Bockel, qui avait décrété la mise à mort de la Françafrique, prenant son patron au mot, a été passé à la trape.

Le patriarche d’alors, le locataire du bord de mer, Omar Bongo Odimba, avait exigé et obtenu de Sarkozy la tête de ce ministre jugé trop obséquieux.

Cette fois-ci, c’est dans le bon sens que l’Afrique montre la voie, par ce remaniement.

A un an de l’échéance présidentielle, le futur président-candidat, par ce geste, sonne le boutte-scelle, car c’est connu, un président qui ne tient par la défense, la diplomatie et les affaires domestiques, "domaines réservés", est discrédité auprès de son électorat.

Tout compte fait, Nicolas Sarkozy doit remercier cette bourrasque politique venu du continent, qui lui a permis de corriger des dysfonctionnements républicains et surtout de mettre le cap sur la seule chose à laquelle il repense en se rasant le matin depuis 2007 : sa réélection en 2012.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 1er mars 2011 à 10:31, par Mahmud BEN MAHMUD En réponse à : France : Quand l’Afrique impose un remaniement à l’Elysée

    Ce monsieur est venu à l’Elysée avec sa bande de bourlingueurs pour faire la fête : Rama Yade, Besson, Dati et autres. Il vient de se rendre compte que ça ne marche pas comme ça, après avoir commis bourdes sur bourdes : le discours de Dakar, "j’irai les chercher quoi qu’ils aient fait" (arche de Zoé), débat sur l’identité nationale, "casses-toi pauv’con" , la récente affaire Cassez...Mais je suis étonné que les français soient surpris parce qu’il avait bien prevenu qu’il venait pour faire de la rupture.

  • Le 1er mars 2011 à 15:26, par mam En réponse à : France : Quand l’Afrique impose un remaniement à l’Elysée

    ce article est nul à chier , aucune analyse pertinante des impacts sur l’afrique !

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