LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

Publié le vendredi 25 février 2011 à 01h10min

PARTAGER :                          

L’homme est connu pour ne pas avoir la langue dans la poche. Artiste-musicien engagé, il a toujours, à travers des titres dénonciateurs, évoqué les injustices qui se déroulent au niveau national et même international. Il vient de fêter ses 20 ans de carrière musicale et a toujours le vent en poupe. Lui, c’est Seydou Zongo, connu sous le nom de Zêdess . Nous l’avons rencontré pour des échanges qui ont porté sur ses 20 ans de carrière, sa tournée qu’il organise durant toute l’année 2011 et bien d’autres sujets.

Evasion : Pourquoi avez-vous décidé de fêter les 20 ans de votre carrière musicale ?

Zêdess : C’est tout une année de célébration parce qu’il y a la sortie du best of, avec des chansons réclamées pendant longtemps par le public, notamment l’album "embouteillage" qu’il fallait découvrir et faire redécouvrir. Il est tout à fait normal qu’à un certain moment de la vie, on marque une pause et qu’on regarde dans le rétroviseur. C’est juste un résumé succinct et non un bilan et éventuellement une perspective. Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière parce que le chantier est toujours énorme. 20 ans de mots contre les maux, ce n’est pas rien mais comme on n’est pas sûr d’atteindre 40 ans, je peux dire que c’est un acquis.

Quelles sont les grandes lignes de cette tournée ?

La tournée a commencé à Dori le 29 janvier 2011. Il y a des dates qui vont se confirmer les 4 et 5 mars prochains respectivement à Tougan et à Ouahigouya. Par ailleurs, j’ai une équipe et nous restons ouverts à toutes les propositions. Je suis prêt à aller dans le plus petit village du Burkina Faso si les moyens me le permettent parce que c’est très important. Pendant 20 ans, j’ai été soutenu par des hommes et des femmes donc c’est le moment de leur dire vraiment merci.

Et si on vous demandait de faire un bilan de vos 20 ans de carrière musicale ?

Je trouve que c’est un bilan plus que positif, mais j’ai envie de dire à tous ceux qui me connaissent que c’est un bilan négatif. Donc, tout a été positif et négatif à la fois. Cela veut dire qu’il y a eu des moments très forts dans ma carrière surtout des moments de rencontre. Et je peux dire que ce fut une très belle expérience. Dieu merci, parce que je suis resté 20 ans sur la scène de façon continue. Il y a eu aussi des bas pendant ma carrière, notamment une cabale qui avait été montée contre moi en 1998, sous prétexte de me ramener à la raison. Mais Dieu merci, je suis toujours là.

Comment s’est fait le choix des chansons de votre best of ?

Les chansons ont été choisies avec la complicité des internautes. Je n’ai choisi que deux chansons. Une chanson d’hommage à la femme, comme Bob Marley l’a fait dans beaucoup de chansons. La deuxième chanson est "Foutage de gueule" qui est un single, un petit pamphlet dans l’approche et même dans le rythme. Le reste des chansons a été choisi par les internautes.

Vous êtes basé actuellement en Europe. Comment se passe la vie là-bas et quel lien gardez - vous avec le Burkina

Je suis en Europe, précisément à Bruxelles en Belgique. Mais chaque 3 ou 4 mois je suis à Ouaga. Voilà d’ailleurs que je suis là pour une tournée. Je suis très fréquent à Ouaga. Dans ma biographie, il est écrit que je retournerai chaque fois en Afrique même avec moins d’un dollar par jour. L’Europe, c’est une société abîmée par la surconsommation, avec ce que cela engendre comme état d’esprit. En fait, nous avons des maux différents. Ici, nous crèvons de maigreurs, eux ils crèvent de surcharge pondérale et de grosseur. Ici, on a envie d’être tranquille tellement on reçoit de la visite, là-bas, on demeure dans la solitude.

Par contre, ce que l’Europe m’a appris, c’est la rigueur. Parfois, je m’amuse en disant à mes amis qu’à chaque fois que je rentre au pays, il me faut au moins deux semaines pour comprendre que la ponctualité n’est pas la chose la mieux partagée. Dans le milieu artistique, je rencontre pas mal d’artistes africains, belges, français avec qui nous échangeons et travaillons. Des artistes burkinabè à Bruxelles, il y en a pas tellement. C’est plutôt en France qu’ils sont nombreux.

Quel est votre regard sur le reggae burkinabè ?

Je pense que le reggae burkinabè a beaucoup évolué. Il y a des garçons comme Jah Verity pour qui j’ai beaucoup de respect, Vitalo, Nana Sabari, Sam’k le Jah et évidemment le grand frère Roger Ouédraogo qui vient de sortir un superbe album. C’est parce que je sais que le paysage du reggae au Burkina Faso est très riche que j’ai pris l’initiative de créer un festival qui, malheureusement, par manque de financement et de sponsor est en stand-by. On avait eu l’occasion d’avoir le premier festival reggae en Afrique de l’Ouest, mais les sponsors n’ont pas suivi, les autorités non plus et pour l’instant, le projet est en stand- by. Si non, le potentiel humain est énorme. Il ne reste plus qu’à trouver des espaces d’expression.

Un de vos fans vous a offert un joli portable de marque. Est-ce la première fois qu’un fan vous gratifie d’un tel présent ?

Il y a des gens qui n’ont pas besoin qu’on parle forcément d’eux ou qu’on mentionne leur nom dans les albums donc je ne vais pas mentionner son nom. Effectivement, un monsieur m’a appelé un jour me demandant de passer dans son bureau. Et quand je suis arrivé, il m’a dit : "j’ai un téléphone portable blackberry pour toi". C’est la première fois que spontanément, quelqu’un m’appelle pour m’offrir un cadeau de cette valeur. Evidemment, durant toute ma carrière, il y a eu des gens qui m’ont soutenu, mais pas de façon matérielle.

Comment va se dérouler votre tournée et comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

Ma tournée dénommée "le Gamateur" se déroulera sur une année. Je reviens à la maison et j’ai une stratégie de communication qui consiste à aller vers les fans. J’irai dans le plus petit des villages si les moyens me le permettent, pour échanger avec mes fans. Je suis ouvert à toutes les propositions pour cela. Donc, comme je l’ai dit plus haut, la tournée se déroulera jusqu’en 2012 et après, je pourrai envisager la suite de ma carrière.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 26 février 2011 à 14:46 En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    Il ya problème si vous estimez n’avoir pas encore commencé votre carrière 20 ans après. Que faisiez vous pendant tout ce temps ? Imprésario comme l’autre ? Fraudrait éclairer notre lanterne sur votre statut professionnel. Salut l’art....iste ?????????????????????????????????????????????

  • Le 26 février 2011 à 16:58 En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    Il ya problème si vous estimez n’avoir pas encore commencé votre carrière 20 ans après. Que faisiez vous pendant tout ce temps ? Imprésario comme l’autre ? Fraudrait éclairer notre lanterne sur votre statut professionnel. Salut l’art....iste ?????????????????????????????????????????????

  • Le 27 février 2011 à 10:33, par lintègre En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    Mon cher, toi même tu sais très bien que ta carrière est négative, mets toi donc au travaille ! les artistes de ton acabit ne peuvent pas faire une carrière positive parce que ne son pas constants dans leur style musical, franchement, mets toi au travail parce que le publique n’adhère pas à ta musique, pour preuve, tu vois que l’article ne suscite pas d’engouement de la part des internautes ??????? j’espère que les modérateurs ne vont pas me bâillonner ??

  • Le 1er mars 2011 à 12:05, par Sadouin En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    Dire que ZEDESS n’a rien apporté à la musique burkinabé est assez sévère pour ne pas dire méchant.Si vous aimez la musique d’ambiance ou d’inconscientisation avec des sonnorités pour danser ou pour crier à tue tête genre arafat ou debordo, c’est évident que vous ne pouvez pas apprécier la musique de ZEDESS.les paroles de ses chansons qui sont trés profond demandent un niveau que malheureusement tout le monde n’a pas.Vous pouvez ne pas aimez sa musique mais de grace parler pour vous seulment et éviter des propos peu amicaux.
    Pour finir, je vous invite à écouter son best off.Mais pas au maquis, écouter le, à la maison et non au maquis (d’ailleurs on joue très peu de bonne musique au maquis).

  • Le 2 mars 2011 à 01:50, par l’etranger venu de loin En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    moi je pense juste qu’il veut dire qu’il lui reste beaucoup a faire
    par rapport au fait qu’il dise qu’il na pas encore commencé sa carrière la
    sinon vraiment il fait tout sauf de la music il s’investit pas assez c’est tout

  • Le 5 mars 2011 à 17:53, par Hamane En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    Cette déclaration de Zedess est une simple modestie que seuls les sages comprennent. Au Burkina Faso, même les sourds savent qu’il est l’un des meilleure.

  • Le 18 mars 2011 à 02:38, par Alfabandit En réponse à : ZEDESS : "Pour moi, je n’ai pas encore commencé ma carrière"

    Il suffit que ce monsieur ouvre sa bouche pour que vous le fustigez ! Monsieur le 1er intervenant, je vous en prie, apprenez à lire entre les lignes !<c’est tout juste pour te dire que le chemin est encore long malgré l’escale des 20 ans...Maintenant,on ne pourrait t’imposer un artiste ou une musique, mais de grâce, soit excellent ds ton domaine et laisse les autres aussi s’adonner à leur passion. A bon entendeur.....

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique