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Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

Publié le vendredi 25 février 2011 à 01h10min

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Monsieur le Président, ces derniers temps la CENI est au cœur des débats politiques à tous les niveaux. Quels sont vos sentiments ?

Moussa Michel Tapsoba, président de la CENIEn tant que Burkinabé, je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI. Vous-vous rappelez que le chef de l’Etat dans son message à la nation en fin d’année, avait annoncé des réformes auxquelles il invitait tout le monde à la réflexion et cela dépasse largement le cadre de la CENI. Je ne pense pas que l’on puisse faire des réformes à la CENI en dehors des réformes générales qu’il faut entreprendre pour le Burkina Faso. Je suis désolé que le programme politique de certains acteurs politiques aujourd’hui se résume à la CENI.

En 2012, il y aura des élections couplées. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?

Les élections couplées, c’est de tenir deux scrutins en même temps. Ici, il s’agit de tenir l’élection des conseillers municipaux avec celle des députés. C’est une opération qui se fait dans beaucoup de pays, mais très souvent ce que nous avons vu, c’est le premier tour de la présidentielle avec les législatives. Mais rien n’empêche non plus d’innover.

L’opposition demande votre démission de la CENI. Votre réaction à cette demande ?

Le chef de file de l’opposition ou l’opposition dans son ensemble n’est pas fondé pour demander le départ du président de la CENI, surtout qu’on n’avance pas d’arguments autres que des sentiments personnels que certains ont vis-à-vis du président de la CENI et vous comprendrez dans ce cas que les institutions dans une République ne fonctionnent pas comme ça !

Mais l’opposition avance que l’élection s’est mal passée avec des cartes d’électeur qui n’étaient pas fiables…

D’abord, c’est qu’est-ce que une élection mal passée, ? Vous avez dû suivre les informations dans d’autres pays où les élections se sont mal passées. Quand elles se passent mal, le jour du scrutin déjà ça se sent et le lendemain des bagarres sont constatées çà et là et la vie politique et sociale est troublée. Il n’a pas été ainsi des présidentielles de 2010. Je ne vois donc pas en quoi l’élection présidentielle s’est mal passée. On parle du problème de cartes, que nous n’avons pas ignoré, mais il faut reconnaître qu’aucun électeur n’a été refoulé pour raison de carte d’électeur.

Avec ces cartes, les acteurs politiques sont allés en campagne, ont invité leurs électeurs à aller voter, voté eux-mêmes le jour du scrutin… Je ne comprends donc pas que ce soit après le scrutin que l’on pose le problème. Dans tous les cas, on a suivi la voie républicaine, chacun s’est pourvu devant les tribunaux et le droit a été dit. A ce que je sache, on n’a pas invalidé l’élection, donc du point de vue du droit, les élections se sont bien passées également.

Au regard de l’urgence des élections couplées de 2012, certains acteurs de la société civile demandent qu’on écourte votre mandant, afin que la nouvelle équipe se mette à la tâche. Votre avis sur la question ?

Là également je suis désolé encore parce qu’on ne fait pas l’analyse jusqu’au bout. Nous, on n’est pas contre une telle proposition, encore faut-il que l’on fasse le raisonnement pour démontrer en quoi, c’est nécessaire. Ça ne peut pas être fondé seulement sur le fait que le chef de file de l’opposition ne veut pas voir le président de la CENI. Il faut d’autres arguments bâtis sur une analyse. Si l’analyse est bien menée, avec des arguments qui font avancer, nous ne sommes pas opposés à une telle situation.

Accepteriez-vous aujourd’hui de démissionner comme le demandent certains acteurs ?

Non ! Je préfère vous le dire tout de suite.

Monsieur le président, quelles sont les faiblesses de la CENI dans la conduite des élections au Burkina Faso ?

Au niveau de la CENI, il faut reconnaître que beaucoup de gens même les législateurs n’ont pas toujours compris que le travail à la CENI est celui de réflexion, de conception et de planification. Ce qui demande un niveau assez élevé, or la loi ne fait pas cas de ce qu’il faut avoir comme niveau et comme qualité autre que moral pour être à la CENI. Nous avons constaté que des gens ont été désignés à la CENI, comme une sinécure, comme pour être récompensé. C’est une faiblesse de la CENI. Ensuite, si vous descendez plus bas, pendant les élections on met en place des démembrements, malheureusement, les gens que l’on désigne ne sont pas toujours d’un bon niveau, on rencontre même des analphabètes pour faire un travail aussi important…

Je voudrais savoir si la CENI est déjà au travail pour les élections de 2012 ou fait-il attendre que le feu vert vienne du gouvernement avant de commencer ?

Il y a au moins nécessité d’une concertation pour que nous nous mettions au travail pour les élections de 2012 ; or pour le moment, nous n’avions pas été encore conviés à une quelconque concertation.o

Interview réalisée par Idrissa BIRBA

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2011 à 02:00, par A quand l’opération MMT dégage ? En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    Ce monsieur ne mérite pas d’être à la tête de la CENI. Non content d’être lui-même incompétent, il accuse l’incompétence des autres. Par ailleurs de qui attend-il qu’on le convoque pour une concertation ? Si la CENI est une structure indépendante et permanente, c’est à elle de convoquer les autres acteurs à la concertation et non le contraire.

    Il faudra penser à une opération "Moussa Michel Tapsoba dégage !"

  • Le 25 février 2011 à 10:05, par ok En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    tu vas demmissionner parce que ce n’est pas ton champ

  • Le 25 février 2011 à 12:54, par Flèche En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    Mon cher Michel, à défaut de démissionner après votre fiasco total en 2010, vous pouvez rester un peu modeste ?!
    Croyez-moi, y’a longtemps que vous devriez être remercié !
    Tournons la page de ce cauchemar des élections présidentiel 2010 où vous avez été l’acteur principal.

  • Le 25 février 2011 à 17:33, par yamâam En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    Décidément, ce Monsieur est une catastrophe en communication, évitez de lui tendre le micro : il est un danger pour la paix sociale.Jugez-en vous-mêmes :"Vous avez dû suivre les informations dans d’autres pays où les élections se sont mal passées. Quand elles se passent mal, le jour du scrutin déjà ça se sent et le lendemain des bagarres sont constatées çà et là et la vie politique et sociale est troublée. Il n’a pas été ainsi des présidentielles de 2010."
    Donc il faut que les élections se soldent par la casse dans notre pays ici pour que vous sachiez que des gens (et c’est démocratiquement leur droit) ne sont pas contents de cette élection en général et de votre travail en particulier ?

  • Le 25 février 2011 à 19:18, par Pougnérébiga En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    Monsieur le Président de la CENI,
    Depuis un certain temps vous faites des sorties hasardeuses (même dans la presse douteuse comme l’Opinion) braquant ainsi ttoute l’opinion publique contre votre personne et à travers tous ceux qui vous sont chers.
    Je pense que vous devriez, à votre age, être peu prolixe et mesuré. Vous ne pouvez pas avoir raison car vous avez terni l’image de notre pays sur la planète entière en produisant les plus mauvaises cartes d’électeurs de son histoire. Ainsi vous entâchez la reélection de Blaise Compaoré que le savait par avance. Il faut être honnête et armé de courage pour reconnaître vos torts et surtout savoir partir avant d’être chassé. Si vous prenez cette décision, elle honnera vous et votre famille (les Tapsoba) et non les vuvuzellas qui vous sifflent chaque qu’il faut rester. Tonton prend ton courage et vas t’en. Tu es vieux et dépassé par les évènements. Pardon Tonton Mouss quitte dans ça.

  • Le 26 février 2011 à 10:21, par ki En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    on pensait que nos autorités étaient un peu intéligent et qu’il ne faut pas la tuerie comme dans les autres pays avant qu’ils ne réagissent mais comme toi un président de la CENI demande qu’il ya palabre alors que ton président qui t’a placé laba essait de resoudre les palabres dans d’autres pays !nous allons songer a palabrer même si vos chiens de garde va nous tirer dessus !d’ailleurs c’est chose déja en ébulition !voyons voire si tu poura donner un mot qui serra necessaire pour calmer la colère des élèves !n’en parlons pas de toute une population !cherche pas !

  • Le 27 février 2011 à 20:30, par lesaint En réponse à : Moussa Michel Tapsoba, président de la CENI : « Je suis un peu désolé que le débat politique actuel se résume à la CENI »

    Il faut se poser la question pourquoi ce monsieur est toujours en poste après un tel déboire ?

    Il faut penser qu’il a été placé là pour un but qui est a des années-lumière de la démocratie. Aucune compétence ne lui vaut ce poste. Il bâcle les élection, et n’ose même pas le reconnaitre. Quelle tristesse pour le Burkina si de tels gens sont maintenus après le constat flagrant des leur incompétence....

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