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Déclaration du PAREN : Les grandes leçons de la révolution en cours dans les pays arabes

Publié le vendredi 25 février 2011 à 01h09min

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Après s’être immolé par le feu le 17 décembre 2010, le jeune diplômé tunisien de 26 ans a plongé les pays arabes dans un mouvement spectaculaire de libération. Malgré la distance, les évènements renferment trois enseignements majeurs pour le Burkina Faso et ses dirigeants.

-  Premièrement, tout pouvoir acquis contre la volonté du peuple et exercé contre ses intérêts est voué tôt ou tard à l’échec. Le pouvoir politique n’existe que pour la réalisation du bien commun dont il tire toute sa justification et sa signification. Malgré les opérations de charme pour distraire et divertir l’opinion, les vraies réalités apparaîtront un jour dans toute sa laideur et il n’y aura aucune place pour le compromis. Les problèmes qui ont précipité la fuite de Ben Ali ne sont pas étrangers dans notre pays !

Près de deux cent mille (200 000) diplômés sont au chômage ; chez nous c’est environ cent quatre vingt mille (180 000) candidats officiellement qui convoitent chaque année les quelques huit mille postes à pourvoir dans la Fonction Publique. Pendant ce temps, on se plaît à dire que le taux de chômage est de 3% dans notre pays. En Tunisie et en Egypte, les principaux secteurs économiques étaient accaparés par la famille présidentielle. Au Burkina, les secteurs juteux sont distribués à coup de marché de gré à gré à un clan du régime. La patrimonialisation, dénoncée par Salif DIALLO , en son temps, vice président du parti au pouvoir, n’est plus qu’un secret de polichinelle. La fracture sociale s’approfondit.

Au Burkina, seulement 20% de la population concentre entre ses mains 75% des richesses nationales.
-  Deuxièment, aucun régime n’est indéboulonnable quelque soit sa durée. La stabilité des institutions ne saurait être un facteur de solidité des institutions. A peine un mois a suffit pour balayer un règne de 23 ans en Tunisie tandis que dix huit jours seulement ont été nécessaires pour écrouler le pouvoir de MOUMBARAK vieux de trente ans.

En outre,La tenue regulière des consultations électorales n’est pas non plus signe d’ancrage démocratique si ces élections sont organisées sans garantie de transparence et d’équité. Les institutions qui en découlent se vident de toute crédibilité et exposent le pays à des risques de bouleversements permanents. Ben Ali a été élu en 2009 avec 89,62% dans une élection peu ouverte et sans transparence. Blaise au Burkina a été élu à 80% des suffrages exprimés après un processus électoral des plus confus de notre histoire.

BEN Ali a sauté le verrou de la limitation du mandat présidentiel en 2002 par référendum adopté à plus de 99,52%.Blaise COMPAORE et ses amis se préparent par la même voie à en faire de même après vingt trois ans de pouvoir qui correspond à la durée du règne de l’ancien dictateur Tunisien .

-  Troisièment, les évènements du magreb nous enseignent que nul ne peut empêcher la volonté de changement d’un peuple débout comme un seul homme. Le pouvoir appartient au peuple et doit s’exercer selon sa volonté. « La démocratie c’est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » a clamé Abraham LINCOLN .
Tous ceux qui ignoreront ces sagesses élémentaires de gestion des nations auront toujours un bon sommeil mais aussi un mauvais réveil.

BARRY Tahirou
Président du PAREN.
Barry_centre@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2011 à 11:03 En réponse à : Déclaration du PAREN : Les grandes leçons de la révolution en cours dans les pays arabes

    Belle analyse du PAREN. Cela nous interpelle tous ici au Faso ! Je souhaite de tout cœur que les autorités prennent conscience de la menace et revoient leur copie. Ne serait-ce que pour nous éviter un bain de sang et le spectre de la honte pour eux.

    Je suggère au Président du Faso de renouveler tout son gouvernement, d’avoir le courage de nommer des jeunes, de vrais jeunes (trentaine au plus) aux hautes fonctions de pays. Certes ils sont quelque part inexpérimentés dans bien des domaines ! Et c’est là que l’exercice est intéressant ! C’est tout naturellement le processus normal de la vie ! il faut que jeunesse se fasse, qu’elle vive des expériences, qu’elle fasse ses propres erreurs et elle va s’améliorer grandement. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les solutions les plus pertinentes pour un Burkina véritablement émergent ne peuvent venir que de la jeunesse, car ils sont les plus nombreux, les plus cultivés (de vrais techniciens dans leurs domaines), les plus ouverts sur le monde et ses avancées, et enfin ils sont de la génération qui leur est propre : celle des technologies. Donc ils ont tout le bagage pour s’inscrire dans la réflexion et la trouvaille de solutions adaptées à notre pays, à nos réalités, et à jouer pleinement la partition Burkina dans le concert des nations.

    Je suggère également au Chef de l’Etat de changer de conseillers, de trouver des personnes honnêtes qui lui diront réellement et crument la réalité quotidienne des burkinabé. Car ce n’est pas forcément parce qu’on vient d’inaugurer un nouveau chantier ou une nouvelle infrastructure que le peuple se porte mieux, par exemple !

    Qu’il sache que le danger ne vient ni de la mouvance, ni de l’opposition, ni de la politique en général ! Mais bel et bien du peuple qui aujourd’hui se fiche bien d’être de tel parti ou de tel autre ! c’est un peuple qui a faim, qui réclame plus de respect, de légitimité et surtout, de valorisation de sa jeunesse.

    Je ne suis pas politique, je n’ai pas la fibre politique, je n’appartiens à aucun bord politique mais je suis un citoyen foncièrement inquiet pour son pays et son Président pour lequel je n’éprouve aucune haine ni rancœur. Il a tout mon soutien et pour cela je lui souhaite beaucoup de sagesse pendant qu’il est encore temps !

  • Le 1er mars 2011 à 21:14, par Etalon En réponse à : Déclaration du PAREN : Les grandes leçons de la révolution en cours dans les pays arabes

    A lire ce genre de messages, il n’y a que le reconfort qui prend le dessus ! Nous ici au Ghana, nous ne dormons pas du tout ! Idéologiquement et financièrement, nous viendrons. Et esemble, les choses ne seront plus comme avant.
    Au nom d’un burkinabe dans le monde,soyons unis.

    Le representant du PBPEUA (Parti Burkinabè pour la Promotion des Etats-Unis d’Afrique www.papeua.org)

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