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Infrastructures durables à Yagma : Réponse à l’amélioration du cadre de vie des sinistrés

Publié le lundi 21 février 2011 à 23h39min

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Le Premier ministre, Tertius Zongo, a procédé le lundi 21 février 2011 à Yagma, au lancement du « Projet de construction d’infrastructures durables au profit des sinistrés des inondations ». Financé par la délégation de l’Union européenne en collaboration avec l’ONG Helvetas à hauteur de 3,9 milliards de f CFA, ledit projet permettra à terme la réalisation de 58 km de caniveaux.

Joie légitime que celles des sinistrés victimes des inondations du 1er septembre 2009 relogés à Yagma. Ils l’ont exprimée de belle manière par la voix de leur représentante, W. Edith Nana. Sa reconnaissance est allée tout naturellement à l’endroit du gouvernement et ses partenaires qui depuis la catastrophe ont tout mis en œuvre et continuent de le faire pour la sécurité des sinistrés sur les sites d’hébergement, leur équipement en biens de consommation de première nécessité…

Sans minimiser les efforts déjà consentis en leur faveur, madame Nana n’a pas manqué de formuler quelques doléances allant de l’éclairage public du site, à l’adduction d’eau potable, la mise en état de fonctionnement de la moto-ambulance pour les évacuations vers les maternités.

Le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, dans la même lancée, a salué l’initiative qu’il perçoit comme une action majeure qui se traduit concrètement sur le terrain par la création d’opportunité de revenus pour les ménages relogés à Yagma, grâce à la construction de caniveaux de drainage des eaux de pluies par la méthode haute intensité de main d’œuvre (HIMO).

Selon l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina, Amos Tincani, suivant les recommandations de la mission PDNA (Post disaster needs assessment) conduite par le gouvernement burkinabè et les partenaires techniques financiers et sociaux, l’Union européenne a opté de financer un programme de reconstruction d’infrastructures de drainage des eaux de pluies selon la méthode HIMO.

L’Union européenne, faisant exception de sa mode habituelle d’opérer, a accepté de financer ce qui constitue pour elle un « petit » projet de 3, 4 milliards de F CFA dont 5% à la charge de l’ONG suisse Helvetas, bien que le projet soit mis en œuvre par une organisation non UE, de passer un contrat de gré à gré avec l’ONG et de ne faire appel à la concurrence, accepté les conditions de mise en œuvre pour réduire la caution à payer par Helvetas.

Cette dernière, a précisé le diplomate, a une expérience dans la méthode HIMO qui offre des revenus directs aux sinistrés (environ 25 à 40% des investissements sous forme de rémunérations). Il s’agit d’un procédé qui valorise les matériaux locaux et les PME dans la mesure où ces dernières vont recevoir des formations pour le renforcement de leurs capacités et des opportunités de marchés.

C’est donc une source d’emplois de main-d’œuvre peu qualifiée et d’économie de devises. La méthode HIMO offre des infrastructures qui relèvent de la responsabilité du gouvernement central mais aussi, et de plus en plus, des autorités municipales.

Les sinistrés, acteurs de leur propre développement

Le programme de construction d’infrastructures durables va s’exécuter sur trois années avec comme bénéficiaires finaux les habitants de Yagma. Il permettra de garantir aux populations affectées par les inondations, l’accès à des revenus directs ;

de réaliser des infrastructures de drainage, une dizaine de km de caniveaux durables par an à des prix abordables ; d’offrir aux populations une zone sécurisée contre les inondations ; d’outiller les autorités municipales pour une gestion durable des caniveaux réalisés ;

de développer les capacités de réaction des populations aux risques climatiques et d’assainissement, de former et de valoriser les PME à travers des marchés de travaux HIMO.

Pour le ministre des l’Habitat et l’Urbanisme, Vincent T. Dabilgou, les changements climatiques constituent la cause principale des catastrophes naturelles. C’est par conséquent, a-t-il souligné, le moment le plus indiqué pour mener la réflexion sur la ville et ses paradoxes en matière d’occupation, d’aménagement et de planification.

Le projet lancé hier à Yagma, à son avis, est historique. Il se veut la volonté et l’engagement du gouvernement burkinabè dans la gestion des défis de l’urbanisme dans un contexte de changement climatique. Pour le Premier ministre qui a officiellement donné le premier coup de pioche marquant le début des travaux, c’est une ville qui n’a rien à envier aux vieux quartiers de Ouagadougou que les autorités veulent construire à Yagma.

Il est question donc de commencer par traiter les causes des inondations, d’où le lancement du projet qui aura comme principaux acteurs les populations elles-mêmes. Le chef du gouvernement les a tous invités à être à la hauteur de l’honneur qui leur est fait.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 22 février 2011 à 18:59 En réponse à : Infrastructures durables à Yagma : Réponse à l’amélioration du cadre de vie des sinistrés

    Très bien et je vois que je ne suis pas le seul à avoir cette idée avant le 1er septembre mais c’était pour toute la ville de Ouagadougou. Dans le soucis de procurer des revenus aux jeunes scolaires, étudiants et sans revenus (je ne parle pas de chômeurs parce que l’argent est partout, il suffit de se pencher pour le ramasser ; se pencher voulant dire TRAVAILLER) ; j’avait imaginer que la mairie de Ouaga débloque annuellement de son budget près de 1,5 milliards pour ces gens (vacances, congés, etc.) pour qu’ils creusent les caniveaux d’évacuation des eaux en suivant un schéma directeur d’assainissement prédéfini. Ceci, à l’image des ramassages d’ordures ménagers de la ville et dans un cadre haute intensité de main d’oeuvre, sous l’autorité d’une agence municipale d’assainissement ayant des compétences identiques à Faso Baara mais. Cette agence devrait être supervisée par les experts de l’ONEA, société qualifiée dans ce domaine. Si chaque année cela était fait ; au bout de 10 ans d’assainissement, la ville changera et nous aurions une main d’oeuvre qualifiée, les uns et les autres auraient pu payer leurs études ou deviendraient des entrepreneurs des travaux publics. ça peut ouvrir des vocations. Et le 1er septembre arriva.
    J’ai plein d’autres idées... mais comme chacun veut savoir s’il gagne quelque chose avant d’accepter pour le bien commun...
    Nous avons des ingénieurs qui peuvent faire cette étude hydrographique, hydraulique et drainage des eaux à partir des caniveaux. Le revêtement desdits caniveaux pourraient se faire par dalles, beton armé, ou même la latérite du terrain , du préfabriqués bétonnés ; L’Etat central peut ouvir une concurrence en de sélectionner un cabinet d’ingénieurs pour cette étude préalable car les coûts devraient être élevés pour le budget communal et dans un délai court pour éviter les temps mis par le schéma directeur d’aménagement du territoire pour voir le jour.
    Son exécution se ferait par zone priorisée par les ingénieurs pour éviter que les eaux n’inondent pas d’autres zones, selon le relief ; ils seront capables de définir ce plan glissant.
    Sinon, nous allons droit dans une situation intenable, si rien n’est fait comme je l’ai expliqué.

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