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Elargissement du Conseil de sécurité de l’ONU : une impérieuse nécessité

Publié le jeudi 23 septembre 2004 à 06h36min

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L’élargissement du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) refait surface à la faveur de la 59 e session de l’Assemblée générale de cette instance ouverte le 21 septembre dernier à New York aux Etats-Unis d’Amérique. C’est le président gabonais, Omar Bongo, dont le pays préside la session de 2004, qui l’a évoqué dans son adresse à l’Assemblée générale.

Il n’est pas passé par quatre chemins pour demander l’élargissement du Conseil à l’Afrique afin que ce continent puisse entrer dans la cour des grands. La demande de l’élargissement du Conseil de sécurité ne date pas d’aujourd’hui. L’Afrique n’est pas seule à le faire. Des pays comme l’Allemagne, le Japon, l’Inde, le Pakistan ou le Brésil se battent également pour accéder à ce club très fermé.

Les voeux d’ouverture du Conseil de sécurité sont donc aussi vieux que ceux relatifs à la réforme de l’ONU. Leur persistance, leur évocation fréquente sont en fait un appel à l’adaptation au contexte mondial qui a profondément changé. En effet, depuis la création de l’ONU, en 1945, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et l’ouvrage mérite des travaux de réfection, d’agrandissement pour pouvoir tenir et contenir les flots devenus importants et qui, enfin de compte, menacent de l’emporter.

Parlant de flots, un de ceux qui ont grossi et dont le pont a sans doute du mal à contenir le débit, est le développement économique prodigieux de certains Etats. Sur ce plan, l’exemple le plus illustratif est le Japon qui a rapidement remonté la pente après sa défaite lors de la deuxième guerre mondiale pour devenir la 2e puissance économique mondiale. Si l’un des critères pour faire partie du Conseil de sécurité est la puissance économique, le Japon mérite bien une place en son sein. Un autre aspect qui pourrait militer pour l’élargissement du Conseil de sécurité est la détention de l’arme atomique.

A ce niveau, le nombre de pays qui la possèdent a évolué. L’Inde et le Pakistan, par exemple, en sont détenteurs et sur cette base, ils peuvent bien faire partie du club fermé. Sans doute qu’il y a d’autres critères qui ne sont pas connus du monde. Mais quels que soient ces critères, les pays actuellement membres du Conseil de sécurité ne sont pas les seuls à les remplir. Des exemples pris jusque-là pour étayer nos arguments, il n’a été cas en aucun moment de l’Afrique ou d’un pays africain.

Cela veut-il dire que le continent est éternellement banni du club ou bien qu’il n’ y a pas lieu de mener un combat pour y entrer ? Que nenni. Sans
Sans être une (grande) puissance économique ou militaire, l’Afrique ne doit pourtant pas être tout le temps négligée. Surtout pas au sein de l’ONU où les pays et les continents sont censés être égaux. A ce titre, le combat de l’Afrique pour l’élargissement du Conseil de sécurité est juste et illustre une volonté de mettre fin à l’injustice, au primat de la force sur le droit, qui caractérise les relations internationales.

Mais ce qu’il faut craindre avec les Africains, ce sont leurs éternelles guerres de clans, de clocher. En effet, on craint que si le principe de l’élargissement est accepté par ceux qui y sont déjà ( les grandes puissances), les Africains s’entre-déchirent sur le choix du pays devant représenter le continent si c’est un seul siège qui est octroyé. On ne manquera pas de se chamailler pour savoir qui de l’Afrique du Sud, de l’Egypte ou du Nigeria par exemple va représenter le continent.

Les oppositions anglophones/francophones ne manqueront pas aussi de surgir à l’occasion. Toutefois, on espère que le continent saura dépasser toutes ces considérations qui l’éloignent de l’essentiel. Dans le cas contraire, il y a lieu de les régler en interne dans un cadre comme l’Union africaine qui, rappelons-le, s’est dotée récemment d’un conseil de sécurité. En tous les cas, il y va de la survie de l’Afrique d’être présente et d’exercer aussi, en cas de besoin, son droit de veto. Faute de quoi, toutes les grandes décisions qui affectent le monde se feront sans elle.

Le Pays

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