Le Pays : Le Burkina Faso vient de perdre un de ses grands musiciens, en la personne de Nick domby. Comment avez-vous réagi à cette triste nouvelle ?

Koudbi Koala : J’étais à Paris il y a une semaine (l’entretien a eu lieu le 15/9). Je discutais avec des amis qui m’ont dit que Nick Domby était dans le coma à Orléans. J’étais prêt pour le Burkina sinon je serais allé le voir. Il faut dire que cette disparition m’a beaucoup attristé parce que Nick Domby était un grand de la musique burkinabè voire africaine. En plus, il est de la région de Koudougou.

On devait faire venir Nick aux Nuits atypiques de Koudougou (NAK) on l’a raté deux fois. Quand on l’a , c’était à Paris et le contrat a été signé à 3 heures du matin. Cela veut dire qu’on tenait à l’avoir. La mort de Nick Domby est vraiment une grande perte pour le Burkina. Il avait une musique assez originale. Il avait une voix aussi qui n’avait pas d’égale. Je prends l’exemple aussi de Black So Man. Ce sont des gens qu’on ne peut plus avoir. Je peux dire en tant que promoteur culturel, que je suis très attristé par rapport à cette absence. Mais je me dis que Nick Domby n’est pas mort. Il est parmi nous.

On dit que Nick Domby est un homme accueillant et facile de contact. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?

Moi, c’est au téléphone depuis Koudougou, que j’ai pu contacter Nick Domby pour lui proposer de venir aux NAK. Il était très content parce qu’il avait eu vent de notre association par RFI. Il cherchait aussi à savoir ce que nous faisions à Benebnooma. Le premier contact avec Nick Domby, c’était à un festival à Lyon. Nous y étions avec la troupe Saaba et Nick Domby aussi était là. L’homme lui-même est imprévisible quand on le voit, on se demande si c’est celui-là dont on parle. Il respire la simplicité et est d’un contact très facile.

Comment avez-vous apprécié sa prestation aux NAK ?

J’ai eu des problèmes tout de même. Le car de Benebnooma qui est allé le chercher à Ouaga a eu un accident. cela a failli nous coûter très cher parce qu’ils ont failli perdre la vie. Moi je suis parti avec un car les chercher. Il était très fâché. Mais le fait que je me sois déplacé sur le lieu de l’accident l’a calmé. A la balance, il a aussi traîné. C’était du professionnalisme. Sa balance s’est terminée aux environs de 22h. Mais comme il était professionnel, il n’écoutait personne. Et quand il est monté sur scène, c’était extraordinaire. Il a surtout des musiciens hyper-professionnels. Les sons qu’ils sortaient étaient terribles. Il nous a conduit jusqu’à 2 heures et demi.

Que préparez-vous pour les prochaines NAK ?

Il y a beaucoup de choses qui se préparent. La liste des musiciens est déjà arrêtée. Nous n’avons pas encore signé les contrats, mais nous recevrons près de 26 groupes. Nous pouvons annoncer que la tête d’affiche sera Meiway. Cette année, nous alloons faire léger, parce que l’année prochaine marquera le 10e anniversaire des NAK. Le clou de la manifestation concerne le thème qui est lié à l’eau.

On va faire du bon travail par rapport au débat sur l’eau. Le parrain s’appelle Petréla Ricardo. C’est un grand de l’eau. On aura une marraine qui sera une femme d’un village ordinaire du Burkina. Pétrela sera le parrain de ceux qui ont l’eau et la dame la marraine de ceux qui n’en ont pas. Il y aura la musique mais aussi des débats sur l’eau.

Propos recueillis par Noraggo Paul HIRY
Le Pays