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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : Le REN-LAC fera des saisines judiciaires

Publié le jeudi 17 février 2011 à 00h34min

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Le Réseau national de lutte anti-corruption, dans le communiqué de presse ci-dessous, fait le bilan de ses actions en 2010 et celles qu’il projette de mener en 2011.

En ce début d’année 2011, le Secrétaire exécutif du REN-LAC adresse ses vœux les meilleurs à tous les citoyens burkinabè. Il invite par ailleurs tous les acteurs de la lutte contre le fléau à s’y investir davantage. Les Burkinabè avaient commencé l’année 2010 avec une note d’espoir dans la lutte contre la corruption. En effet, le président du Faso, dans son message de nouvel an prononcé le 31 décembre 2009, affirmait la nécessité de la lutte contre ce fléau dans toutes les sphères de la vie politique, économique et sociale. Il avait conclu en indiquant que : « Dans ce sens, l’application des recommandations formulées par les institutions et organes de contrôle accroîtra l’efficience de nos actions de développement ».

Malgré cette affirmation, la mise en œuvre des recommandations contenues dans les rapports des organes de veille et de contrôle au niveau étatique qui lui ont été transmises antérieurement à son discours a été en deçà des attentes des Burkinabè. Plusieurs recommandations sont restées sans suite jusqu’à ce que viennent s’ajouter de nouveaux rapports des mêmes institutions contenant de nouvelles recommandations. De ce point de vue, l’année 2010 n’a pas manqué d’actualité. Le rapport 2008 de la Cour des Comptes remis au président du Faso le 15 décembre 2009 a relevé plusieurs fautes de gestion dans des organes publics et des collectivités contrôlés.

Du Conseil constitutionnel, au Centre de gestion des cités (CEGECI) en passant à la Société nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY) et l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), etc. des malversations et des fautes de gestion foulent aux pieds les règles élémentaires de la comptabilité publique. Malgré cette abondance de révélations, la cour des comptes n’est pas allée une fois de plus au-delà de la publication du rapport. Elle n’a pas daigné juger ces fautes de gestion et n’a pas non plus transmis les dossiers à fortes odeurs de corruption à la justice.

C’est dans ce contexte que le gouvernement a fait adopter par l’Assemblée nationale un projet de loi modificatif de la loi portant création de la cour des comptes pour lui permettre de sanctionner des fautes de gestion et de renforcer le contrôle juridictionnel des finances publiques. Il est attendu que la cour des comptes et la justice se prononcent sur les dossiers en leur possession.

Des malversations et de l’impunité

Le rapport de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE) remis le 28 mai 2009 au président du Faso a aussi révélé plusieurs malversations. Neuf (09) cas dont les montants compromis s’élèvent à 2 321 666 609 F CFA ont été transmis à la justice. Ces cas qui sont venus s’ajouter aux deux autres transmis en 2008 seraient toujours en cours d’instruction dans des cabinets de juges d’instruction. Toutes ces malversations et surtout l’impunité dont bénéficient leurs auteurs font perdre de l’argent au budget national et retardent le pays dans la voie de son développement. En effet, dix années après l’adoption des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), plusieurs évaluations objectives de la situation du Burkina Faso estiment qu’il est peu probable que les OMD soient atteints d’ici à 2015.

Aussi, malgré la mise en œuvre successive de plusieurs programmes de développement, les Burkinabè vivent dans une situation de pauvreté. Pour le PNUD, la corruption est un obstacle majeur au développement harmonieux du Burkina Faso. En effet, il estime que 81,2% de la population burkinabè vivait avec moins de deux (2) dollars par jour en 2009. Au cours de l’année 2010, le REN-LAC pour sa part a poursuivi ses activités de lutte anti-corruption. Au titre de la production des connaissances, des enquêtes ont été diligentées dans plusieurs services.

L’information et la conscientisation des citoyens ont consisté en la publication d’articles de presse, en l’organisation de tournées théâtrales pour enfants, en l’animation de conférences publiques et en des émissions débats radiodiffusées et télévisées sur la corruption. Le plaidoyer en vue d’influencer les politiques a particulièrement concerné la célébration de la cinquième édition des Journées nationales de refus de la corruption (JNRC), organisées du 2 au 11 décembre 2010 sur le thème : "La corruption, un obstacle au développement du Burkina Faso".

A travers ce thème, le REN-LAC a réfléchi et a démontré l’incidence de la corruption sur l’atteinte des OMD en particulier, et sur le développement du Burkina Faso d’une manière générale. Le REN-LAC a aussi poursuivi après la région du Nord, la mise en place les Comités régionaux anti-corruption (CRAC) dans les régions du Centre-Ouest et des Hauts-bassins. Les CRAC ont beaucoup contribué à la mise en œuvre des activités du réseau au niveau décentralisé. L’année 2010 a donc été une année d’intenses activités pour le réseau. Il convient de rappeler que toutes ces activités ont été mises en œuvre grâce au concours financier de partenaires techniques et financiers à qui le REN-LAC renouvelle ses remerciements.

Pour l’année 2011, outre ses activités classiques, le REN-LAC prévoit mettre en œuvre plusieurs autres activités. Il s’agira :
- D’œuvrer de concert avec les organisations de lutte contre la corruption au Burkina Faso, à l’adoption d’une charte de bonne conduite ;
- De mener des actions de plaidoyer pour l’adoption d’une loi spécifique sur la corruption au regard des insuffisances relevées dans la législation burkinabè ;
- D’opérer des saisines judiciaires pour amener la justice à engager des poursuites sur les cas de corruption dénoncés.

La lutte contre la corruption est l’affaire de tous. Le REN-LAC invite par conséquent à une prise de conscience plus aiguë des citoyens et des populations pour leur engagement dans la lutte contre la corruption. Il invite les autorités administratives et politiques à s’investir davantage dans la recherche de solutions adéquates à la conscientisation, à l’information, à la répression dans le cadre de la lutte contre la corruption. Une attention particulière devra être accordée aux rapports des acteurs de la lutte contre la corruption qui méritent un appui conséquent de leur part. Ensemble, luttons pour une impunité à tolérance zéro au Burkina Faso. Bonne année 2011 à toutes et à tous.

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) Tél. : 50 43 32 83, Tél. : vert : 80 00 11 22, Site web : www.renlac.org

Le Pays

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