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LEPRE AU BURKINA : Les foyers de transmission toujours présents

Publié le mercredi 9 février 2011 à 01h30min

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"La lèpre existe toujours". C’est sous ce thème que le Burkina a célébré, en différé, le 6 février 2011 à Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, la 58e Journée mondiale des lépreux. Des centaines de personnes ont rendu hommage aux malades en assistant aux festivités de cette journée de partage et de solidarité avec les « protégés » de Raoul Follereau. Fait notable : malgré la régression de la maladie, des foyers de transmission existent toujours dans la communauté.

Au Burkina, la solidarité dans le combat contre la lèpre est totale. Du moins, c’est ce qui nous a été donné de voir le 6 février 2011 à Dédougou à l’occasion de la commémoration de la 58e Journée mondiale des lépreux. Le bilan de la lutte et les différents messages livrés à l’endroit de la population de la cité de Bankuy sortie nombreuse, et au parterre d’invités venus rendre hommage aux « protégés » de Raoul Follereau, feront sans doute tâche d’huile. Les nouvelles sont, certes, bonnes parce que cette maladie invalidante connaît une véritable régression au pays des Hommes intègres. Mais les populations doivent prendre conscience que la lèpre existe toujours.

D’où le thème de cette année 2011 : "La lèpre existe toujours". Selon le ministre de la Santé, Seydou Bouda, le nombre de cas de lèpre est passé de 942 en 2000 à 359 en 2009. Cependant, la vigilance doit être de mise, car il existe encore des foyers de transmission dans la communauté, au regard des 281 nouveaux cas dépistés en 2010 dont 81 porteurs à jamais du handicap. De l’avis de Seydou Bouda, ce qui est grave, c’est que parmi ces nouveaux cas figurent malheureusement 24 enfants de moins de 15 ans. C’est pourquoi il a invité chaque acteur à s’investir, entre autres, pour assurer un dépistage précoce des cas, à offrir aux malades une prise en charge adéquate, à assister moralement et socialement les malades, à encourager la recherche pour des schémas thérapeutiques plus courts pour le traitement de la lèpre et à soutenir toutes les activités de lutte contre la lèpre.

La lèpre désormais maladie tropicale négligée

Dans la même dynamique, les actions qui vont être exécutées seront axées sur l’amélioration des services de la lutte contre la lèpre, le renforcement des capacités des agents, la dynamisation du dépistage actif des cas, l’amélioration de la prise en charge des cas de complication, la prise en compte effective de la lèpre dans le groupe des maladies tropicales négligées, le renforcement de la surveillance épidémiologique et la surveillance des résistances aux médicaments. Après avoir remercié tous ceux qui soutiennent déjà et ce depuis longtemps le Burkina dans ce combat, notamment l’OMS et la Fondation Raoul Follereau, le ministre Seydou Bouda a, une fois de plus, affirmé la gratuité du traitement et son efficacité.

« Si un malade est pris à temps, on peut éviter les mutilations graves et irréversibles qui caractérisent cette maladie », a-t-il dit. Prenant la parole au nom du président du directoire de la Fondation Raoul Follereau, Michel Recipon, Raïssa Ouédraogo a plaidé pour un élan de solidarité envers les malades de la lèpre. Jacques Ouandaogo, président de l’Association burkinabè Raoul Follereau, a exprimé la reconnaissance des malades et des acteurs de la lutte dans son intervention. Il a également demandé à l’Etat de faire quelque chose face aux 80% de multibacillaires dépistés ces dernières années, ne serait-ce qu’une recherche active des foyers contagieux. Aussi s’est-il réjoui qu’on soit maintenant loin des années 1965 où sur 4 millions d’habitants, l’ex-Haut-Volta comptait plus de 140 000 malades.

168 320 F CFA collectés à Dédougou

Tout en se remémorant la venue de Raoul Follereau au Burkina il y a de cela 50 ans pour commémorer la 8e Journée des lépreux, Jacques Ouandaogo a expliqué qu’on ne doit pas avoir d’attitude particulière vis-à-vis des malades, avant d’inviter chacun à se rendre le plus tôt possible dans une formation sanitaire dès l’apparition des premières taches sur la peau. L’appel à la solidarité lancé par une quête spontanée a permis de collecter une somme de 168 320 F CFA. Pour une prise en charge efficace des malades de la lèpre, ces derniers ont reçu des consommables médicaux. De même, ils ont bénéficié de vivres, notamment du riz et du maïs, ainsi que du savon comme pour dire avec Raoul Follereau que "nul n’a le droit d’être heureux tout seul".

Serge COULIBALY

Le Pays

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