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PRESIDENTIELLE NIGERIENNE : On attend les résultats avec impatience

Publié le jeudi 3 février 2011 à 02h24min

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Les Nigériens sont dans une période difficile voire d’angoisse. En effet, ils attendent les résultats du 1er tour de la présidentielle couplée avec les législatives, qui s’est déroulée le 31 janvier 2011. Dans les Etat-majors des partis politiques, l’heure est au calcul mais aussi aux spéculations sur les résultats des votes qui tombent aux compte-gouttes.

Aleas jeta ! Les dés sont jetés et il faut bien qu’il y ait un gagnant et un perdant. Mais le temps d’attente pour savoir le nom du vainqueur et des perdants, semble plus difficile voire angoissant que la compétition elle-même. En tout cas, c’est le moins que l’on puisse dire si l’on observe les faits et gestes de la plupart des électeurs notamment ceux qui clament ouvertement leur allégeance à tel ou tel candidat. Dans les rues de la capitale et dans les quartiers généraux (QG) des candidats, chacun y va de ses commentaires . "Nous sommes confiants, les résultats seront fiables, notre candidat sera au second tour", tels sont, entre autres, les commentaires auxquels se livrent certains électeurs.

Pour tout dire, chacun essaie non seulement d’être serein mais aussi de convaincre son auditoire par des assurances auxquelles on ne peut trop se fier. La seule vraie source qui peut fournir des informations crédibles sur les résultats des élections étant évidemment la CENI (commission électorale nationale) . Mais, comme celle -ci n’est pas en mesure, pour l’instant, de publier tous les résultats sauf pour quelques communes, chacun fait dans la spéculation. Pour ce groupuscule de jeunes assis sous leur hangar autour du thé, c’est Mahama Issoufou du PNDS, chef de file de l’opposition nigérienne qui est en tête dans la plupart des régions et sera sans doute le futur président de la république.

Mais dans le QG de Séini Oumarou, du MNSD, d’autres jeunes gens disent le contraire. Pour ces derniers, c’est leur candidat qui ravit la vedette aux 10 autres. L’un d’entre eux, en l’occurrence, Boubacar Moukaila, qui parcourait les pages d’un journal à la recherche d’informations, a soutenu qu’il est convaincu qu’il y aura de la transparence parce qu’il n’y a pas de spécialiste de fraude électorale au Niger, selon lui. Selon ses affirmations, son candidat sera au second tour. Son voeu est qu’il puisse être élu comme président de la République du Niger afin de poursuivre l’oeuvre de l’ex-président Mamadou Tandja, renversé le 18 février 2010 par le général de corps d’armée, Salou Djibo, et ses hommes. "Tout le monde sait ce que l’ancien président a fait comme réalisations, surtout dans les villages. Il faut qu’on puisse poursuivre son oeuvre", a souhaité le jeune Moukaila.

On est ensemble, mais à chacun son candidat. Assis sur le même banc que Moukaila, Idrissa Harouna supporte le candidat du MODEN Luma Fa, Hama Amadou, ancien Premier ministre emprisonné par l’ex-président Tandja. Il se dit très optimiste quant aux résultats de son candidat. « Je souhaite que mon candidat soit au second tour et remporte finalement la victoire. C’est quelqu’un qui a de l’expérience et qui pourra mieux répondre aux préoccupations des Nigériens", a soutenu Harouna. Il a fait savoir que l’attente des résultats n’est pas facile. "Il faut être quelqu’un de patient et animé d’une espérance pour pouvoir supporter l’attente des résultats", a-t-il laissé entendre.

Que Moukaila et Idrissa attendent impatiemment les résultats ensemble se justifie par le fait que leurs partis sont en alliance pour soutenir le candidat qui franchira le 1er tour. Sans dévoiler le nom de son candidat, Omar Moukaila, vendeur de café, souhaite que les choses se déroulent normalement. "Je souhaite que le candidat qui va travailler pour l’intérêt supérieur de la Nation nigérienne gagne". Si la plupart des citoyens ont voté, ce n’est pas le cas du jeune Omar Alchina. Ce dernier dit n’avoir pas voté parce que les candidats qui veulent conquérir le fauteuil présidentiel ont presque tous fait leurs preuves. « La classe politique n’a pas changé. Ce sont les mêmes qui sont toujours là. On connaît la chanson de chacun. Il nous faut de nouvelles personnes pour diriger le pays. Si on avait un candidat comme le général Salou Djibo, les choses allaient être bien pour le Niger.

C’est quelqu’un qui arrive à trouver des solutions aux problèmes en un temps record", a-t-il soutenu. A la question de savoir si le jeune étudiant souhaite que l’armée reste au pouvoir, Omar Alchina est resté dubitatif. Il a toutefois ajouté que le Niger a besoin d’hommes capables d’apporter des solutions aux maux qui minent le pays. Un autre étudiant, Seydou Djibri, a, quant à lui, rappelé les conditions organisationnelles des élections qui, selon lui, se déroulent normalement. Cela dit, l’attente des résultats ne peut qu’être moins pénible. "Le calme est revenu après les votes et chacun vaque à ses occupations. Toute chose qui prouve que nous allons vers des résultats fiables », a-t-il déclaré.

Du côté de la CENI, les acteurs travaillent à la publication des résultats. Mais, jusqu’aux environs de 15 heures, ils n’avaient pu livrer que des résultats très partiels provenant de 11 communes sur un total de 266 que compte le Niger. C’est donc difficile pour l’instant de faire un pronostic quant au candidat qui va remporter l’élection comme certains électeurs veulent le faire croire. Ce qui est plus certain, de nombreux observateurs de la scène politique nigérienne et d’ailleurs affirment qu’il y aura un second tour. A noter que la mission d’observation de la CEDEAO a tenu une conférence de presse dans la soirée du mardi 1er février 2011. Au cours de celle-ci, le chef de la mission d’observation, l’ancien Premier ministre du Togo, Sama Koffi, a déclaré qu’il y a eu quelques insuffisances mais dans l’ensemble, l’élection présidentielle s’est déroulée dans le calme car les citoyens ont pu voter librement.

En somme, la mission estime que c’est une élection démocratique et transparente, a soutenu M. Koffi. Il a demandé aux acteurs politiques de respecter le vote des électeurs. Pour ceux qui ont des réclamations à faire, il les a invités à les soumettre aux structures compétentes suivant les procédures prévues par les textes.

Dabadi ZOUMBARA envoyé spécial à Niamey

Le Pays

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