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Niger : Le tout sauf Issoufou sera-t-il porteur ?

Publié le mardi 1er février 2011 à 02h29min

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C’est fait ! Hier 31 janvier 2011, le corps électoral nigérien (6,7 millions de personnes) est allé glisser son bulletin dans les urnes pour élire les 133 députés et le président de la République. Scrutins propres ou grosse pagaille ? nous demandions-nous dans notre éditorial d’hier.

En dépit du fait que la CENI a crapaillouté dur ces derniers temps pour arrondir les angles et du convoiement in extremis par air du matériel de vote vers certaines régions, ce qui avait fait craindre à juste raison un dérapage et in fine un carambolage du processus, l’image d’Epinal de ces longues files d’attente devant des bureaux de vote prouvent que les élections générales du Niger se sont déroulées dans une atmosphère apaisée.

Non pas que des problèmes graves n’aient pas émaillé le vote, mais ils sont marginaux et on ne peut que s’en féliciter et souhaiter que, le 12 mars 2011, date du second tour, car un second round, il y aura, le même esprit policé anime les Nigériens. Un souhait qui n’est pas superfétatoire au regard du syndrome guinéen, même si comparaison n’est pas raison, le Niger étant loin d’être la Guinée, qui était pratiquement un non-Etat.

En vérité, depuis le 11 janvier dernier, où ont eu lieu les élections locales, le paysage politique s’est décanté et, sauf tremblement de terre, le prochain premier magistrat du Niger émergera du triplé Mahamadou Issoufou, Seini Oumarou et Hama Amadou.

En effet, après ces municipales, les 3 sont arrivés dans l’ordre ci-dessous :
- le parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) du "Zaki" (lion), Mahamadou Issoufou, est arrivé en tête avec 266 communes, suivi du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) de Seini Oumarou, qui hérite des débris de la formation de Mamadou Tandja, le président déchu ;

- enfin, le transfuge ou plutôt l’exclu du MNSD, "Hama plus", avec son nouveau parti, le Mouvement démocratique nigérien (Modem Lumana), s’adjuge la troisième place.

Ce classement sera-t-il respecté au niveau de la compétition pour le pouvoir suprême ? On aurait pu y répondre par l’affirmative si, entre-temps, il n’y avait eu la constitution de ce conglomérat hétéroclite de 6 partis, dénommé l’Alliance pour la réconciliation nationale (ANR), qui compte se mettre sur le chemin de Mahamadou Issoufou donné favori à cette présidentielle ; une sorte de tout sauf Issoufou, (TSI).

Sera-t-il porteur ? Il y a lieu de cultiver la circonspection. Sauf donc tremblement de terre, tout devrait se jouer le 12 mars prochain et peut-être dans un mouchoir de poche, entre Mahamadou Issoufou et le champion de l’ANR.

Qui jouera les faiseurs de roi ? La question reste posée, vu que Mahamane Ousmane, l’artisan habituel en la matière, dont le parti est arrivé 3e aux municipales, risque ce coup-ci de déchanter, les Nigériens semblant vouloir lui faire payer cash son silence assourdissant lors de la lutte contre le tazartché.

Quoiqu’il advienne, le prochain locataire de la présidence nigérienne ne sera pas un inconnu pour les populations, vu que, depuis près de deux décennies, la mobilité de l’élite politique est quasiment nulle. Ce sont les mêmes qui occupent le landerneau.

A leur décharge, disons que nombreux sont ceux qui sont de vrais politiques, chacun avec ses idéaux chevillés au corps. C’est une constance rarissime sous nos tristes tropiques, où la pensée politique se ramène souvent à la panse tout court.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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